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Sarkozy et Royal au deuxième tour

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque
23.04.2007
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Nicolas Sarkozy, candidat de droite, et Ségolène Royal, candidate de gauche, vont s’affronter au deuxième tour de l’élection présidentielle française le 6 mai prochain. Ils ont respectivement obtenu environ 30 % et 25 %, selon les estimations à la sortie des urnes. 

  • Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy(Stringer: STRINGER / 2007 AFP)

 

 

Le 22 avril, environ 87 % des 44,5 millions d’électeurs français se sont rués aux urnes pour choisir un nouveau président. Il s’agit du plus haut taux de participation depuis le début de la cinquième République en 1958, et cela consiste en une augmentation de 15 % par rapport à 2002. Ces chiffres illustrent bien comment la campagne a été captivante et remplie de suspense pour les Français.

 

Le ou la vainqueur succèdera à Jacques Chirac, qui a régné comme chef d’État pendant douze ans.

Bien que la grande majorité des sondages avaient prédit un tel duel Sarkozy-Royal, de sérieuses incertitudes sont demeurées jusqu’à la fin. Si le passage de Sarkozy était assuré, celui de son opposante l’était moins. On s’attendait à ce que l’ex-ministre de l’Intérieur tape le 30 %. François Bayrou est celui qui est venu brouiller les cartes. Le chef centriste et «paysan lettré» avait su charmer en proclamant vouloir construire un gouvernement d’unité nationale qui ne serait ni à gauche ni à droite.

Mais M. Bayrou a terminé troisième, avec des résultats en deçà des prévisions. Il s’est tout de même taillé une place considérable en allant chercher environ 18 % des voix, ce qui a été interprété par le candidat comme un changement dans la politique française. Il était perçu comme un compétiteur sérieux à Royal, mais son désir de rapprocher la gauche et la droite n’a pu faire le pont entre les antagonismes qui opposent les deux courants politiques.

Jean-Marie Le Pen, chef du Front national de la droite extrémiste, a dû se contenter d’environ 11 % des votes, soit 7 % de moins qu’en 2002 lorsqu’il était passé au second tour en devançant le candidat socialiste Lionel Jospin.

Parmi les autres candidats, Olivier Besancenot, de la Ligue communiste révolutionnaire, a obtenu un surprenant 4,3 %, en grande partie grâce à une campagne utilisant une communication jeune et dynamique avec des slogans faciles comme «Nos vies valent plus que leur argent». Le candidat du parti nationaliste Mouvement pour la France, Phillippe De Villiers, a obtenu 2,6 %. Les six autres candidats ont obtenu entre 0,3 % et 1,7 %.

Le Parti socialiste, au dévoilement des résultats préliminaires, a immédiatement appelé François Bayrou à s’allier afin de défaire Sarkozy. Les partis de gauche et écologistes ont quant à eux déjà appelé à un vote pour Royal au deuxième tour. Leur appui cumulé équivaudrait à environ 9 % des voix et s’inscrit dans la campagne «Tout sauf Sarkozy».

De Villiers, bien que conservateur, a rapidement déclaré qu’il n’appuierait pas Sarkozy. Quant à Le Pen, il a lancé que personne ne «l’achèterait».

Même si Sarkozy a dominé la première ronde, le résultat de la deuxième est difficilement prévisible. Il dépendra largement des autres candidats et de ceux qu’ils décident d’appuyer. Les analystes commentent qu’après des mois de présentations de leurs programmes politiques respectifs, une importance plus grande sera maintenant accordée aux candidats eux-mêmes et à leur personnalité.

L’équipe de Sarkozy essayera très probablement de continuer de décrire Ségolène Royal comme une femme n’ayant pas la capacité de devenir chef d’État. Les partisans de Royal vont quant à eux tenter de maintenir l’attention sur la dureté de Sarkozy et son «manque d’humanité».

Dans sa première allocution publique après le vote, Sarkozy a utilisé un ton compatissant rarement utilisé pour s’adresser aux Français, de manière à contrer les attaques dirigées contre lui. Il a dit vouloir «parler à la nation française, à la France qui donne beaucoup et ne reçoit rien, restaurer l'identité, l’autorité, le travail, le mérite, la morale, l’excellence».

Quarante minutes plus tard, un Bayrou souriant a exprimé que «La politique française a changé ce soir. Malgré les manoeuvres des partis qui ont voulu nous bloquer, les Français ont formé une force nouvelle et créé un chemin d'espoir pour la France. Il y a enfin un centre en France.»

Finalement, une demi-heure plus tard, une Ségolène paraissant anxieuse a offert sa déclaration, focalisant sur l’éducation et la sécurité : «Avec vous, je vais rendre à la France la fierté de son histoire, je veux une France qui renoue avec les droits de l'homme et de la femme. Venez, forces vives de notre belle nation, ensemble nous allons rendre le sourire à notre pays, nous allons conjurer le mauvais démon de la déprime et du déclin.»

Le tout premier sondage après la sortie des résultats du premier tour prédit que Sarkozy l’emportera sur Royal avec 54 % des voix.

Les deux aspirants à l’Élysée devraient se confronter durant un grand débat télévisé prévu entre le 2 et le 4 mai.

 

 

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