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Éthiopie : des archéologues découvrent trois villes d’époque médiévale

Écrit par le CNRS
08.04.2007
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Trois villes en ruines d’époque médiévale ont été découvertes en Éthiopie en janvier dernier par une équipe du CNRS. 

  • Mosquée d’Asbu00e4ri(攝影: / 大紀元)

 

 

Ces villes disparues sont probablement le premier témoignage matériel du royaume de Shoa, un important royaume musulman connu par les textes pour avoir dominé la région entre le 10e et le 16e siècle et que personne ne savait encore localiser sur une carte. Celui-ci contrôlait l’une des plus importantes voies commerciales de l’époque, entre les hauts plateaux chrétiens d’Éthiopie et les ports musulmans de la mer Rouge et du golfe d’Aden.

Situées sur l’escarpement de la vallée du Rift dans une zone aujourd’hui livrée aux broussailles les plus épaisses, à environ 1.300 mètres d’altitude, les villes médiévales d’Asbäri, de Mäsal et de Nora livrent mosquées, quartiers d’habitation, murailles et des bâtiments présentant encore parfois des élévations de plusieurs mètres.

 

ASBÄRI

Les ruines de la ville d’Asbäri occupent un vaste éperon rocheux sur le pourtour d’une muraille. Le site se présente comme un petit plateau d’une altitude moyenne de 1.240 mètres. L’élément le plus visible est la vaste mosquée en ruine, relativement bien conservée qui semble être, dans l’état actuel des connaissances, l’une des plus vastes connues sur le territoire éthiopien. Plusieurs inscriptions arabes ont été repérées sur le mur intérieur et extérieur. Outre la grande mosquée, plusieurs autres bâtiments cultuels avec mihrab, de petites mosquées ou zawiya sont également repérables sur le site.

Les ruines de cette ancienne cité présentent un aspect généralement clairsemé mais certaines zones de plus grande densité laissent deviner un habitat plus serré et, parfois, à proximité de la muraille, l’apparence de rues ou du moins de voies d’accès.

MÄSAL

Sur la même ligne de reliefs où se dressent les sites d’Asbäri au nord et de Wassiso-Nora au Sud, on trouve un ensemble significatif d’au moins trois sites musulmans médiévaux, caractérisés par la présence de mosquées ou d’oratoires, parfois entourés de murailles d’enceinte, et de plusieurs très vastes cimetières anciens comptant plusieurs milliers de tombes. Les tombes sont généralement non inscrites, mais l’une d’elles, déjà partiellement décrite, s’est révélée tout à fait exceptionnelle : formée d’une pierre monolithe, elle porte sur ses quatre faces des cartouches avec des étoiles de Salomon et des inscriptions en arabe révélant son caractère de tombe royale.

NORA

Le site de Nora est localisé sur un éperon rocheux. De nombreuses ruines, présentant parfois une élévation d’un à deux mètres, révèlent un habitat urbain dense ainsi qu’un réseau de ruelles livrant des restes de pavement. Les bâtiments d’habitation sont distinctivement de plan quadrangulaire, réminiscence des habitations traditionnelles. L’organisation des espaces d’habitat et des espaces emmurés formant des cours est pour le reste difficilement lisible. Sur l’ensemble du site les archéologues ont retrouvé en très grand nombre des outils d’obsidienne, généralement des grattoirs ou des nucleus, ainsi que des tessons de céramique.

Etant donné la taille et la concentration de ces villes, elles correspondent probablement à l’une ou l’autre des cités musulmanes mentionnées dans cette région par les sources écrites musulmanes, mais qui avaient jusqu’à présent défié historiens et archéologues. On peut faire l’hypothèse que ces sites urbains, peut-être fondés à des époques différentes, ont été contemporains à un moment donné, vraisemblablement lors du rayonnement du royaume de l’Ifat au 14e et au début du 15e siècle. Mais rien n’empêche aussi que ces cités, avant de rentrer dans l’orbite politique de l’Ifat, n’aient pas constitué auparavant le cœur du royaume du Shoa musulman.

 

 

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