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Les indépendantistes savourent leur victoire en Écosse

Écrit par Phil Hazlewood, Agence France-Presse
08.05.2007
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ABERDEEN (Écosse) – Les indépendantistes écossais savouraient leur victoire en fin de semaine, après être devenus le premier parti au parlement écossais, mettant fin à 50 ans de domination travailliste et redessinant le paysage politique britannique.

Le parti national écossais (SNP) a décroché 47 sièges sur les 129 que compte le Parlement, à l'issue des élections régionales du 3 mai, détrônant d'un siège la suprématie du Labour qui n'en a remporté que 46 dans son fief historique qu'est l'Écosse.

  • Alex Salmond, chef du Parti national écossais,(Staff: Jeff J Mitchell / 2007 Getty Images)

 

Cependant, le premier ministre Tony Blair s'est estimé satisfait des résultats qui placent son parti au Parlement écossais bien devant les conservateurs, troisième avec dix-sept sièges, suivis par les libéraux-démocrates, avec seize sièges.

Malgré leur avance, les indépendantistes sont toutefois loin de la majorité absolue.

Le chef du SNP, Alex Salmond, devra donc négocier une alliance pour succéder à l'actuelle coalition Labour/libéraux-démocrates, ou à défaut, former un gouvernement minoritaire.

M. Salmond, candidat au poste de premier ministre écossais, a estimé que les résultats montraient que le Labour n'avait plus «un droit divin» à diriger l'Écosse, et qu'il avait perdu «l'autorité morale pour gouverner».

Il a cependant évité, dans ce discours, de mentionner un référendum sur l'indépendance.

Les libéraux-démocrates ont exclu l'éventualité d'une entente avec le SNP tant qu'il ne reviendrait pas sur cette revendication.

Un nouveau premier ministre doit être nommé dans les 28 jours suivant le scrutin et si le SNP ne parvient pas à former une alliance, la coalition Labour/libéraux-démocrates pourrait continuer à gouverner l'Écosse.

La victoire des indépendantistes est en tout cas de mauvais augure pour le ministre des Finances Gordon Brown, un Écossais, successeur présumé de M. Blair à Downing Street.

M. Brown a dit qu'il ne collaborerait pas avec des partisans d'une séparation de l'Union de l'Écosse avec le Royaume-Uni, vieille de plus de 300 ans.

Pour M. Blair, ce scrutin était le dernier avant son départ attendu au début de juillet, après dix années au pouvoir.

«Ces résultats offrent un tremplin parfait pour gagner les prochaines élections» législatives prévues en 2009 ou 2010, a affirmé M. Blair.

«Tout le monde nous avait prédit une raclée, cela ne s'est pas produit», a-t-il ajouté.

Une opinion contraire à celle du chef des conservateurs, David Cameron, selon lequel son parti a réussi cette percée dans le nord, bastion traditionnel des travaillistes.

«Nous sommes maintenant le parti représentant toutes les parties de la Grande-Bretagne et sommes prêts à servir ce pays», a-t-il dit.

Les conservateurs ont recueilli 40 % des voix en Angleterre, un pourcentage qui leur donne l'espoir de l'emporter aux prochaines législatives. Ils ont gagné plus de 800 sièges dans les différentes instances locales. Le résultat du Labour se situe à 27 %.

Cette élection a été ternie par de nombreux retards pour les bulletins transmis par la poste et par des dysfonctionnements sévères du comptage électronique des votes.

Plus de 100 000 bulletins ont été jugés invalides. En outre, des milliers de bulletins de vote ont été annulés en raison d'erreurs des électeurs troublés en Écosse par le fait qu'ils devaient à la fois désigner leurs députés et leurs conseillers locaux selon un nouveau mode de scrutin.

C'était une «master class de comment il ne faut pas organiser une élection», a écrit le Times le 5 mai.

Au total, quelque 39 millions de Britanniques étaient appelés aux urnes le 3 mai pour renouveler les instances locales et régionales.

Au Pays de Galles, où les 60 sièges de l'Assemblée galloise étaient soumis à un renouvellement, le Labour a perdu quatre sièges, au profit des nationalistes gallois du Plaid Cymru, mais il demeure le premier parti à l'assemblée.

Et en Angleterre, les pertes des travaillistes au sein des instances locales se comptent par centaines de sièges.

 

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