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Le voyage de 50 millions de tonnes de poussière

Écrit par Leonardo Vintini, La Grande Époque Argentine
01.04.2007
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La forêt équatoriale amazonienne doit sa fertilité  en bonne partie aux

tonnes de poussière qui chaque jour font un long voyage au-dessus de

l’Océan Atlantique. D’où vient cette poussière ? D’Afrique, bien sûr.

La vallée de Bodélé, situé au Nord du Tchad, dans le désert du Sahara,

est étroite, rapide et génére de la poussière très efficacement.

  • Vue sur une zone forestière victime de coupes d’arbres intensives(攝影: ANTONIO SCORZA / ImageForum)

 

 

La vallée de Bodélé a des caractéristiques géographiques uniques qui en font le plus grand fournisseur de poussière du monde. Deux chaînes de montagnes presque parallèles forment ce « tunnel à vent » naturel, qui se rétrécit de plus en plus à mesure qu’il s’approche de la côte Atlantique. Quand le vent s’engouffre dans la vallée, alors que son ramassage de poussière  augmente en vitesse, il est connu pour soulever des nuages de poussière pouvant être observés par satellite. L’étroite vallée à elle seule approvisionne 56 % de la totalité de la poussière arrivant annuellement en Amazonie, contribuant du même coup, avec l’apport de divers nutriments minéraux, à la fertilisation des sols. Au total, cela signifie que 50 millions de tonnes de particules plus fines que du sable font un voyage de 10 000 kilomètres par delà la mer chaque année, pour entretenir la vie de l’autre côté du monde.

Non seulement la poussière enrichie les sols de la forêt, mais, incidemment, elle est aussi associée au cycle de prolifération du plancton dans l’Océan Atlantique, car elle constitue un apport en nutriments nécessaires à leur reproduction. 

 

Le mauvais côté de la poussière

La vallée du Tchad ne sert pas juste à répandre sa poussière dans la jungle brésilienne. Son souffle l’emmène aussi loin que le Golf du Mexique, Cuba et les Iles Canaries – en autres exemples. De plus, l’atmosphère terrestre se charge de cette poussière, s’ajoutant encore plus à ce qui est déjà produit dans les autres parties du monde. Selon certains scientifiques, cette poussière, qui accroît annuellement son volume entre 2 000 et 3 000 millions de tonnes, intensifie les problèmes respiratoires, contribue au changement climatique. Elle est responsable pour une grande part du phénomène connu sous le terme de « marée rouge » (où la densité du plancton devient si compacte que la couleur de la mer vire au rouge). Ce problème est causé par l’introduction d’une micro algue toxique dans les Caraïbes, qui est consommée par les escargots. Ceux-ci provoquent des dommages à leurs prédateurs (poissons), et en fin de compte, à l’homme.

La poussière est un voyageur né. Elle peut prendre son envol du Sahara et arriver aux États-Unis ou partir de la Chine et parcourir tout le chemin vers l’Europe. Tout dépend de la direction des vents. Quand elle se dépose sur un sol froid, elle peut apporter son lot de maladies, et quand elle termine sa course dans la mer, elle peut altérer le cycle de reproduction des animaux. Pôles Nord et Pôle Sud reçoivent également leur rétribution de la poussière atmosphérique, diminuant leur capacité à réfléchir la lumière du soleil. En conséquence, ce facteur augmente l’effet de serre.

Les tempêtes de poussières et de sable «avalent» également des villes et des villages entiers, durant de longues heures, obscurcissant profondément le ciel. Certaines personnes voient ces phénomènes comme des avertissements divins.

 

D’où vient cette poussière?

La production africaine de poussière (700 000 tonnes par jour ces 50 dernières années), a été multipliée au minimum par 10. Mais la poussière ne vient pas seulement d’Afrique.  À quoi devons-nous donc cet accroissement ? Essentiellement à la déforestation et aux sécheresses. D’autres facteurs mineurs qui peuvent ajouter quelques autres tonnes sont la pollution venant des véhicules, les émissions de fumées toxiques produites par les usines, ainsi que d’autres facteurs relatifs aux technologies humaines. Peut-être que le vieil adage selon lequel l’Homme serait responsable de sa propre infortune, ou l’idée que l’on ne récolte que ce que l’on a semé sont dans ce cas, assez appropriés.

 

 

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