Fin de la session du congrès chinois et retour des protestataires à Pékin

Écrit par Gu Qinger, La Grande Époque
08.05.2007

Épuration de Pékin à l’approche des Jeux Olympiques

 

 

 

CHINE – À la fin de la session du Congrès de Pékin, les protestataires qui avaient été rapatriés de force à leur domicile sont retournés à Pékin dans le but d’à nouveau faire part de leur mécontentement.

Dans le but de préserver «l’image» de Pékin, les autorités chinoises ont pris des mesures mises en application à partir du 6 avril. Ces mesures visent, par exemple, à court-circuiter l’action des protestataires, notamment en envoyant des convois de policiers pour les bloquer dans leurs villages (1).

  • (攝影: / 大紀元)

 

 

Ils ont utilisé des bus pour rerouter les protestataires vers Majialou – le centre de traitement des plaintes d’une banlieue de Pékin. Les plaignants disent qu’une fois arrivés à Majialou pour déposer leurs plaintes, les autorités n’ont pas pris  leurs revendications au sérieux en chargeant leurs subalternes de cette besogne. L’identité des plaignants a été relevée en échange d’un reçu. Puis, tous ont été éconduits avec le plus grand mépris.

L’un des plaignants raconte qu’à l’entrée du village, un officier de police les orientait en criant : «Allez à Majialou, pour enregistrer vos plaintes et vos noms. Il y’a des bus pour aller à Majialou». Les protestataires ont été trompés, remplissant les bus au maximum. Puis, des voitures de police les ont escortés  pour les conduire jusqu'au bureau des plaintes.

Parmi les protestataires, l’un d’eux a décrit la situation en expliquant qu’il n’y avait plus que trois accès au village. À ces entrées-là, des cars de polices et des bus stationnaient. Plus d’une vingtaine d’officiers de police étaient présents. Ils pressaient les protestataires pour les envoyer à Majialou. Après avoir enregistré les plaintes, les cars les ont ramené. Il apparaît clairement que ces opérations étaient montées pour empêcher les plaignants d’aller jusqu’à Pékin.

Les Jeux Olympiques comme paravent

En effet, puisque toutes les solutions relevant des bureaux d’appel de leurs villages d’origine étaient épuisées il ne restait qu’un seul espoir : Pékin. Ils se sont rendus Place Tiananmen à la résidence et bureau du Premier ministre, Wen Jiabao ainsi qu’au bureau de représentation de l’ONU pour réclamer justice. Mais pour les autorités chinoises cette démarche porte atteinte à l’image de «société harmonieuse» que le gouvernement chinois veut donner pour les Jeux Olympiques de 2008.

Pour tous les protestataires, aucune solution n’avait pu être trouvée à leur problème dans les bureaux d’appel de leurs villages d’origine, il ne leur restait plus que Pékin comme espoir. Ces plaignants allèrent à la Place Tiananmen, résidence et bureau de Wen Jiabao (premier Ministre chinois), et aux Nations Unies pour se plaindre des injustices qu’ils subissaient. Pour les autorités chinoises, cette démarche salit l’image de la «société harmonieuse» et l’esprit des Jeux Olympiques de 2008.

Ainsi, le média d’Etat Xinhua rapporte que les plaintes en Chine ont baissé au total de 15,5 %. Xinhua martèle que cela concerne quatre domaines, les pétitions, les groupes de plaignants, les plaintes infondées et semblables et conclut que : «de moins en moins de personnes portent plainte».

De la poudre aux yeux

Les étudiants et les plaignants donnent une autre version. Ils révèlent qu’en accord avec de hauts représentants de l’Etat, les agents subalternes donnent des chiffres en dessous de la réalité. Pour contrer une arrivée massive des protestataires à Pékin et éviter de salir l’image de la ville, les autorités ont même inventé ce concept de «reconstruction d’image» de manière à faire croire que les plaintes ont diminué.

Pour les tenir éloignés de Pékin, les policiers sont allés jusqu’à détruire les tentes montées par les protestataires. Afin de contrôler le flux et les activités des plaignants, seules trois accès au village sont restés ouverts, des rangées de policiers bloquant les autres entrées, réorientant par la même occasion les plaignants qui arrivaient.

Pour les défenseurs des droits de l’homme, ces actions des autorités chinoises ne vont pas résoudre les problèmes. Au contraire, les autorités perdent de l’argent et  éveillent la colère des citoyens en violant les droits fondamentaux des plaignants.

 

1) Il s’agit d’un village  qui accueille les plaignants, le temps qu’ils déposent leurs plaintes aux bureaux nationaux des appels, à l’Administration  contre les corruptions et les activités illégales des officiels locaux.