Copying Beethoven

Écrit par James Burke, La Grande Époque - Sydney
04.05.2007

 

Critique de film

Les premières dix minutes d’un film sont importantes. Même lors de

l’écriture d’un scénario, les dix premières pages doivent accrocher le

lecteur et installer le ton et l’ambiance de l’histoire. Même si je

n’ai pas lu le scénario de Copying Beethoven écrit par Stephen Rivele,

il est clair que les premières séquences du film – intenses mais

maladroites – montrant la mort de Ludwig van Beethoven ne m’inspiraient

guère confiance quant au déroulement de l’histoire.

Après un début maladroit, le film commence réellement en 1824 avant la

première de la plus grande oeuvre de Beethoven, La Neuvième symphonie,

à Vienne.

Entre en scène Ana Holtz, interprétée par Diane Kruger, qui est la

jeune étudiante en musique envoyée pour devenir copiste du compositeur.

  • Les comédiens du film Copying Beethoven, Diane Kruger et Ed Harris(Staff: Carlo Allegri / 2006 Getty Images)

Les comédiens du film Copying Beethoven, Diane Kruger et Ed Harris, posent pour une photo à l’Intercontinental Hotel lors du Festival international du film de Toronto en septembre dernier. (Carlo Allegri/Getty Images)

Beethoven, interprété par l’acteur américain, Ed Harris, est présenté comme un personnage partiellement sourd, impoli et brutal.

L’élément le plus convaincant de la production est sans conteste la prestation de Ed Harris. Sans fard, puissant et attachant, son jeu possède une force naturelle qui soulève les autres acteurs de la médiocrité, en particulier Diane Kruger. Jouant son rôle à côté de Ed Harris comme copiste méprisée, elle réussit à nous convaincre de sa transformation en muse spirituelle du compositeur. La relation discordante qui se développe entre les deux personnages et leur passion pour la musique deviennent le cœur du film.

Alors que le film est une adaptation libre de la vie du célèbre compositeur, le vrai Beethoven était devenu complètement sourd à cette époque. De plus, le personnage de la belle Ana Holtz, âgée de 23 ans, est fictif.

Pour un film réalisé par Agnieszka Holland (Europa Europa, Le Jardin Secret), on est étonné par plusieurs scènes surchargées d’émotion comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre avec des dialogues lourdement interprétés.

Toutefois, s’il y a une partie de Copying Beethoven qui justifie le prix de votre billet d’entrée, c’est celle présentant la première de la Neuvième symphonie de Beethoven.

Tout ce qui précède et succède à cette scène ne peut pas égaler sa beauté. De par sa puissance, cette scène d’une durée de dix minutes nous permet d’apprécier la connexion entre la créativité, la souffrance et la spiritualité.

Même si Copying Beethoven est intense et inégal, c’est du moins un film qui offre des moments précieux de beauté et d’énergie.