Critique d'album

Le moins que l'on puisse dire du premier album de Magnolia, alias

Mélanie Auclair, est qu'il impressionne. L'auteure-compositrice-interprète explore le côté mélancolique de l'âme

ainsi que les impulsions du coeur avec une habileté et une expérience

rare chez les jeunes créateurs.

Son folk-pop francophone insufflé de country gagne à être écouté. La

première écoute m'a laissé un peu indifférent et même un peu cynique;

mais dès le deuxième tour du disque j'étais totalement accroché.

La chanteuse Lhasa pose sa voix sur deux morceaux – Ta part et Air d'hiver – laissant des vibrations particulièrement obscures. L'inspiration de l'artiste d'origine mexicaine se ressent tout à travers l'album, surtout au niveau des textes. Par ailleurs, le côté world de Lhasa de Sela, qui a été appuyée par Magnolia lors de sa tournée internationale, vibre dans les riffs de banjo orientaux et les profondes percussions de Sur mes grands chevaux.

Mis à part cette incursion en Orient, l'album est teint d'une couleur américaine (le continent dans lequel nous vivons). Les arrangements country et folk donnent cette impression d'un très large espace; l'écho des violons, des guitares, de la voix et même des percussions donnent l'envie de reconquérir l'Ouest.

Mexico City, le premier extrait radio extrêmement bien choisi, saisit l'esprit de l'album en entier. Il mêle la légèreté des airs de banjo avec la mélancolie de l'harmonica et de la voix avec une simplicité qui rappelle certains classiques de Neil Young.

L'artiste  provoque avec Mes Avances, avec un rythme et une ligne de basse entraînants, des mélodies de violon endiablées et des paroles séduisantes. L'auditeur ressent qu'elle lui chuchote à l'oreille.

Magnolia nous transporte dans une longue marche qui part de la toundra au nord du Québec et qui nous emporte vers la chaleur des bayous louisianais...avec un petit détour à Mexico City. On découvre la tristesse des amours perdus au long de la route, mais surtout la joie de l'amour retrouvé.