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Une bagatelle d’émotions

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
10.05.2007
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Critique de Film

Le dernier Spider-Man se compare à un garçonnet de six ans voulant

tellement attirer l’attention de ses parents qu’il va leur montrer

comment il sait marcher sur les mains, dessiner un cheval, imiter

parfaitement le coin-coin du canard et faire ses boucles de lacets…

tout ça, en deux minutes. Le réalisateur, Sam Raimi, entraîne le

spectateur dans une alternance tellement rapide d’émotions qu’il ne

prend pas le temps d’installer le récit, donc l’histoire perd en

intensité pour laisser un goût fade dans la bouche des fanas de

l’Araignée qui venait pourtant pour un dessert.

  • Spider-Man, l'homme araignée(攝影: / 大紀元)

 

Le récit s’installe autour d’un Peter Parker (Tobey Maguire) au sommet de sa gloire: il est redevenu le premier de classe qu’il a toujours été, tout en étant un super héros adulé, il a une copine qui l’adore et dont il projette de demander la main. Voilà que ça lui monte à la tête et qu’il commence à adopter un comportement qui met en péril sa relation amoureuse avec Mary-Jane (Kirsten Dunst). Transportée par un météorite, la symbiote (matière extra-terrestre activant l’agressivité des gens) parasite Parker pour en exploiter les faiblesses et tout tourne au vinaigre. Dès le début du film, Harry Osborn (James Franco) l’attaque en pleine foule pour venger son père, le puissant Sandman (Thomas Haden) fait son apparition, la compétition entre Eddie Brock (Topher Grace), qui deviendra Venom, et Peter Parker s’installe et, par son arrogance, Parker réussira à éloigner Mary-Jane qu’il désire pourtant épouser… oufff !

Après le visionnement, on a l’impression que Sam Raimi a voulu tout montrer et conclure chacune des facettes du film pour pouvoir, l’esprit tranquille, retourner chez lui après une bonne journée de travail. D’ailleurs, avant le début du générique, il réussit à «boucler la boucle» sur l’opposition entre les trois personnages infâmes et Spider-Man ainsi que sur la relation amoureuse de Peter et Mary-Jane. Ce qui ferme la porte à l’espoir d’un quatrième épisode.

Non seulement il y a trop de méchants dans le même sac, mais en plus les personnages évoluent autour de deux thèmes qui ont chacun été exploités à moitié. Par la bande-annonce, on aurait pu s’attendre à ce que Parker subisse un réel déchirement entre son côté sombre et sa vraie personnalité, mais c’est le pardon qui devient l’essence du film dans les deux tiers de la projection.

À ce titre, malheureusement, la division entre le bien et le mal perd beaucoup de crédibilité, puisque Raimi fait évoluer le «méchant» Parker sous l’influence de la symbiote à travers des scènes très comiques. Dans une de celles-ci, il danse le disco dans la rue alors qu’il magasine son nouveau look en abordant maladroitement toutes les jolies passantes. Dans une autre, il manipule d’une façon puérile sa naïve voisine Ursula, une Européenne de l’Est, qui lui cuisine des biscuits. L’opposition entre Venom et Spider-Man est également écourtée à cause de la surabondance des rebondissements de l’histoire.

Si on sort du cinéma en restant sur notre faim quant à l’affrontement entre Spider-Man et Venom, le film présente néanmoins certaines qualités. Les scènes d’humour, même si elles atténuent l’intensité du récit, particulièrement celle impliquant le savoureux patron de Peter, J. Jonah Jameson (J. K. Simmons), propriétaire et rédacteur en chef du Daily Bugle, sont très efficaces. Les scènes de combats sont captivantes comme celle opposant les deux amis, Harry, le nouveau Green Goblin s’élevant dans les airs sur un surf volant, et Peter, en civil.

Par l’action et l’apparition au grand écran du célèbre Venom, cette superproduction pourra certainement plaire aux fanas des magazines de BD. Malgré tout, l’alternance entre scènes de combats, scènes d’amour et scènes comiques est si effrénée qu’en sortant de la salle, les impressions laissées par le film se dissipent rapidement comme si le spectateur avait passé quinze minutes dans une boîte sombre à regarder des images colorées sans lien entre elles.

 

 

 

 

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