Découverte du tombeau du roi Hérode à Hérodium

Écrit par La Grande Époque - Israël
22.05.2007

 

 

 

 

 

La longue recherche du tombeau d’Hérode le Grand a pris fin. L’exposition des restes de son tombeau, de son sarcophage et du mausolée sur le flanc nord-est du mont Hérodium était prévue pour le week-end du 8 mai comme l’a annoncé le professeur Ehud Netzer de l’Institut d’Archéologie de l’Université hébraïque de Jérusalem.

  • Hérodium : des journalistes visitent le site(攝影: / 大紀元)

 

 

Hérode était Roi de Judée, établi par Rome de l’an 37 à l’an 4 av. J.-C. Il est célèbre pour ses monumentaux projets de construction, dont celui du temple de Jérusalem, le palais de Masada, et du complexe d’Hérodium, à 15 km au sud de Jérusalem.

La plus réussie des constructions du  roi Hérode est Hérodium. C’est l’unique endroit qui porte son nom, l’endroit qu’il a choisi pour être enterré et s’immortaliser – et cela dans un immense palais au bord du désert, raconte le professeur Netzer. Selon lui, l’exposition de son tombeau devient l’apogée de la recherche de ce site.

Le site du tombeau – décrit par les archéologues qui y travaillent comme l’un des plus saisissants trouvés en Israël ces dernières années – est accessible par un escalier large de 6,5 mètres conduisant à un coteau construit spécialement pour le cortège funéraire.

Les fouilles ont commencé sur le site en août 2006. Le sommet abrite la fameuse structure comprenant le palais et la forteresse. L’expédition initiée par l’Institut d’Archéologie de l’Université Hébraïque de Jérusalem s’est faite sous la houlette du Professeur Netzer, de Yaakov Kalman et du Roi Porath, aidés dans leur mission par des Bédouins de la région.

Le lieu, la nature unique des découvertes, ainsi que les preuves historiques ne laissent aucun doute. Il s’agit bien du tombeau d’Hérode, explique le professeur Netzer.

Dans le passé, le mausolée a été entièrement démonté. Seuls rescapés, un morceau de podium solidement construit, le socle composé de larges colonnes  blanches (ashlars) dans une disposition et d’une dimension jusque-là inconnue à Hérodium.

Parmi les nombreux éléments architecturaux de grande beauté, très bien décorés, éparpillés au milieu des ruines, on notait un ensemble d’urnes ornées (en forme de jarres spéciales pour conserver les cendres de défunts). On en trouve de semblables au sommet des monuments aux morts du monde nabatéen. Les urnes sont décorées sur les côtés et sont coiffées d’un couvercle triangulaire.

Au milieu des ruines se trouvent les restes d’un grand sarcophage, unique (d’une longueur d’environ 2,50 m) fait de calcaire rouge de Jérusalem et orné de rosettes. Le sarcophage, portant un couvercle de forme triangulaire, est orné sur les côtés. C’est sans aucun doute le sarcophage d’Hérode. Dans le pays, il n’existe que quelques sarcophages similaires. Ils se trouvent uniquement dans des tombeaux très élaborés, tel le célèbre tombeau du Roi à Selah a-Din Street à l’est de Jérusalem. Au niveau actuel des découvertes, aucune inscription n’a encore été trouvée à Hérodium, ni sur le sarcophage, ni sur les ruines.

Il est important de remarquer que le sarcophage était brisé en centaines de morceaux, apparemment à dessein. Cette destruction qui a également touché le monument, a vraisemblablement eu lieu entre l’an 66 et 72 av. J.C., pendant la première révolte de Juifs contre les Romains, au moment où les rebelles juifs ont  pris le contrôle du site. Les rebelles étaient connus pour leur haine d’Hérode et tout ce qu’il représentait : une «marionnette» pour les Romains.

Les fouilles du tombeau d’Hérode qui ont activement eu lieu ces trente dernières années, se sont centrées jusqu’au milieu des années 2006 sur la partie basse d’Hérodium, sur un endroit spécialement construit pour la cérémonie funéraire et l’ensevelissement du Roi – «le domaine du tombeau». Avant de pouvoir atteindre les restes du roi Hérode, les chercheurs devaient mettre à jour ce qui reste de la royauté d’Hérode, devant passer d’abord par un complexe de structures byzantines (comprenant une église). Ce passage obligé leur fit perdre plusieurs années de fouilles.

