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Un phœnix qui surgit des cendres, les jardins de Butchart

Écrit par David Ellis, La Grande Époque - Australie
01.05.2007
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Un jour de 1904, en prenant le thé avec une amie, la femme au foyer

canadienne, Jennie Butchart, se plaignait du fait que la poussière

provenant de la carrière de son mari, à proximité, n’était pas

seulement une plaie dans le paysage, mais qu’elle réussissait à

pénétrer partout.

Son amie lui suggéra d’utiliser une petite paroi de treillis pour

l’aider, et elle revint quelques jours plus tard avec une demi-douzaine

de plantules de pois sucrés pour les faire pousser sur le treillis que

Jennie avait commandé.

  • (攝影: / )

 

C’était le modeste départ de ce qui est devenu aujourd’hui l’un des

jardins privés les plus fabuleux et les plus visités au monde. 

C’est cette demi-douzaine de plantules de pois qui a ensuite incité Jennie Butchart à visiter sa pépinière locale à la recherche d’autres plantes annuelles et vivaces afin d’atténuer le bruit et de diminuer la poussière provenant de la carrière de son mari, Robert, dont la pierre à chaux était utilisée pour produire du ciment.

Au fur et à mesure que son petit jardin prenait de l’expansion et que Jennie demandait à Robert si elle pouvait emprunter quelques travailleurs de la carrière pour l’aider à préparer plus de terrain pour sa collection de plus en plus envahissante d’arbustes à fleurs, d’arbres, de bulbes et de plantes annuelles, plus les passants commençaient à s’arrêter pour jaser avec une Jennie enthousiaste qui venait de signer un nouveau bail avec la vie par l’entremise de son jardin.

On offrait à chaque passant une tasse de thé, un biscuit et une causerie. Puis, un jour, ne réalisant pas qui elle était, un visiteur offrit à Jennie un petit conseil. Aussi vite que l’éclair, Jennie répliqua promptement : «Mais non, Monsieur, vous ne connaissez pas la vieille Mme Butchart, elle ne permettrait jamais ça.»

Puis en 1908, Robert revint à la maison avec une nouvelle renversante; la carrière était presque vide de pierre à chaux et ils allaient devoir trouver du travail ailleurs.

Jennie était terrifiée. Quelques jours plus tard, à la surprise des travailleurs qui étaient en train de nettoyer la vieille carrière, ils ont vu Jennie, avec sa robe virevoltante et son chapeau de paille qui devint sa marque de commerce, en train de se faire balancer le long des parois de la carrière dans une chaise de calfat pour coincer des centaines de boutures de lierre dans tous les petits trous et recoins qu’elle trouvait.

Peu après avoir demandé à Robert si elle pouvait faire appel à encore plus de travailleurs qui se retrouvaient sans boulot, elle acheta une montagne de terreau noir enrichi de fumier. Tout ça avait besoin d’être livré à l’aide d’une flotte de charrettes tirées par des chevaux et rapidement épandu sur le plancher de la carrière.

Robert était très fier des efforts de son épouse et, avec le commerce du ciment en dégringolade qui finalement ferma ses portes en 1916, il se tourna vers sa propre passion, la collection d’oiseaux exotiques provenant de partout au monde.

Au tournant des années 1920, 50 000 personnes sillonnaient chaque année les jardins Butchart lors des mois les plus chauds au Canada. Tous étaient les bienvenus pour admirer sans frais cette carrière que Jennie avait convertie en jardins spectaculaires : le jardin en contrebas, le jardin japonais, le jardin italien et la roseraie.

Il y avait aussi les canards de Robert qui flottaient sur un vaste étang, des paons sur les pelouses, des pigeons sur ce qui est appelé aujourd’hui le Begonia Bower, ou la charmille de bégonias, et des cabanes d’oiseaux pour les espèces locales réparties sur les vingt acres de jardin. Ils rebaptisèrent leur maison Benvenuto, qui veut dire bienvenue en italien, pour servir le traditionnel thé de bienvenue.

Les visiteurs d’alors venaient en autobus aux jardins Butchart situés sur l’île de Vancouver en face de la ville de Vancouver. L’admission demeura gratuite jusqu’en 1941 où une petite somme a finalement dû être demandée afin de payer les frais d’entretien.

Aujourd’hui, près de 1,5 million de personnes visitent les jardins Butchart chaque année et s’émerveillent, au printemps, devant l’éclosion des 400 000 tulipes, devant les 400 000 fleurs annuelles – 700 variétés – qui fleurissent de mars à octobre, devant plus de 3000 rosiers, devant le jardin japonais et le jardin italien et devant le lac original qui abrite maintenant de grandes quantités d’espèces de canards venant des quatre coins du globe.

Malgré le nombre de fleurs et le fait que les jardins exercent un magnétisme sur des millions de «pouces verts» avertis depuis trois quarts de siècle, jamais n’est survenue la nécessité d’une une pancarte indiquant «Ne cueillez pas les fleurs».

Les jardins Butchart demeurent encore aujourd’hui une entreprise familiale. L’original Benvenuto, qui comportait autrefois des éléments aussi luxueux que sa propre allée de quilles, une piscine intérieure et même un remarquable orgue à tuyaux automatique qui fonctionne toujours, est maintenant devenu un restaurant ainsi que des bureaux. Durant la saison hivernale, une exposition, reproduisant le développement des jardins par Jennie Butchart, y est présentée.

De février à novembre, des excursions quotidiennes s’y rendent à partir de Vancouver et peuvent être intégrées à une vacance complète sur l’île de Vancouver qui a un potentiel touristique presque inépuisable pour les mordus de nature et de plein air.

 

 

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