Ne le dis à personne, mais parlez-en à tout le monde

Écrit par Olivier Chartrand, La Grande Époque - Montréal
17.05.2007

 

Critique de film

Votre femme qui était votre amie de cœur depuis votre tendre enfance a

été assassinée par un tueur en série il y a huit ans. Le jour de votre

anniversaire de mariage, vous recevez un courriel anonyme avec un court

film. À l’écran, une femme marche dans un lieu publique, s’arrête,

regarde tristement la caméra… c’est elle. C’est dans cette situation

que se trouve Alexandre (François Cluzet) alors que l’enquête sur

l’assassinat de sa femme, Margot (Marie-Josée Croze), est réouverte

suite à la découverte de deux corps en pleine forêt près du lieu où on

avait retrouvé la dépouille de Margot.

  • De gauche à droite: le réalisateur et comédien Guillaume Canet, le compositeur-interprète Mathieu Chedid, allias M, le comédien Francois Cluzet et la comédienne québécoise Marie-Josée Croze à Cannes en mai 2006. (Pascal Guyot/AFP/Getty Images)(Staff: PASCAL GUYOT / 2006 AFP)

 

La vie d’Alexandre en sera bouleversée, recevant de nouveaux messages anonymes le portant de plus en plus à croire que sa femme est toujours en vie, étant le principal suspect de l’enquête policière et poursuivi par un mystérieux groupe de mercenaires, il tente de savoir si Margot est toujours vivante.

Un film de suspens captivant, une histoire bien ficelée, un scénario qui se tient, les aficionados du genre en trouveront leur compte, c’est certain. Il faut dire que l’histoire est tirée du best-seller de Harlan Coben, qui s’est vendu à six millions d’exemplaires dans le monde. C’est ce qui rend le film encore plus appréciable, car le comédien Guillaume Canet, qui en est à son deuxième long-métrage derrière la caméra, a su relever le délicat défi de rendre justice à une œuvre déjà prisée à travers le monde. Il interprète en outre le personnage de Philippe Neuville dans le film.

Le jeu des comédiens est très soutenu et crédible. Marie-Josée Croze, qui a peu de répliques, brille pourtant en jouant avec simplicité. François Cluzet, qui passe par une myriade d’émotions, offre une performance époustouflante qui nous entraîne dans les méandres d’un récit dans lequel est plongé malgré lui un homme qui veut savoir. Les scènes de poursuite sont également très crédibles, contrairement à beaucoup de films à sensation qui transforment trop fréquemment leur personnage principal en supercascadeur seulement lorsque vient le temps de se sauver des policiers ou des truands.

La réalisation est très efficace avec tantôt l’utilisation de plans plus courts avec caméra fixe et tantôt des plans-séquences avec caméra à l’épaule judicieusement utilisés lors de certaines montées dramatiques. Canet a également visé dans le mille en travaillant avec M pour la bande musicale du film qui a réussi à créer une ambiance d’enivrante nostalgie.

En salle depuis quelques semaines déjà, mis à part certains détails du récit qui peuvent échapper au spectateur n’ayant pas lu le livre de Coben, c’est un film à voir. D’ailleurs, après le visionnement, vous risquez de ressasser le tout pendant quelques jours en vous demandant: «Et si cela c’était déroulé plutôt de cette façon là?» Car, comme tout bon film, vous sortez de la salle, sans que le film ne sorte de votre tête.