Le domaine du tombeau comprenait deux constructions gigantesques, une grande baignoire rituelle (mikveh) et une large route (350 mètres de long et 30 de large) destinée aux funérailles. Lorsque le tombeau s’est avéré introuvable dans cette zone, les chercheurs ont alors commencé à creuser à flanc de colline, même s’il est clair que l’intention première du roi était d’être enterré dans la domaine du tombeau et que ce n’est que plus tard au cours de sa vie – quand il vieillit semble-t-il – qu’il a changé de décision. Il a alors choisi de reposer dans ce cône artificiel qui confère à la colline d’Hérodium sa forme actuelle de volcan.

L’historien Flavius Josèphe, source principale d’information sur la vie pendant la période du Second Temple, a donné une description très précise du site d’Hérodium, ainsi que des funérailles de l’an 4 av J.C., mais pas de la tombe elle même. Il a écrit ce qui suit :

«Les funérailles futures du Roi occupaient toute son attention. Archélaus, qui  ne négligeait aucun détail contribuant à la magnificence de la cérémonie, apporta tous les ornements royaux pour accompagner la procession en l’honneur du défunt. Le cercueil était fait d’or massif, parsemé de pierres précieuses, un couvercle violet arborant des couleurs brodées ; le corps drapé d’une robe violette, un diadème sur la tête, portait la couronne royale en or, le sceptre posé à côté de la main droite du roi. Autour du cercueil étaient réunis les fils d’Hérode et un grand nombre de ses proches ; suivi des  gardes, le contingent Thraces, les Allemands et les Gaulois, tous armés jusqu’aux dents. Les troupes marchaient en avant, armées et en rang serré, conduites par leurs commandants et officiers subalternes ; derrière venait le groupe de 500 serviteurs et hommes affranchis d’Hérode, portant des épices. Le corps était donc transporté sur une distance d’environ 40 kms à Hérodium, où selon les volontés du défunt, il était enterré. C’est ainsi que s’acheva le règne du roi Hérode».

La Guerre des Juifs, 1, 23,9

C’est d’abord sur une petite zone que le professeur Netzer a commencé ses recherches archéologiques en 1972. Son site d’exploration s’est largement étendu lorsqu’il fut question de transformer Hérodium (y compris le mont et la partie basse d’Hérodium) en parc national de 125 hectares (jusqu’à cette décision, seul le mont était déclaré officiellement parc national par les autorités).

L’agrandissement de la zone du parc a commencé en 1980 ; malheureusement les activités du site se sont arrêtées avec la première Intifada, mais pas avant l’ouverture publique du complexe des tunnels de l’époque de Bar-Kokhba dans le mont. Les fouilles archéologiques du site qui s’étaient aussi arrêtées en 1987, ont repris dix ans plus tard et se sont poursuivies jusqu’en 2000. Après un second arrêt, elles ont de nouveau repris fin 2005.

Le Professeur Netzer a obtenu son premier «baptême» dans l’architecture hérodienne lorsqu’il avait rejoint le Professeur Yigael Yadin (entre 1963-66) dans son expédition à Massada. La thèse de Netzer pour son doctorat d’archéologie était dirigée par le Prof. Yadin. Elle l’a amené à démarrer les fouilles simultanément dans la partie basse d’Hérodium et à Jéricho – au complexe des palais d’hiver Hasmonean et Hérodien (le site de Jéricho suite aux fouilles de Netzer, comprenait trois palais d’Hérode et un grand complexe jusque-là inconnu des palais d’Hiver Hasmonean). D’autres structures hérodiennes furent découvertes par lui à différents endroits du pays. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur l’architecture hérodienne.

Yaakov Kalman, archéologue et agriculteur, a pris part dans de nombreuses fouilles à travers le pays et a participé activement à celle de Masada, de Jéricho et d’Hérodium. Roy Porath a pris une grande part également dans l’étude des grottes du Désert de Judée, et a à son actif de nombreuses découvertes.

Les fouilles actuelles bénéficient des dons de particuliers, de l’aide de la Société Israelienne d’Exploration et des Autorités Israéliennes de l’Environnement et des Parcs.