Quelle attitude ont les européens face à la mort ?

Écrit par Ludovic Genin, La Grande Époque
01.06.2007

 

La création d’une carte universelle de donneur d’organes a été proposée le 30 mai 2007 par la Commission Européenne. Valable sur tout le territoire de l’Union Européenne, cette carte pourrait garantir un nombre suffisant de donneurs d’organes et la traçabilité de leur provenance.

 

Alors qu’une émission de téléréalité aux Pays Bas instrumentalise la mort de Lisa, jeune femme en phase terminale d’un cancer, ces normes européennes semblent  apporter des éclaircissements sur le respect de l’éthique et du droit médical lors des prélèvements. Quelle attitude ont les européens face à la mort ? Comment seront contrôlés les dons d’organes au sein des 27 pays membres ? 

  • Reproduction de prélèvements d'organes(攝影: / 大紀元)

 

 

Quand la mort est instrumentalisée par l’audimat

D'après des statistiques européennes, 12% seulement des Européens portent sur eux une carte de donneur d'organes quand une large majorité d'entre eux (56%) sont favorables à des prélèvements post-mortem. Ces pourcentages resteraient ils inchangés si le contexte de la mort du donneur et celui de la transplantation au receveur sortaient du contexte éthique et médical?

Pour illustrer cette interrogation, la chaîne de télévision néerlandaise BNN  s'apprête à diffuser The Big Donor Show, une émission de téléréalité où les téléspectateurs devront voter pour 1 candidats parmi 3 pour lui permettre d’obtenir une greffe d’organe. Ces 3 candidats devront convaincre une femme de 37 ans atteinte d'un cancer de leur donner ses reins après sa mort. La réaction du gouvernement néerlandais a été forte en rappelant le respect d’une éthique stricte quand il s’agit de la question très sensible du bénéfice de la mort d’une personne. Quand bien même le donneur est consentant, l’émission est «inappropriée et contraire à l'éthique puisqu'elle est fondée sur la compétition», a dit le ministre néerlandais de l'Education et de la Culture, Ronald Plasterk, biologiste moléculaire de formation et ancien directeur de l'Institut néerlandais du cancer. La direction de BNN met en avant la prise de conscience que son émission pourrait susciter dans l'opinion publique sur le problème des greffes d'organes. Peut on dire aujourd’hui qu’il est normal de vouloir sensibiliser à cette question des dons d’organes en mettant en scène une exagération aussi grotesque ? Pour répondre à cela, au même moment la Commission Européenne a proposé le mercredi 30 mai 2007 la création d’un plan de contrôle et de réglementation des dons d’organes au sein de l’Union Européenne.

L’Europe veut sensibiliser l'opinion publique sur les prélèvements post-mortem

Le commissaire européen à la Santé, Markos Kyprianou, s’est dit «mécontent qu’un sujet aussi sensible que la question de la vie et de la mort, soit utilisé à des fins commerciales». Ce dernier a présenté un plan pour encourager les dons d’organes, visant à sensibiliser l’opinion publique à cette question délicate des dons, peu abordée par les médias. Ce plan a pour but de mettre en place des normes européennes de dons d’organes amenant à une véritable réglementation et un contrôle des transplantations grâce notamment à la carte universelle de donneur d’organes.

En proposant la création d'une carte européenne de donneur, M. Kyprianou espère augmenter la sensibilisation de l'opinion publique. « Si plus de gens discutaient de leur point de vue avec leur famille à l'avance, cela rendrait la décision de donner un organe d'un proche décédé plus facile ». Selon lui une carte européenne de donneur et une harmonisation des critères européens sur la qualité et la sécurité des dons et transplantations d'organes pourraient garantir un nombre suffisant et sûr d'organes. Bruxelles devrait également proposer fin 2008 ou début 2009 une directive (une loi européenne) qui créerait des normes communes pour la qualité et la sûreté des dons d'organes à toutes les étapes d'une transplantation, ainsi qu'un système de contrôle et d'inspection au sein des 27 pays membres.

Sommes nous égaux face à la mort ?

Jusqu’où sommes nous capable d’aller pour faire du profit  à court terme? La chaîne BNN, avec son émission de téléréalité jouant avec la mort et la survie d’humains, est-elle un cas isolé dans le monde et trouvera t’elle un public susceptible d’ «éliminer» un receveur plutôt qu’un autre ? N’avons-nous pas là le commencement d’une réflexion fondamentale pour notre société actuelle sur le choix éthique que fera un individu quant au droit à la vie et au respect de la dignité humaine? N’est ce pas là la considération que nous avons de notre propre vie ? Cette réflexion initiée à l’échelle européenne grâce à la carte universelle de donneur, va permettre une prise de conscience collective notamment sur la marchandisation  de dizaines de milliers d’organes qui a lieu aujourd’hui en Chine sur les condamnés à mort. Notre sens moral sera plus aguerri pour comprendre pourquoi 70 % de ces exécutions ont lieu sur des pratiquants du Falun Gong  sans leur consentement et pour alimenter un trafic d’organes très lucratif pour le gouvernement chinois. Les pratiquants du Falun Gong sont des prisonniers de conscience enfermés sans procès par le parti communiste qui a organisé depuis 1999 ce trafic d’organes humains à des fins commerciales et pour maintenir son système (méticuleusement organisé et dissimulé) d’oppression et de contrôle du peuple chinois. Les pratiquants du Falun Gong sont considérés comme des ennemis d’état pour avoir fait le choix de vivre selon des valeurs morales et de se comporter en disant la vérité, en faisant preuve de compassion et de patience, les 3 préceptes de cette méthode spirituelle bouddhiste. Les hommes riches venant des pays occidentaux et des pays voisins de la Chine qui profitent de la disponibilité d’organes vivants en grande quantité et des délais d’attente défiant toute concurrence, sont ils conscient de contribuer à cette grande machine communiste bien réelle, qui a décidé depuis 8 ans de prendre la vie de dizaines de milliers d’individus non consentants pour l’échanger à prix fort contre de l’argent ? (Ses informations ont été recueillies dans le rapport sur les prélèvements d’organes sur les pratiquants du Falun Gong de Mr Kilgour et Matas, du 31 janvier 2007.)

 

Quand la mort sort du domaine médical pour rentrer dans le domaine strictement commercial, on sort effectivement de la réalité et il n’est plus question d’éthique mais de quelque chose qui est le contraire de l’éthique. Dans cette optique, l’Europe semble vouloir montrer une attitude ferme de transparence et de sensibilisation sur la question des dons et des prélèvements d’organes. Sur ce sujet délicat, les repères moraux de l’occident semblent rester le Droit médical, la Constitution Européenne et ce respect ancestral des morts qui nous a-t-on appris distingue l’Homme de l’animal.