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Week-end sans maman

Écrit par Louis-Simon Ferland, Petitmonde.com
13.05.2007
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Pour quelques heures, ma maison est redevenue un royaume masculin.

Blondinette est partie se détendre pour un week-end, nous laissant,

Élie et moi, seuls à la maison.

C’est bien normal pour un papa de

s'occuper de son bébé de 7 mois et c’est ce que je fais plusieurs fois

par semaine.

Mais deux jours complets, avec tout ce que ça implique de

décisions, c'est une première. Ne le dites pas à la maman, mais

j'attendais ce moment depuis un bon bout de temps déjà. J'ai pris cela

comme une fin de semaine de vacances.

  • papa et bebe(攝影: / 大紀元)

 

C’est un fait : Élie et moi formons une équipe redoutable. Remarquez,

c’est facile à comprendre, nous avions le même horaire pour la journée

: s'amuser. Du matin au soir, à part quelques minutes ici et là pour

faire un semblant de ménage, préparer quelques biberons et sortir les

poubelles (un homme reste un homme), nous avons passé l'essentiel de

notre temps assis par terre à profiter de la vie. 

 

Nous avons ri, chanté, regardé des films, ri encore, mangé, dormi, et peut-être même ri en dormant, bref, nous avons vécu une vraie fin de semaine de gars. Et je tiens à vous rappeler qu'il n'y a même pas de hockey à la télé ce printemps ! Rassurez-vous, j’ai quand même bien suivi le plan Maman. Je me suis appliqué pour le bain, j’ai pensé à la crème pour le corps, la crème pour le visage, la crème pour les fesses, la crème à barbe (euh, ça c'était pour moi).

Comble d’ironie, Élie a choisi un matin sans maman pour dormir tard, tard, tard. Après un biberon express de 6h, nous avons ronflé tous les deux jusqu'à neuf heures moins vingt (précision pour les non-parents : avec des enfants, neuf heures moins vingt, c'est la grasse matinée !).

Mon plus gros dilemme de l’aventure aura été de choisir du linge. Des mauvaises langues diront que s'ils n'en tenaient qu'aux pères, les bébés passeraient l'année en pyjama. C'est peut-être vrai : les pyjamas sont pratiques, simples et surtout, il n'y a aucune possibilité de faire une mauvaise combinaison de couleur. Quel papa n'est jamais resté coincé devant le tiroir à vêtements, incapable de choisir un haut et un bas cohérent. Comment savoir si tel petit pantalon va avec tel mini chandail ? Et si jamais maman revient à l'improviste et surprend le petit dans des vêtements dépareillés ? Comment pourra-t-elle ensuite avoir confiance ? Comment pourra-t-elle à nouveau partir en paix et se détendre en pensant qu'au même instant, son enfant est peut-être en train de porter du linge mal assorti ?

J'exagère un peu. N'empêche que je retrouve là le même syndrome qui nous afflige, nous les gars, lorsque nous « magasinons ». Ne me prenez pas pour un incompétent de la mode, je sais reconnaître ce qui est potable de ce qui ne l'est pas. Mais chaque fois que je tente d'acheter quelque chose pour moi, je pense à la réaction de Blondinette. C'est comme une entente à l'amiable, une loi non-écrite : après 11 ans ensemble, elle a droit de regard sur ce que je porte. C'est elle qui me regarde, aussi bien lui plaire. J'imagine que c'est un restant de ce syndrome qui me pousse à hésiter devant le linge du bébé.

Seule parenthèse à notre longue récréation : une visite de routine chez le médecin de famille. Si j'ai bien compris, c'était le rendez-vous de 6 mois étrangement prévu à 7 mois. Le prochain rendez-vous, celui de 9 mois, aura lieu quand Élie aura 11 mois. Y comprenez-vous quelque chose ? À ce rythme, il aura son vaccin de 6 ans en pleine adolescence…

Une fin de semaine de vacances, vous disais-je. Oui, parce que le plus épuisant avec un bébé, ce n’est pas de vivre selon son rythme, c’est de suivre celui de sa mère ! Loin de moi l’idée de me changer en Moïse des papas opprimés, mais l’absence de femme dans la maison m’a fait comprendre à quel point nous sommes conditionnés à suivre la routine féminine. Les mamans ne sont pas nécessairement « contrôlantes », elles prennent simplement le pôle des tâches familiales et dictent ainsi une manière de faire les choses. Et c’est tant mieux, parce que la gestion du temps ne serait peut-être pas aussi efficace si on laissait décider les pères. En tout cas la mode pour bébé ne serait pas ce qu'elle est !

Finalement, la porte de la maison s'est ouverte et maman est rentrée pour serrer son fiston contre son cœur. Après échange de bilans, le constat est surprenant : maman est revenue épuisée de son week-end détente et papa ne s'est jamais autant reposé l'esprit que durant ces deux journées complètes avec son bébé !

Comme le disait cet illustre inconnu : le bonheur est un squatteur ; quand il se cache chez nous, pas facile de le déloger de là.

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