Harriet Tubman et le réseau clandestin de libération des esclaves

Écrit par Anke Wang, La Grande Époque - Allemagne
08.04.2007

 

 

 

 

 

 

Née pendant la période de l’esclavage dans l’Etat du Maryland aux

Etats-Unis, Harriet, jeune fille, ne connut que la tourmente de la

faim, les insultes et le dur labeur. Un homme blanc la blessa

accidentellement à la tête alors qu’elle avait 12 ans. La sévère

fracture du crâne a entraîné toute une vie d’affliction ponctuée

d’attaques épileptiques.

  • Harriet Tubman, ancienne esclave qui en a aidé des milliers d’autres à recouvrer la liberté(攝影: / 大紀元)

 

 

 

«Marcher, marcher, dans l'obscurité et ne jamais regarder en arrière ; trébuchant, et conscient du bruit des crocodiles et des chats sauvages, se hâter dans la chaleur débilitante. ne pas s'arrêter avant l'aube …» 

Cette blessure l’empêcha d’être qualifiée pour des travaux « supérieurs ». Cependant, elle exécuta les plus durs labeurs ce qui la rendit physiquement si forte qu’elle valait 150 $ aux enchères ; une somme qui d’habitude s’appliquait à un esclave homme de forte corpulence. Son propriétaire définitif l’autorisa à se marier avec un noir affranchi, John Tubman. Malheureusement, son propriétaire mourut peu après et Harriet fut de nouveau vendue. C’est à ce moment-là que la jeune femme décida de devenir libre.  

Une nuit, elle s’enfuit à pied, s’orientant avec l’étoile Polaire. Son mari resta derrière et ne la rejoint jamais. Elle se cacha durant le jour et marcha la nuit jusqu’à ce qu’elle atteignit Philadelphie, où de bons Quakers lui vinrent en aide. Enfin, elle était libre !

 

 

«Dormir sur la mousse en guise de doux oreiller, utiliser les feuilles et les herbes comme couverture. Boire de l'eau saumatre, Iinfestée de larves de moustiques ... N'importe quoi pour étancher la soif…»

Elle ne s’est pas contentée de jouir du succès de son évasion. Elle n’a jamais oublié que son peuple était encore en servitude. Elle retourna vingt fois sur les lieux de sa servitude. Toujours au péril de sa vie, elle ramena au total plus de 300 esclaves et les mit en sécurité, y compris ses parents Benjamin Ross et Harriet Green. Elle encouragea et motiva tous les réfugiés avec son revolver pour «continuer d’avancer». Son «convoi» n’a jamais perdu un seul passager, et le «train» n’a jamais été attaqué. Elle a été connue durant toute sa vie comme le «Moïse de son peuple».

Elle accomplit tout ceci au nez et à la barbe des surveillants blancs en utilisant les chants des Negro Spirituals comme codes secrets pour passer ses messages. Les chants contenaient des informations générales ; ce que les esclaves pouvaient ou ne pouvaient pas faire tout au long de la route ; comment entrer dans l’eau pour semer les chiens (La chanson Entrer dans l’eau [Wade in the Water] avait ce but. Une autre chanson Doucement, douce Carriole [Swing low, sweet Chariot], contenait des instructions codées pour s’accrocher les uns aux autres comme des « passagers aveugles » au passage d’une carriole. D’autres chansons, telles que Descends Moïse [Go down Moses] comportait des instructions de voyage similaires. Les Quakers, les Indiens d’Amérique, certaines églises, quelques  hommes blancs, et quelques hommes noirs affranchis aidaient les esclaves en fuite en fournissant des cachettes et de la nourriture aux « relais » tout le long du réseau clandestin vers la liberté. Certains d’entre eux organisaient la prochaine étape du voyage.    

Les fonctionnaires du Maryland mirent à prix la tête d’Harriet à 12.000 $, payable à quiconque pouvait la livrer, morte ou vive. Des fermiers sudistes, de peur qu’Harriet n’incite leurs esclaves à s’enfuir, rajoutèrent 40.000 $ à la prime. Elle échappa de peu à la police qui la recherchait dans plusieurs états. Elle fut également poursuivie par des chasseurs de prime avides. Ses préparatifs bien organisés lui permirent même une rencontre avec ses anciens tortionnaires qui ne la reconnurent pas.

Lors de ses nombreux voyages de retour chez elle, elle parlait à toute personne noire qu’elle rencontrait, les menant vers la liberté au Canada. Elle consentit finalement à se faire opérer de la tête suite à la blessure qu’elle avait eue à l’âge de 12 ans. Alors que les chirurgiens avaient déjà préparé l’anesthésie, elle insista pour qu’ils l’opèrent en pleine conscience. 

Une fois affranchie, elle rencontra le Quaker Thomas Garrett et l’aida à libérer 3.000 esclaves noirs supplémentaires. Durant la guerre civile, elle travailla pour le Nord en tant qu’infirmière militaire, blanchisseuse et officier de renseignements. Plus tard, elle fonda la Maison Harriet Tubman pour noirs âgés et indigents.

Les habitants de la ville d’Auburn où elle vivait l’appelait «Tante Harriet», et connaissaient son enthousiasme et sa ferveur. Ses derniers mots juste avant sa mort furent : «Je pars pour vous préparer une place !». Elle mourut le 11 mars 1913 de mort naturelle. 

Parmi ses effets, il y avait une médaille que lui avait offerte la Reine Victoria. Peu d’informations précises sur sa date de naissance et sur les évènements de son enfance sont vérifiables. Lorsqu’on la questionnait sur son âge, elle répondait : « En fait, je ne sais pas. Je dois avoir entre 90 et 95 ans ; au moins je suis certaine d’être proche des 95 ans ». Harriet Tubman était une chrétienne qui vivait modestement et qui est morte modestement. Sa sagesse lui a permis de maîtriser les obstacles. Elle a inspiré les gens par son courage et sa compassion. Elle a vécu selon des principes moraux élevés en laissant un grand héritage.