Simple comme un sandwich smoked meat

Écrit par Louis St-Onge, La Grande Époque - Montréal
08.03.2007

 

Chez Schwartz

Faire un long-métrage documentaire centré sur une charcuterie qui

sert du smoked meat graisseux n'est pas ce qui est de plus attrayant,

et ce, spécialement à l'époque des diètes, des sushi-bar et du

politically correct alimentaire.

Le réalisateur Gary Beitel s'est installé, pendant une période d'un an,

dans un des delicatessen les plus réputés au monde, Schwartz's, pour

permettre aux spectateurs de vivre au fil des saisons, au rythme de

cette jungle située sur la Main, entre les rues Roy et Duluth.

 

  • Frank Silva gérant d'un restaurant de sandwichs smoked meat(攝影: / 大紀元)

 

Chez Schwartz est une charmante incursion dans le monde de cette fameuse charcuterie hébraïque qui roule à pleine vapeur depuis 1928.

En s'inclinant sur ce fascinant produit qui est le sandwich de viande fumée le plus réputé au monde, on découvre que les milliers de touristes du monde entier qui visitent Schwartz's viennent pour le goût de la viande, mais ils restent pour les gens qui la font.

Ces serveurs, cuisiniers, garçons de table, plongeurs, livreurs et même les itinérants partagent avec la caméra leurs passions, leurs rêves et ils expliquent comment ce «cirque» est devenu un point central dans leur vie.

Que ce soit avec Alexandre Lebel – jeune bus-boy qui, entre deux moments occupés, écrit des poèmes sur un calepin du déli, pour ensuite les lire à ses collègues – ou que ce soit avec Pentelis «Peter» Christianis – qui a dédié les dernières 40 années de sa vie à cette institution montréalaise – Beitel découpe avec brio ces tranches de vie et nous sert ce délice avec frites, cola à la cerise et un cornichon.

Le documentaire nous permet également de découvrir le monde de Herman, Stanley et Rya, qui quêtent à tour de rôle devant la porte de la charcuterie et qui réussissent à survivre avec quelques dollars et un peu de viande fumée, gracieuseté des clients et des employés.

Lorsqu'on se rend compte que le récit ne se rend nulle part – il ne fait que constater – c'est là que l'on sent l'incroyable force de la nature dans son estomac.

Je me suis donc précipité sur le boulevard Saint-Laurent pour un trio confectionné et servi par les personnages du film.

C'est en parlant avec les serveurs que je me suis rendu compte que Chez Schwartz n'est pas un grand film qui innove dans son genre; il est tout simplement un constat d'un monde du passé que l'on gardera dans les années à venir. Il est également une publicité de 1 h 23 qui taquinera les appétits de ceux qui n'ont pas encore découvert cet endroit magique où les gens de tous les milieux peuvent savourer «un bon Schwartz».

Particulièrement à Montréal, nul n'a besoin d'aller voir ce documentaire pour connaître la célèbre tradition montréalaise. On n'a qu'à rencontrer les plongeurs, cuisiniers et itinérants de la vie de tous les jours pour vivre la légende de Schwartz's.