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«Plus zen que rock»

Écrit par Fannie Bellefeuille, La Grande Époque - Montréal
05.04.2007
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C’est par ces mots que Claude Poissant, directeur artistique du PàP et

metteur en scène de la pièce, qualifie Je voudrais me déposer la tête,

présenté à l’Espace Go jusqu’au 21 avril. Et il n’a pas tort. Un rythme

lent, une narration omniprésente; c’est sous le signe du calme que le

spectateur est confronté à cette histoire de suicide, mais surtout de

survie.

Parce que ce n’est pas tant l’acte fatal comme tel qui est discuté dans

ce texte, mais bien les contrecoups qu’il engendre. Par l’entremise de

ceux qui y survivent, on assiste à la lente remontée de ceux qui

restent, et qui doivent s’en tirer, seuls, mais aussi ensemble.

  • Christian Baril et François-Simon T. Poirier, deux des trois interprètes(攝影: / 大紀元)

Christian Baril et François-Simon T. Poirier, deux des trois interprètes qui se partagent le rôle de Ludo, figure centrale de cette adaptation de Je voudrais me déposer la tête. (PàP)  

Poissant mentionne qu’il ne voulait pas adapter ce roman à l’aide de mises en dialogues, et on peut le comprendre. La beauté des mots de Harnois nous est présentée sans artifices, le plus simplement possible, et c’est un choix louable. Cependant, cela fait en sorte que l’on se questionne sur la théâtralité même du spectacle. Pourquoi en faire une pièce de théâtre? Qu’est-ce que cette transposition sur scène ajoute au texte? On se pose la question dès la sortie du théâtre, même si le spectacle en lui-même regorge d’une superbe poésie.

Il est aussi très intéressant de voir à quel point Poissant, qui est un ardent défenseur de la relève théâtrale, appuie ses mots par des actions en travaillant avec des jeunes fraîchement émoulus des écoles de théâtre. Leur performance juste fait plaisir à voir, même si la forme plus narrative du spectacle ne rend quelquefois pas justice au drame. Étienne Pilon se démarque particulièrement dans le rôle de Ludo, et nous ne pouvons passer sous silence la merveilleuse scène entre ce dernier et la mère, où Annick Bergeron nous offre une prestation à couper le souffle, sa douleur contenue rendant la salle plus que silencieuse.

En somme, c’est un spectacle intéressant, les différents éléments de la production s’agençant entre eux pour créer l’illusion d’un souffle tranquille, mais tragique, qui passe, lentement. Le bouleversement tant attendu ne survient peut-être pas, mais on en ressort enveloppé d’un parfum de vie qui lui, reste.

Je voudrais me déposer la tête, de Jonathan Harnois, présenté à l’Espace Go, jusqu’au 21 avril. Mise en scène de Claude Poissant, une production du PàP. Rens.: ESPACE GO ou 514 845-4890.

 

 

 

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