La «dé-communisation», unique espoir de liberté
Un concept adéquat pour parler en même temps de liberté et des droits de l’homme est celui de «dé-communisation»,
telle est la conclusion tirée à Varsovie par plusieurs organisations
des droits de l’homme en concertation à la Conférence du Monde Actuel
(contemporary World Conference), les 20 et 21 Avril derniers.
L’événement qui portait sur les violations des droits de l’homme
dans les pays de l’ancien bloc de l’Est, et dans les dictatures
asiatiques que sont la Chine, le Vietnam et la Birmanie, a rassemblé
des professeurs internationaux, des politiques et des militants.
Il
a été co-organisé avec d’un côté deux ONG (Organisations Non
Gouvernementales) Polonaises qui oeuvrent pour la Liberté et la
Démocratie, la Société pour la Liberté d’Expression, l’Institut
Paderewski, et de l’autre la Société Allemande pour les Droits de l’Homme (en anglais ISHR – International Society for Human Right).
Selon Manyan Ng, Directeur de l’ISHR et intervenant à la conférence,
quatre des cinq pays qu’ils identifient comme les pires prédateurs des
droits humains sont communistes. Il s’agit : du Vietnam, de la Corée du
Nord de Cuba et de la Chine (République Populaire de Chine).
«C’en est presque une règle, là où il y a de sévères abus des droits de l’homme, il y’a un régime communiste» dit Ng.
Et
même le cinquième pays de la liste de l’ISHR à violer gravement les
droits humains, le Soudan, est largement soutenu par la Chine, le plus
grand régime communiste via le commerce des armes, du pétrole et des
aides économiques.
Pour David Kilgour, ancien Secrétaire d’Etat Canadien pour l’Asie Pacifique, qui est intervenu durant les deux jours à la conférence «vous prenez n’importe quel gouvernement paria de notre monde et bien vous trouverez que c’est un protégé de la Chine».
David
Kilgour lors de son intervention a insisté sur les preuves accablantes
qui montrent que le parti communiste chinois prélève à grande échelle
les organes des pratiquants du Falun Gong pour les vendre et en tirer
des profits énormes. Il qualifie cela de «nouveau crime contre l’humanité».
Dans l’interview qu’elle a donnée lors du forum, Anna Pakula-Sacharczuk, membre du Congrès s’indigne «Comment peut-on concevoir qu’elles (les autorités chinoises) jettent des gens en prison dans le but de prélever leurs organes, de les tuer de la sorte c’est proprement inimaginable, et pourtant…C’est effrayant. Il faut que cela cesse».
L’expérience de cet «effrayant»
qui est d’avoir vécu sous le communisme confert à la Pologne la
responsabilité d’aider les autres à y échapper, dit l’intervenant
polonais et anti-communiste actif de longue date Robert Krzyszton.
La Pologne a subi 44 années de
dictature communiste qui prirent fin en 1989 avec l’avènement du
mouvement de la Solidarité qui précipita la chute du communisme dans
tout le bloc Soviétique.
Même si elle a mit fin au communisme chez elle, pour beaucoup de personnes comme Krzyszton,
la tâche de la Pologne est loin d’être finie. A l’époque, les leader du
mouvement Solidarité avaient conclu un arrangement avec les chefs
communistes : s’ils acceptaient de céder le pouvoir pacifiquement alors
ils conserveraient leur pouvoir économique, et ne serraient pas
poursuivis pour leurs crimes. Parmi les personnes présentes dans la salle certaines ont participé à ces négociations.
Cet
accord à fonctionné jusqu’aux élections générales polonaises de
Septembre 2005, où le Parti pour la Loi et la justice dont un des
thèmes est la dé-communisation a gagné. Le parti au pouvoir, l’Alliance Démocratique de Gauche, gouvernement très impopulaire et prolongement du passé communiste, gangrené de corruption à perdu la plupart de ses sièges.
La coalition gouvernementale
actuelle est entrain de tenir parole en exposant publiquement voire en
remettant à la justice, les personnes qui ont eu des liens forts avec
le régime communiste passé – en particulier celles qui ont violé les
droits humains.
«Ce n’est pas un hasard si ce forum se tient dans (la Société pour la Liberté d’expression) un lieu appartenant aux vétérans anti-communistes. Cela renforce une sorte d’ethos qui nous a apporté la liberté, et qui l’apportera à d’autres» dit Krzyszton.
Président
de l’Edition Epochtimes de Washington et intervenant, le Professeur Sen
Nieh met en parallèle la dé-communisation polonaise avec le mouvement
des démissions massives du Parti communiste en Chine qui se déroule en
ce moment.
Il y a de cela deux ans et demi, La Grande Époque
publiait une édition spéciale intitulée Neufs commentaires sur le Parti
communiste. Ce texte inspira les Chinois pour qu’ils quittent le parti
communiste et ses organisations affiliées. A ce jour 21 millions de
chinois ont rompu leurs liens avec le communisme.
La différence entre la Pologne et la Chine poursuit le professeur Nieh,
réside en ce que la Chine procède à sa dé-communisation maintenant
pendant qu’elle subit toujours le communisme et non 18 ans après sa
chute comme ce fut le cas pour la Pologne. Le Dr Dayong Li, Directeur du Centre Mondial des démissions du Parti communiste chinois, expliqua lors de
son exposé que toutes les personnes qui s’adressent à son service pour
quitter le PCC, reçoivent une attestation et un numéro. Ce sera capital
pour l’après PCC, afin de prouver qui est resté collaborateur
communiste et qui a eu le courage de se retirer avant même la chute du
parti.
Ce n’est pas un acte anodin que de quitter le parti dit professeur Nieh. Bien au contraire c’est un acte de bravoure morale. «Ce
qui est impressionnant dans cette démarche est que les personnes sont
prêtes à perdre leurs avantages, pouvoir et argent et risquent leur vie
pour quitter le régime.»
Puisque la Pologne en est encore à se dé-communiciser, demanda un participant, qui va gouverner la Chine
à la chute du Parti communiste ? Deux critères vont le déterminer
d’après le Dr Li : primo qu’ils aient quitté le parti avant sa chute et
deuxièmement qu’ils soient élus clairement à travers un processus
démocratique transparent.
Li termine par un exemple. Le PCC
essaie d’être assimilé au pays (la Chine) qu’il aime comparer à un
ordinateur (le pays) dit-il, mais si la Chine est vraiment un
ordinateur, alors le PCC n’est qu’un virus. Si vous vous débarrassez du
virus, votre ordinateur ne peut que mieux fonctionner. En clair la
dé-communisation est la condition sinequanon pour une Chine prospère.
En
observant l’état de la Chine à travers le prisme de l’expérience
polonaise, Pakula-Sacharczuk y voit la fin prochaine du régime chinois.
«A mon avis les responsables chinois savent bien que c’est la fin du système. Nous assistons aux derniers soubresauts du système… je suis sûr qu’il va s’écrouler bientôt».