Mieux comprendre la culture cherokee

Écrit par Joshua Philipp, La Grande Époque - San Diego
24.04.2007

 

 

 

 

 

 

 

Le 25 mars dernier, à San Diego, le chef cherokee Chad Smith, surnommé

Epi de maïs, et son adjoint principal Joe Grayson, ont participé à une

réunion sur l’état de la nation Cherokee.

  • Chef de la nation cherokee, Chad Smith, surnommé Epi de maïs et Joe Graysson (攝影: / 大紀元)

 

 

A cette occasion, le chef  Smith a dévoilé son projet pour son peuple pendant les cent prochaines années. «On peut se demander pourquoi un projet sur une aussi longue période ? Puisque nous ne serons plus vivants. Mais qui le sera ? Ce seront nos fils, nos petits-fils et nos arrière-petits-fils. C’est pour eux qu’il faut regarder aussi loin dans le temps», a dit le chef.

Ce projet en trois volets fait part de ses préoccupations qui vont de comment créer plus d’emplois pour son peuple, à comment faire revivre la langue cherokee ou consolider et renforcer le sens de la communauté.

«Ce n’est pas d’une autre nation dont nous avons besoin, mais simplement de développer notre sens de la communauté dans la société actuelle. Aider les gens à  se former, à apprécier la compagnie des autres, et aussi s’aider à s’en sortir», précise le chef.

«C’est à travers les valeurs et les caractéristiques de la langue cherokee que nous pouvons faire revivre notre culture. Pour exemple en Cherokee l’altruisme se dit ‘ga-du-gi’, s’unir et travailler dans l’intérêt de la communauté. C’est la notion d’un service public désintéressé, et cela augmente la qualité de vie des populations. En agissant ainsi, la culture n’est pas que dans vos paroles, elle s’exprime dans vos actions», explique le chef.

Avec une population d’environ 250 000 Cherokee, cette communauté serait la plus importante de tous les peuples autochtones des Etats-Unis, indique un recensement effectué en 2000 par les autorités américaines.

«Dans notre monde actuel, les traditions se perdent partout, les Indiens d’Amérique n’échappent pas au constat. Nous vivons dans le monde moderne, nous sommes des personnes modernes, avec  les problèmes qui vont avec. Et pourtant nous  essayons d’inculquer une forte conscience de la communauté aux nôtres. Permettre aux gens de se rencontrer, de partager leurs vécus, et passer du temps ensemble», dit Phil Konstantin, l’un des conseillers temporaires.

C’est la renaissance pour les Cherokee après plusieurs années de difficultés. Sous l’égide du chef Chad Smith, ils sont devenus une force économique positive bien organisée, dans l’Est d’Oklahoma.

Dans la culture cherokee, le ‘ga-du-gi’ est très important, et ce concept est maintenant présent à tous les niveaux, secteurs d’activités et projets chez les Cherokee.

«Dans la culture cherokee, les raisons du travail sont différentes de celles d’aujourd’hui. Un de nos proverbes dit : ‘Un homme, aussi bon soit-il, ne peut venir en aide à quelqu’un dans le besoin  que s’il a des richesses supplémentaires et, il ne peut obtenir ce supplément qu’en travaillant.’ Ainsi les Cherokee travaillent non pas pour s’enrichir, mais pour venir en aide à leur prochain», dit Smith.

La nation cherokee doit son développement à ses racines et à sa culture traditionnelle dont la langue est un élément essentiel. «Dans toutes les écoles, nous avons également mis l’accent sur son apprentissage. Nous sommes aussi très attachés à nos religions traditionnelles et à nos pratiques médicales.»

«Nos anciens  possédaient ce qu’on appelle un bon état d’esprit. Notre approche des choses est ouverte. C’est une autre culture. Notre conception de la religion est ouverte aussi. Nous croyons en un  créateur  unique et pensons qu’il est la source de tout ce qui existe. Vous pouvez nous voir aux Eglises, mais nous gardons un grand respect pour notre culture et notre religion  traditionnelles. Nous tenons à nos traditions», explique le chef-adjoint, Joe Grayson.

«Nos enfants grandissent dans la culture dominante. Nous ne pouvons rien y faire. Ils ont aussi la vision des  aînés», poursuit Grayson. «En fait, on ne se rend compte que ses parents avaient raison qu’une fois qu’on a pris soi-même de l’âge, on se rend compte qu’ils avaient raison sur toute la ligne. En ce qui me concerne je ne suis plus tout jeune, et mes enfants commencent à réaliser ce que nous leur disons, et que nos valeurs sont justes : comme s’occuper de sa famille, enseigner à ses enfants à distinguer le bien du mal, leur apprendre à s’entraider… En réalité c’est bien au-delà du fait d’être un Cherokee. Il s’agit d’être une bonne personne».

Le conseil Environemental Inter-tribu (ITEC pour Inter-Tribal Environmental Council), à été mis sur pied pour protéger les  Indiens d’Amérique, leur environnement et leurs ressources. Depuis 1992, les Cherokee président l’ITEC, qui est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands défenseurs de la nature aux Etats-Unis.

A la question sur la réapparition de la culture Cherokee, le chef Smith répond : «Pour vous c’est une réapparition, moi j’utiliserai un autre mot. Car ce mot suppose qu’elle avait disparu. Pour moi la culture cherokee a toujours été là.  Il s’agit simplement de lui donner plus d’importance, de la développer et de mieux la comprendre».