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Des plantes exotiques envahissent les terres agricoles

Écrit par Irin News
20.06.2007
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MBABANE – Une végétation exotique affecte la production alimentaire sur de vastes étendues de terres agricoles du Swaziland, aggravant les effets de la pire récolte jamais enregistrée dans le pays et obligeant plus du tiers de la population à avoir recours à l’aide alimentaire.

«Les [plantes] invasives prolifèrent depuis une décennie et nuisent

gravement à l’économie du pays. Le gouvernement n’a pas pris assez de

mesures jusqu’ici, mais ce problème est désormais reconnu. De nouveaux

fonds ont été dégagés pour lutter contre ces plantes», a déclaré Moses

Ngwenya, écologiste de la région de Hhohho, dans le nord.

En raison d’une période de sécheresse prolongée, quelque 400 000

personnes vulnérables ont aujourd’hui besoin d’une aide d’environ 40

000 tonnes métriques de denrées alimentaires jusqu’à la prochaine

récolte, en avril 2008, selon un rapport publié récemment par

l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

et le Programme alimentaire mondial (PAM), et reposant sur une mission

d’évaluation menée conjointement.

 

  • Un jeune garçon travaillant sur une petite terre agricole à Bunya, au Swaziland(攝影: / 大紀元)

 

Plusieurs espèces de plantes exotiques à croissance rapide comme l’eucalyptus, qui sert de brise-vent, et le bougainvillier, décoratif, sont importées dans le pays depuis un siècle, mais d’autres espèces exotiques, plus résistantes que la flore indigène – la plus nocive étant l’herbe du Laos, ou sandanezwe en swazi, la langue vernaculaire – prolifèrent sous le climat du pays.

«Personne ne sait d’où elle [la sandanezwe] est venue, mais elle est partout. Elle ne laisse pas de place aux autres plantes. Elle recouvre des terres qui pourraient être cultivées. Le feu n’a aucun effet sur cette plante. Et la couper ne fait rien non plus», a déploré M. Ngwenya.

Également connue sous le nom taxonomique de chromolaena odorata, la sandanezwe est un arbuste vivace à croissance rapide, endémique de l’Amérique du Sud et de l’Amérique centrale.

Il s’agit d’une plante agressive, qui forme des buissons touffus empêchant la pousse d’autres espèces de plantes. La chromolaena odorata est aussi communément appelée «triffide» en anglais, une dénomination tirée du roman post-apocalyptique de John Wyndham, intitulé Le Jour des Triffides (1951), où des plantes rôdeuses, à piqûre mortelle et dotées d’une motricité animale, dévorent la planète.

La ferme d’État la plus importante de la région de Hhohho, utilisée pour faire paître le bétail, est aujourd’hui presque entièrement recouverte de ces plantes grimpantes à petites feuilles entortillées, qui n’ont aucune valeur nutritionnelle pour le cheptel.

À l’Assemblée nationale, récemment, Themba Dlamini, le premier ministre, a remis à une commission parlementaire du Sénat un rapport du gouvernement sur l’impact des espèces invasives sur l’environnement et l’économie du pays.

«La prolifération des espèces exotiques invasives (EEI) dans le pays, en particulier la sandanezwe, soulève de graves préoccupations, car ces plantes représentent une menace pour la biodiversité et le développement socio-économique», a déclaré M. Dlamini.

Éliminer les intruses

Les EEI ont été déclarées catastrophe nationale il y a deux ans et le gouvernement s’est engagé, cette année, à consacrer 10 millions de rands (1,4 million de dollars) à l’élimination des plantes invasives, une somme insuffisante pour régler ce problème, à en croire les écologistes.

«Toute menace à l’agriculture constitue une double menace cette année, la production alimentaire ayant chuté à un niveau d’urgence», a souligné M. Ngwenya.

Selon les estimations du PAM, quatre Swazis sur dix auront besoin d’une aide alimentaire d’urgence cette année, à la suite de la période de sécheresse qui a ruiné à la fois le secteur agricole commercial et l’agriculture de subsistance, dans les quatre régions du Swaziland.

Bien que les pluies d’automne aient adouci l’impact de la période de sécheresse sur les pâturages, les plantes invasives, si on les laisse proliférer, pourraient envahir 90 % des pâturages au cours des prochaines années, selon les autorités.

Comme d’autres plantes invasives, la sandanezwe est difficile à éliminer, a révélé Noah Nkambule, secrétaire général au ministère de l’Agriculture, à la commission parlementaire. «Le problème avec cette mauvaise herbe, c’est que même lorsque vous avez traité une zone, il faut poursuivre ses efforts en recommençant le désherbage après un certain laps de temps. Elle ne peut être éliminée qu’en la déracinant et en brûlant la plante tout entière.»

Comme c’est le cas en Afrique du Sud, pays voisin, l’opportunisme des plantes invasives pèse sur les ressources hydrauliques déjà très sollicitées du pays, où les étangs, les rivières et les petits barrages sont aujourd’hui obstrués par ces intruses et où les systèmes racinaires agressifs des plantes invasives ne laissent plus de place à la flore indigène.

Quatre sociétés ont été chargées d’entamer la localisation et le déracinement de la sandanezwe et d’autres plantes invasives, un processus qui requiert une main-d’œuvre importante; d’autres sociétés doivent également être recrutées pour cette tâche, qui doit durer au moins quinze ans, a expliqué le premier ministre à la commission parlementaire.

 

 

 

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