Le pouvoir de la musique durant l’Holocauste

Écrit par Joshua Philipp, La Grande Époque - San Diego
20.05.2007

San Diego – A l’occasion du 7e festival annuel de la Musique juive, les 18 et 19 avril dernier, le centre de la culture juive de San Diego a organisé une projection du documentaire «Nous voulons la lumière» (We want the Light).

 

Le directeur de la Musique Symphonique de San Diego, Nuvi Mehta était invité au débat qui suivait la projection du film. Le documentaire primé relatait des faits personnels sur le rôle de la musique dans les camps de concentration nazis, et l’espoir qu’elle a nourri chez les personnes vivant dans ces conditions inhumaines.

  • Un juif orthodoxe jouant de la guitare(攝影: / 大紀元)

 

Au cœur du chaos et des horreurs, la musique seule permettait à beaucoup d’exprimer leur humanité et leurs opinions, c’était un moyen d’apaiser leur  cœur et de se rapprocher les uns des autres.

«Ce qui est très parlant est le fait que de nombreux survivants attribuent leur survie, non pas au fait que les Allemands les laissèrent en vie, mais à la musique», dit Mehta.

On composait toutes sortes de chansons, en préservant la voix de l’auteur. Certaines parlaient de tragédies et de grandes pertes, d’autres de joie et d’espoir de survie. Parfois les chansons d’humour satirique aidaient à rassembler les gens, exprimaient quelques pensées très spirituelles sur leurs oppresseurs tout en servant de moyen de diffusion à travers les camps et les ghettos.

«Je crois que lorsque vous êtes physiquement anéanti, il ne vous reste que votre esprit. Et c’est grâce à la force de l’esprit que le corps physique surpasse ce qui devait le détruire», dit Mehta.

Pendant leur transfert hors des ghettos, beaucoup de Juifs se sont laissés tromper par la propagande nazie. Mais une chanson «There Lies Treblinka» a été écrite pour reconnaître la vérité.

La musique n’a pas toujours joué un rôle positif. Dans chacun des cinq camps, les Nazis avaient mis en place des orchestres composés de prisonniers musiciens que les Nazis forçaient à jouer pendant que leurs compagnons se dirigeaient vers les chambres à gaz. Pour certains musiciens, c’était insupportable, mais pour les autres la musique était le dernier refuge, une lueur d’espoir dans un monde sans issue, un souvenir de la vie qui continue hors des murs.

«Si quelqu’un jouait d’un instrument, il pouvait être épargné plus longtemps car les Allemands voulaient de la musique. Les Allemands croyaient beaucoup en la musique, c’était donc le point de rencontre. Grâce à la musique vous pouvez explorer la gamme des émotions, c’est une chance d’atteindre l’excellence, et de toucher la beauté. La beauté est ce vers quoi nous tendons tous, peu importe qui nous sommes, et la création de la beauté entre en contact avec l’essence même de l’humanité», dit Mehta.