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Aller moins vite pour aller mieux

Écrit par Floriane Denis, La Grande Époque - Montréal
17.06.2007
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Toute la journée du samedi 16 juin, le parc Ahuntsic a été le théâtre d’un événement à contre-courant: l’Étévénement lent. Cette initiative visait à inciter les visiteurs et les passants à ralentir. Selon l’organisateur, Patric Hani, il s’agit de «reprendre son rythme naturel pour se retrouver».

En 2000, M. Hani a constaté que son train de vie effréné l’épuisait et ne le satisfaisait pas. C’est alors qu’il a amorcé un ralentissement. «Ça ne consiste pas à tout faire à la vitesse d’une tortue. Il s’agit simplement de prendre le temps de vivre, pour faire de meilleurs choix, lier de nouvelles amitiés et passer du temps avec ses proches.» Ralentir, c’est aussi revenir à des plaisirs simples. «En ralentissant, j’ai réappris à savourer les odeurs, les couleurs, la sensation de l’air et du soleil sur ma peau.»

Pour Patric Hani, le choix de la lenteur n’est pas juste une question de rythme. «Parce qu’ils veulent aller vite, les gens se crient dessus en voiture. On se coupe le passage dans le métro. Ralentir, c’est introduire plus de respect, pour soi et pour les autres.»

M. Hani fait aussi partie du Réseau québécois pour la simplicité volontaire. Pour lui, les deux sont liés. Réduire sa consommation fait partie de la philosophie de la lenteur. «Pour consommer plus, nous devons travailler plus. Or, nous achetons souvent davantage pour combler des désirs (plaire, être aimé) que par nécessité. En ralentissant, nous en prenons conscience et nous apprenons à vivre sans ça.»

Pour les adeptes de la lenteur, aller moins vite permet aussi de ménager l’environnement. «Si on consomme moins, on épargne un peu la planète, dont nous sommes en train d’épuiser les ressources», explique M. Hani.

La journée s’est articulée autour de différents ateliers, mêlant des activités physiques et artistiques ainsi que des initiatives communautaires.

Carole Pellerin, fondatrice de l’atelier de peinture Sfumato, avait planté des chevalets sous un arbre. « Mon atelier se concentre non pas sur le résultat, mais sur la démarche créatrice », explique Mme Pellerin. L’artiste insiste sur le fait que quand on crée, on ignore souvent ce qui va en sortir. On est dans le flou, d’où le nom de Sfumato, qui signifie «fumé» en italien. «Il faut accepter les incertitudes de la création. C’est une attitude qu’on peut aussi adopter dans la vie. Il faut prendre plaisir tout au long du chemin, car nous ne savons pas ce qui nous attend à l’arrivée.»

Au menu de la journée, on trouvait également des massages ainsi que des cours de Qigong ou de Yoga au bord de l’eau. «Ça m’a vraiment redonné de l’énergie», s’exclame une participante. Le Qigong consiste à effectuer des exercices de santé chinois, simples et efficaces, qui visent à coordonner la visualisation, la respiration et la posture.

Les cuisines collectives du Service de Nutrition et d’Action Communautaire d’Ahuntsic (SNAC) ont régalé les gourmands, en confectionnant sous leurs yeux un guacamole. Le SNAC est un organisme soutenu par Centraide. Les participants des cuisines collectives choisissent ensemble des recettes, achètent les ingrédients, cuisinent en commun tout en discutant et ils se partagent le fruit de leur travail. Avec cette formule, un repas complet et équilibré coûte 2 $ environ. «Nos membres échangent des recettes et apprennent que bien manger ne coûte pas cher», explique Julie Choquette, du SNAC d’Ahuntsic. «C’est aussi une façon de briser l’isolement et, dans notre quartier multiethnique, de s’intégrer ou de découvrir l’autre par sa gastronomie.»

Un autre événement du même type, la Journée de la lenteur, aura lieu le 21 juin prochain, au parc Lafontaine. Pour en savoir plus, allez tout doucement sur le Site Internet:  Lents.

 

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