Ce sont des hommes, des femmes et des enfants. Ils ont fui les combats

dans le Sud de leur pays et sont à l’origine d’une mini-panique

bureaucratique en Israël où aucune solution n’a, à ce jour, été trouvée

pour l’accueil d’immigrants illégaux venant d’un pays considéré comme

ennemi par Israël

Les réfugiés sont donc en détention provisoire, officiellement pour donner le temps aux services de renseignement israéliens de vérifier que ne se cachent pas parmi eux des terroristes liés à la mouvance islamiste Al-Qaïda.

La gêne du gouvernement cependant est sensible, pour une raison simple : l’anniversaire de la Shoah a été célébré à la mi-avril, soit il y a tout juste un mois, et ces réfugiés font eux-mêmes face, un peu plus de 50 ans après la Shoah, à un génocide. Lors des cérémonies de la mi-avril, Yossef Lapid, Président de Yad Vashem (l’autorité pour la mémoire de l’Holocauste), avait suivi le discours d’Ehud Olmert et insisté sur l’indifférence générale face au génocide au Darfour. Le même Ehud Olmert dont le gouvernement est maintenant l’un des dix premiers donateurs au Darfour, avec une contribution d’environ 5 millions de dollars.

Le journal Ynet rapportait il y a moins de deux semaines les paroles de Daniel Meron, directeur du département des droits de l’Homme au ministère des affaires étrangères israélien: «L’état d’Israël ne peut pas rester sans rien faire sans essayer de tendre la main quand une tragédie humaine si terrible, la pire au monde, a lieu actuellement.»

Le régime soudanais de Khartoum considère, rapporte Haaretz, que l’aide israélienne est «une conspiration sioniste et américaine visant à détourner l’attention des crimes effectués en Palestine, en focalisant l’attention sur la situation au Darfour et avec le but de convaincre le monde arabe de se tenir à ses côtés.»

On comprend donc la gêne israélienne. Le nombre de réfugiés soudanais, bien qu’encore limité, est en croissance régulière. Plus de 250 ont demandé refuge l’année dernière, dont certains sont maintenus en détention pendant que le gouvernement discute des possibilités d’asile, alors que d’autres – minoritaires – sont hébergés dans des kibboutz.