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«Céder ou résister» : Bayrou lance le Mouvement Démocrate

Écrit par Mathieu SIRVINS, La Grande Époque
10.05.2007
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Le conseil national de l’UDF, réuni le 10 mai à la Mutualité à Paris, a adopté la création du Mouvement démocrate (MD) sous l’impulsion de François Bayrou. Face à la désertion d’une grande partie des députés UDF vers la majorité, les représentants de l’UDF se sont efforcés de minimiser les pertes pour ouvrir la voie au MD, sensé devenir un mouvement politique d’opposition, libre et non systématique.

L’enjeu pour François Bayrou est de conserver l’immense capital qu’il a accumulé autour de lui pendant la campagne présidentielle et de le mettre en marche pour les législatives. «Il faut un mouvement politique nouveau» pour que «plus de citoyens se reconnaissent» dans son combat.

  • François Bayrou(攝影: / 大紀元)

 

 Bayrou a fait valoir son score du premier tour pour relativiser les départs des députés UDF vers l’UMP et légitimer sa démarche. Cela dit, le repositionnement de l’UDF sur la scène politique française a suscité un certain malaise dans le parti ; malaise encore visiblement présent, ce conseil national avait pour but de rassurer les siens d’une part et fidéliser d’autre part un électorat divers et peut-être volatil. 

C’est en fait un combat pour sa survie politique, crucial et risqué, qui commence maintenant pour François Bayrou avec en ligne de mire les élections législatives. «Céder ou résister», résister ou disparaître… Comme tout combat, les risques sont présents et ici particulièrement élevés. Une des questions cruciales est de savoir si Bayrou réussira à fédérer davantage de personnalités traditionnellement de droite et de gauche à ses côtés, faute de quoi le MD ne bénéficiera pas de la crédibilité nécessaire pour s’installer durablement.

Des personnalités de divers horizons comme l'écologiste Corinne Lepage, l'ancien ministre Azouz Begag et l'eurodéputé Verts Jean-Luc Bennhamias ont manifesté leur désir de participer au mouvement. Mais cela sera-t-il suffisant pour mettre en marche ce grand mouvement centriste qui se veut ouvert des deux côtés ?

La social démocratie

Faire du développement économique et du progrès social les deux faces d’une même pièce, la sociale démocratie, semble être l’une des idées fondatrices de ce Mouvement démocrate.

C’est ensuite «sortir du camp contre camp», du toujours pour ou toujours contre, d’où la référence à une force d’opposition libre et non systématique. François Bayrou a dénoncé encore une fois l’opposition caricaturale droite-gauche en la comparant au mur de Berlin. Son intention est de créer un espace ouvert, une entité capable de travailler avec la droite comme avec la gauche, sans qu’aucun accord préalable ne guide les choix des hommes politiques.

Bayrou a notamment déclaré qu'aucune discussion en vue d’un accord pour les législatives n’avait été entamée avec le PS. «Nous voulons des parlementaires de pleine dignité» a déclaré l’ancien candidat à l’élection présidentielle, critiquant ouvertement les 4 règles que devront respecter les députés UDF ralliés à l’UMP (ces députés devront notamment soutenir pleinement le gouvernement de Sarkozy). «Quand on est enfermé dans cette allégeance et cette discipline de vote, plus personne n’est là pour défendre les citoyens» a renchérit Bayrou qui voit dans la création du MD la continuité du combat de l’UDF depuis sa création, un acte de résistance : «J’ai résisté hier, je résisterai demain!».

Le Mouvement démocrate a selon Bayrou déjà recueilli 23.000 adhésions depuis lundi, ce qui selon lui annonce un succès certain. Pourtant, à la sortie du conseil, les avis étaient plutôt partagés. «On sort d’une défaite» relativisait discrètement un jeune de l’UDF, partant du principe qu’« on avait dit qu’on serait au second tour » sans y être finalement. Les législatives s’annoncent encore plus difficiles. 

Alors que Bayrou n’a pas voulu les condamner, d’autres se sont montrés beaucoup plus durs avec les députés ralliés à l’UMP : «Ce sont des traitres» affirmait un élu UDF contrastant avec l’apparente sérénité et la décontraction de François Bayrou. Quand Jean-Louis Bourlanges, eurodéputé, est venu à la tribune expliquer son ralliement à l’UMP, une personne s’est écriée dans la salle : «Il y en a marre de vos calculs !» sous les huées des 2.000 personnes présentes. Quant aux calculs de Bayrou, l’avenir nous dira rapidement s’ils ont été les bons.   

 

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