Terrible et magnifique Afrique du Sud

Écrit par Véronique Leduc, Collaboration spéciale
16.05.2007

On entend si peu parler de l’Afrique sinon que pour évoquer sa

pauvreté, sa sécheresse ou sa famine. Pourtant, des trésors culturels,

géographiques et historiques s’y cachent. Complètement au sud de ce

continent méconnu, entre deux océans, se cache un pays magnifique:

l’Afrique du Sud.

Quand on regarde les statistiques désolantes de la violence dans ce

pays, et en particulier dans la ville de Johannesbourg, il est

difficile de ne pas remarquer le contraste entre la splendeur des

paysages et l’horreur des données.

  • Photo aérienne d’un terrain de golf sud-africain(Staff: Andrew Redington / 2006 Getty Images)

En Afrique du Sud, 910 cambriolages,

34 attaques à main armée, 51 meurtres et 150 viols ont lieux chaque

jour. Ce ne sont que les crimes qui sont déclarés. Les statistiques

tristes ne s’arrêtent pas là… Dans ce pays où la population est mal

informée et mal éduquée, une personne sur cinq est atteinte du sida, le

taux de chômage est près de 40 %, et plus de la moitié de la population

de 42 millions d’habitants vit sous le seuil de la pauvreté.

 

Malgré la peur que nous infligent ces données dramatiques avant même de poser le pied en Afrique du Sud, dès l’arrivée, on se surprend à instantanément tomber en amour avec ce pays. Un peu comme on ne pourrait s’empêcher d’aimer un enfant qui est tombé, qui s’est blessé mais qui, avec courage, tenterait de se relever et de remarcher pour se rendre vers quelque chose de meilleur.

Les séquelles du passé

Toutes ces données, toute cette histoire, toutes ces morts sont reliées à l’un des pires systèmes de ségrégation qu’a connu l’ère moderne: l’apartheid. C’est l’apartheid qui, encore aujourd’hui, treize ans après sa fin et le changement de gouvernement marque les habitants et les statistiques de l’Afrique du Sud.

Alors qu’il n’y a pas si longtemps le gouvernement blanc interdisait les contacts entre Noirs et Blancs et divisait littéralement la société en deux, la trace de cette oppression longue de presque 50 ans est restée. Parce qu’à bien y penser, comment effacer d’un seul coup le racisme dans lequel ont grandi les Blancs et comment faire disparaître ce sentiment d’infériorité dans lequel ont tenté de grandir les Noirs?

De ce racisme, de cette suprématie blanche, de cette longue lutte des Noirs, de l’emprisonnement ou de la mort de certains pour la cause, l’Afrique du Sud garde de profondes cicatrices. Et même après la victoire du leader Nelson Mandela, même après la fin de l’apartheid et l’arrivée au pouvoir du gouvernement démocratique de l’ANC, l’Afrique du Sud reste blessée. C’est pourquoi, encore, il y a tant de violence. Ces fléaux qui minent l’avenir du pays et de chaque individu sont sans cesse décuplés par la pauvreté. Ce pays semble pris dans un cercle vicieux parce que la séparation entre Noirs et Blancs est encore trop présente et que, la plupart du temps, les Noirs sont pauvres et les Blancs sont riches. L’injustice est encore trop présente; une immense injustice de presque 50 ans qui prend du temps à guérir.

Les rêves d’avenir

Mais l’Afrique du Sud n’a pas que ces tristes records de violence et ces blessures à guérir; elle a beaucoup plus. Depuis quelques années, le tourisme est en explosion dans ce pays magnifique que l’on commence à découvrir et dont l’on commence à avoir moins peur. Avec ses villages aux maisons de paille, ses onze langues officielles, son mélange de Noirs, de Blancs, d’Indiens et de Métis, sa culture et son art en expansion, l’Afrique du Sud est un pays extrêmement riche culturellement. De plus, entre ses montagnes et ses volcans, l’océan Indien et  l’océan Atlantique, ses déserts et ses vallées, ses vignobles et ses routes escarpées, le voyageur trouvera assurément en Afrique du Sud, parmi les safaris, les randonnées, les cours de surf, les visites culturelles et la tournée des vins, plusieurs activités qui lui plairont.

En 2005, le pays a accueilli près de 7 millions de touristes, et ce nombre est en augmentation constante depuis près de quinze ans. C’est, entre autres, cette hausse du tourisme qui, depuis quelques années, contribue à la guérison de l’Afrique du Sud. Parce que les visiteurs brisent les clichés associés à ce pays et contrent la méconnaissance qui cause l’isolement.

C’est complètement au sud de l’Afrique, sur les rochers près de la ville de Le Cap (Cape Town), près du point de rencontre et de fusion entre l’océan Indien et l’océan Atlantique que l’on se prend à espérer aussi une rencontre et une justice complète entre les deux mondes de la société sud-africaine. On nomme souvent l’Afrique du Sud de la période post-apartheid «La Nation arc-en-ciel» dans l’optique d’illustrer la diversité de la nouvelle société. Il reste encore du chemin à faire pour que ce pays soit complètement guéri, mais déjà le chemin parcouru est énorme. Ces rochers à Le Cap, ce bout du monde se nomme cap de Bonne-Espérance.

Pour plus d’informations sur l’Afrique du Sud: