Un projet de l'UE pour le développement d'un fauteuil roulant intelligent

Écrit par Cordis Nouvelles
03.05.2007

 

 

Les chercheurs du projet MAIA financé par l'Union européenne (UE) ont

montré la façon dont une personne peut contrôler le fauteuil roulant

sur lequel elle est assise en utilisant seulement son cerveau.

Ce procédé implique l'accès au réseau neuronal de la personne,

l'interprétation des signaux cérébraux en temps réel ainsi que le

développement d'un mécanisme pouvant réagir à ces instructions et

guider le fauteuil roulant avec un grand degré de précision.

 

  • Une personne en fauteuil roulant(攝影: / 大紀元)

 

Financé dans le cadre du programme Technologies pour la société de l'information du sixième programme-cadre de l’UE, le fauteuil roulant représente l'une des diverses applications non invasives pouvant être contrôlées par un logiciel d'interface cérébrale mis au point par les chercheurs. Parmi les autres applications, on trouve un robot permettant d'atteindre des objets ou d'exécuter des tâches de manipulation et de gérer des situations d'urgence telles que les pannes de fauteuil roulant ou de bras du robot.

Les pensées humaines créent des impulsions dans certaines parties spécifiques du cerveau. La seule pensée de tourner à gauche, par exemple, provoque cette stimulation. En plaçant un électroencéphalogramme et des électrodes mobiles sur le cuir chevelu du patient, l'interface cérébrale capte ces impulsions, lesquelles sont ensuite numérisées et analysées. Le logiciel peut distinguer les différents états mentaux éprouvés par le patient. Des capteurs sont également reliés au fauteuil roulant dans lequel la personne est assise; ainsi, lors de son déplacement, cette dernière peut percevoir la présence d'une porte à sa droite ou d'un obstacle devant elle.

«Le dispositif associe l'intelligence des êtres humains et celle du fauteuil roulant», déclare José del R. Millán, le coordonnateur du projet, à Cordis Nouvelles. «Lorsque le sujet se concentre sur une tâche mentale, par exemple, imaginer le mouvement de son bras droit, chacune de ces tâches est associée à une commande de haut niveau sur le fauteuil roulant, par exemple, tourner à gauche ou aller tout droit.»

Le consortium du projet a réalisé plusieurs expériences couronnées de succès, dont deux ensembles d'essais impliquant des patients mentalement capables de conduire le fauteuil roulant dans un couloir dédaléen. «Nous ne devons cependant pas nous attendre à des résultats fructueux dès le début», prévient Dr Millán. «Le fauteuil fonctionne bien dans le laboratoire, mais il peut ne pas être suffisamment solide pour un fonctionnement à l'extérieur.»

Le projet, qui sera mené jusqu'à la fin de l'année, consistera à décrire le fauteuil roulant dans divers essais dans l'espoir d'obtenir une validation clinique.

L'industrie ne s'est pas encore manifestée, mais Dr Millán est optimiste quant aux travaux du projet qui dissiperont la conviction selon laquelle les fauteuils roulants contrôlés sont de la science-fiction.

Le logiciel d'interface cérébrale et les applications associées pourraient au contraire faire la différence pour des dizaines de milliers de personnes totalement paralysées, paralysie connue sous l'attribut de «syndrome de verrouillage» (locked-in syndrome). Ces personnes, parfaitement capables de percevoir le monde extérieur, de sentir, de rêver, ne peuvent plus communiquer sans l’aide d'interfaces telles que celles mises au point dans le cadre du projet MAIA.