Le développement des bioénergies dans le monde

Écrit par Centre de Nouvelles ONU
20.05.2007

 

«De nombreux pays cherchent des solutions énergétiques dans l'importation alors que les solutions se trouvent parfois au niveau national», a souligné le vice-président d'ONU-Énergie, Gustavo Best, lors d'une conférence de presse de lancement du rapport Énergie durable : un cadre pour les dirigeants.

  • Une vieille pompe à gaz sert maintenant à pomper du biodiesel(Staff: Justin Sullivan / 2007 Getty Images)

 

Gustavo Best a notamment appelé les pays à développer en tout premier

lieu leur savoir sur la question des bioénergies, notamment en termes

de potentialités au niveau national, et à mener des politiques

impliquant à la fois les secteurs de l'énergie et de l'agriculture.

«Chaque décision devra être prise en regard de la complexité des

secteurs de l'énergie et de l'agriculture, c'est là toute la

difficulté», a-t-il insisté.

Pour les agriculteurs, «il y aura des gagnants et des perdants, c'est

une réalité qu'il faudra prendre en considération dans la prise

décision», a-t-il aussi déclaré.

Le rapport aborde neuf questions sur la durabilité liées aux

bioénergies : la pauvreté, le développement agro-industriel, la santé,

l'agriculture, la sécurité alimentaire, le financement, le commerce, la

biodiversité et les changements climatiques.

«La question de l'énergie nous met face à de nombreux défis, nous avons

donc essayé de réunir les différentes perspectives utiles aux preneurs

de décision», a précisé Mats Karlsson, président d'ONU-Énergie,

rappelant que cet organisme avait été mis en place lors de la

conférence de Johannesbourg en 2002 afin de concentrer toutes les

informations du système de l'ONU concernant l'énergie, illustrant la

volonté d'avoir une ONU parlant d'une seule voix.

«L'énergie ne fait pas partie à proprement parler des Objectifs du

Millénaire pour le développement (OMD), mais aucun progrès ne peut être

réalisé vers ces objectifs sans l'énergie», a-t-il souligné.

Alexandre Muller, sous-directeur général de l'Organisation des Nations

Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et responsable du

Département de la gestion des ressources naturelles et de

l'environnement de l'organisation, a rappelé que 1,6 milliard de

personnes n'ont pas accès à l'électricité dans le monde et que 2,4

milliards dépendent de la biomasse traditionnelle, principalement le

pétrole et le charbon, des énergies qui en plus d'être polluantes et

fossiles nécessitent des coupes de bois.

Il a notamment rappelé qu'avec l'augmentation du prix du pétrole, les

50 pays les plus pauvres du monde dépensaient en moyenne six fois plus

en énergie que pour la santé.

«Les bioénergies constituent une énorme opportunité pour avancer mais

il nous faut un cadre politique, pas seulement pour les pays développés

ou en vue d'atténuer les effets du changement climatique, mais pour les

pays pauvres», a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de définir «des

indicateurs internationaux de durabilité».

Dans un communiqué publié il y a deux semaines à Rome, la FAO estimait

que les bioénergies pouvaient devenir le moteur du développement rural

à l'avenir.