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De la guerre de résistance à la guerre civile

Écrit par Vincent Duclos, La Grande Époque - Montréal
27.04.2007
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Irak 

Depuis quatre ans, c’est la guerre dans les rues de Bagdad qui n’ont jamais retrouvé la stabilité et la sécurité. Le nombre d'Irakiens victimes des violences est inconnu, mais des estimations parlent de plus de 65 000 morts selon l'Iraq Body Count. Toutefois, démontrant une grande variation dans les estimations des victimes de la guerre, en octobre 2006, la célèbre revue médicale The Lancet estimait le nombre de décès irakiens imputables à la guerre à 655 000. Selon les estimations de l'ONU en avril 2006, presque 2 millions d'Irakiens, soit un Irakien sur huit, ont fui leur pays en raison des violences. 

  • Des autobus calcinés sur le site du marché al-Sadriya, à Bagdad.(Stringer: Wathiq Khuzaie / 2007 Getty Images)

 

De plus, 1,8 million d'Irakiens ont été déplacés à l'intérieur du territoire. Au total, c’est donc près du quart des Irakiens qui ont été obligés d'abandonner leurs domiciles depuis le début de la guerre. Il est donc normal de constater que l’hostilité à la présence américaine est grandissante tout comme la facilité qu’ont les groupes insurgés à recruter des membres.

Or, ce qui prenait essentiellement la forme d’une guerre de résistance des insurgés contre la présence américaine est dorénavant doublé de violents conflits interconfessionnels. Trois moments clés peuvent certainement être identifiés comme ayant contribué à l’accentuation des violences et à la montée des conflits entre les populations chiites et sunnites pour la prise du pouvoir.

Le 23 mai 2003, l’administrateur américain en Irak, Paul Bremer, annonce la dissolution de l’appareil local de sécurité. Des dizaines de milliers de militaires et de policiers, majoritairement sunnites, sont ainsi jetés à la rue. Ils ne tarderont pas à devenir des insurgés, armés et entraînés.

En janvier 2005, un nouveau gouvernement irakien est formé au lendemain des élections. Celui-ci est majoritairement formé de chiites. De nouvelles lois islamiques sont mises à exécution, par exemple, le port du tchador pour les femmes, qui n’était plus obligatoire avant la guerre. L’appareil de sécurité de l’État est largement confié à des ex-miliciens chiites, nouveaux responsables de la sécurité de Bagdad.

 

Le 22 février 2006, une bombe a éclaté dans un des quatre principaux lieux saints chiites d’Irak, la Mosquée d’Or de Samarra, à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad. Même si elle n’a causé aucun mort, l'attaque a provoqué de nombreuses manifestations chiites, et le gouvernement a dû lancer un appel au calme puisque des dizaines de milliers de personnes ont attaqué plus de cent mosquées sunnites en guise de représailles. En l’espace d’une semaine suivant ces événements, les violences interconfessionnelles avaient fait au moins 379 morts et 458 blessés.

Mais la thèse des conflits interconfessionnels ne fait pas l’unanimité. Le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a affirmé, lors de sa visite en Égypte en fin de semaine dernière, que «L'Irak n'est pas le théâtre d'une guerre confessionnelle. Ce qui arrive est [dû] aux activités d'Al-Qaïda» (AFP).

 

 

 

 

 

 

 

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