La «dé-communisation», unique espoir de liberté

Écrit par Cindy Druckier et Marcin Klebba, La Grande Époque - Varsovie
12.05.2007

 

Un concept adéquat pour parler en même temps de liberté et des droits de l’homme est celui de «dé-communisation»,

telle est la conclusion tirée à Varsovie par plusieurs organisations

des droits de l’homme en concertation à la Conférence du Monde Actuel

(contemporary World Conference), les 20 et 21 Avril derniers.

 

L’événement qui portait sur les violations des droits de l’homme

dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, et dans les dictatures

asiatiques que sont la Chine, le Vietnam et la Birmanie, a rassemblé

des professeurs internationaux, des politiques et des militants.

Il

a été co-organisé avec d’un côté deux ONG (Organisations Non

Gouvernementales) Polonaises qui oeuvrent pour la Liberté et la

Démocratie, la Société pour la Liberté d’Expression, l’Institut

Paderewski,  et de l’autre la Société Allemande  pour les Droits de l’Homme (en anglais ISHR – International Society for Human Right).

Selon Manyan Ng, Directeur de l’ISHR et intervenant à la conférence, 

quatre des cinq pays qu’ils identifient comme les pires prédateurs des

droits humains sont communistes. Il s’agit : du Vietnam, de la Corée du

Nord de Cuba et de la Chine (République Populaire de Chine).

«C’en est presque une règle, là  où il y a de sévères abus des droits de l’homme, il y’a un régime communiste» dit Ng.

Et

même le cinquième pays de la liste de l’ISHR à violer gravement les

droits humains, le Soudan, est largement soutenu par la Chine, le plus

grand régime communiste via le commerce des armes, du pétrole et des

aides économiques.

Pour David Kilgour, ancien Secrétaire d’Etat Canadien pour l’Asie Pacifique, qui est intervenu  durant les deux jours à la conférence «vous prenez n’importe  quel gouvernement paria de notre  monde  et bien vous trouverez que c’est un protégé de la Chine».

David

Kilgour lors de son intervention a insisté sur les preuves accablantes

qui montrent que le parti communiste chinois prélève à grande échelle

les organes des pratiquants du Falun Gong pour les vendre et en tirer

des profits énormes. Il qualifie cela de «nouveau crime contre l’humanité».

Dans l’interview qu’elle a donnée lors du forum,  Anna Pakula-Sacharczuk, membre du Congrès s’indigne «Comment peut-on concevoir qu’elles (les autorités chinoises)  jettent des gens en prison dans le but de  prélever leurs organes, de les tuer de la sorte c’est proprement inimaginable, et pourtant…C’est effrayant.  Il faut que cela cesse».

L’expérience de cet «effrayant»

qui est d’avoir vécu sous le communisme confert à la Pologne la

responsabilité d’aider les autres à y échapper, dit l’intervenant

polonais et anti-communiste actif de longue date Robert Krzyszton.

La Pologne a   subi 44 années de 

dictature communiste qui prirent fin en 1989 avec l’avènement du

mouvement de la Solidarité qui précipita la chute du communisme dans

tout le bloc Soviétique. 

Même si elle a mit fin au communisme chez elle, pour beaucoup de personnes comme Krzyszton, 

la tâche de la Pologne est loin d’être finie. A l’époque, les leader du

mouvement Solidarité avaient conclu un arrangement avec les chefs

communistes : s’ils acceptaient de céder le pouvoir pacifiquement alors

ils conserveraient leur pouvoir économique, et ne serraient pas

poursuivis pour leurs crimes. Parmi les  personnes présentes dans la salle certaines ont participé à ces négociations.

Cet

accord à fonctionné jusqu’aux élections générales polonaises de

Septembre 2005, où le Parti pour la Loi et la justice dont un des

thèmes est la  dé-communisation  a gagné. Le parti au pouvoir, l’Alliance Démocratique de Gauche, gouvernement très impopulaire et  prolongement du passé communiste,  gangrené de corruption à perdu la plupart de ses sièges.

La coalition gouvernementale 

actuelle est entrain de tenir parole en exposant publiquement voire en

remettant à la justice, les personnes qui ont eu des liens forts avec

le régime communiste passé – en particulier celles qui ont violé les

droits humains.

«Ce n’est pas un hasard si ce forum se tient  dans  (la Société pour la Liberté d’expression)  un lieu appartenant aux vétérans anti-communistes.  Cela renforce une sorte d’ethos qui nous a apporté la liberté, et qui l’apportera à d’autres» dit  Krzyszton.

Président

de l’Edition Epochtimes de Washington et intervenant, le Professeur Sen

Nieh met en parallèle la dé-communisation polonaise avec le mouvement

des démissions massives du Parti communiste en Chine qui se déroule en

ce moment.

Il y a de cela deux ans et demi, La Grande Époque

publiait une édition spéciale intitulée Neufs commentaires sur le Parti

communiste. Ce texte inspira les Chinois pour qu’ils quittent le parti

communiste et ses organisations affiliées. A ce jour 21 millions de

chinois ont rompu leurs liens avec le communisme.

La différence entre la Pologne et la Chine poursuit le professeur Nieh, 

réside en ce que la Chine procède à sa dé-communisation maintenant

pendant qu’elle subit toujours le communisme et non 18 ans après sa

chute comme ce fut le cas pour  la Pologne. Le Dr Dayong Li, Directeur du Centre Mondial des démissions du Parti communiste chinois, expliqua lors de 

son exposé que toutes les personnes qui s’adressent à son service pour

quitter le PCC, reçoivent une attestation et un numéro. Ce sera capital

pour l’après PCC, afin de prouver qui est resté collaborateur

communiste et qui a eu le courage de se retirer avant même la chute du

parti. 

Ce n’est pas un acte anodin que de quitter le parti dit professeur Nieh. Bien au contraire c’est un acte de bravoure morale. «Ce

qui est impressionnant dans cette démarche est que les personnes sont

prêtes à perdre leurs avantages, pouvoir et argent et risquent leur vie

pour quitter le régime.»

Puisque la Pologne en est encore à se dé-communiciser, demanda un participant, qui va gouverner la Chine 

à la chute du Parti communiste ? Deux critères vont le déterminer

d’après le Dr Li : primo qu’ils aient quitté le parti avant sa chute et

deuxièmement qu’ils soient élus clairement à travers un processus

démocratique transparent.

Li termine par un exemple. Le PCC

essaie d’être assimilé au pays (la Chine) qu’il aime comparer à un

ordinateur (le pays) dit-il, mais si la Chine est vraiment un

ordinateur, alors le PCC n’est qu’un virus. Si vous vous débarrassez du

virus, votre ordinateur ne peut que mieux fonctionner. En clair la

dé-communisation est la condition sinequanon pour une Chine prospère.

En

observant l’état de la Chine à travers le prisme de l’expérience

polonaise, Pakula-Sacharczuk y voit la fin prochaine du régime chinois.

«A mon avis  les responsables chinois savent bien que c’est la fin  du système. Nous assistons aux derniers soubresauts  du système… je suis sûr qu’il va s’écrouler bientôt».