Hermina

Écrit par Victor Hugo
11.04.2007
  • fillette et sa poupée(攝影: / 大紀元)

J'atteignais l'âge austère où l'on est fort en thème,

Où l'on cherche, enivré d'on ne sait quel parfum,

Afin de pouvoir dire éperdument Je t'aime !

Quelqu'un.

J'entrais dans ma treizième année. Ô feuilles vertes !

Jardins ! croissance obscure et douce du printemps !

Et j'aimais Hermina, dans l'ombre. Elle avait, certes,

Huit ans.

Parfois, bien qu'elle fût à jouer occupée,

J'allais, muet, m'asseoir près d'elle, avec ferveur,

Et je la regardais regarder sa poupée,

Rêveur.

Il est une heure étrange où l'on sent l'âme naître ;

Un jour, j'eus comme un chant d'aurore au fond du coeur.

Soit, pensai-je, avançons, parlons ! c'est l'instant d'être

Vainqueur !

Je pris un air profond, et je lui dis : - Minette,

Unissons nos destins. Je demande ta main. -

Elle me répondit par cette pichenette :

- Gamin !