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Le Tribunal spécial pour le Cambodge enfin opérationnel

Écrit par Centre de Nouvelles ONU
20.06.2007
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L'Assemblée plénière des magistrats cambodgiens a adopté, le 12 juin dernier, à l'unanimité le Règlement intérieur des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) – nom officiel du tribunal spécial parrainé par les Nations Unies – à l'issue d'une session de deux semaines à Phnom Penh, ce qui rend opérationnel, après des mois de tractations, le Tribunal destiné à juger les crimes commis à l'époque des Khmers rouges.

«Eu égard à toutes les difficultés, nous sommes heureux d'avoir, après

des consultations et un travail intensifs, finalisé le Règlement dans

un délai raisonnable», souligne un communiqué publié au Cambodge.

«Ce processus, nécessitant un certain temps, n'a pas été inutile.» «En

moins d'un an, les CETC ont non seulement adopté leur Règlement

intérieur, mais encore mis en place les bases d'un tribunal pleinement

opérationnel», est-il ajouté.

«Le Règlement désormais adopté, nous pouvons aller de l'avant», promet le communiqué.

 

  • Des juges internationaux et cambodgiens lors d’une conférence de presse(Stringer: TANG CHHIN SOTHY / 2007 AFP)

 

 

 

 

Les coprocureurs sont en mesure de délivrer leur premier réquisitoire introductif. Les cojuges d'instruction pourront alors commencer l'instruction judicaire.

Le 12 juin, les CETC ont tenu leur première audience à l'occasion de la prestation de serment des enquêteurs devant la Chambre préliminaire.

Les magistrats des CETC ont particulièrement conscience de la longue attente du peuple cambodgien pour ce procès.

«Nous sommes déterminés à mener à bien ces procédures dans les meilleurs délais tout en respectant les exigences de la justice», assurent-ils.

Ce Règlement permet d'organiser des procès équitables et transparents devant un tribunal indépendant et impartial.

Le processus de rédaction du Règlement intérieur a été complexe. Les CETC constituent un exemple unique dans la justice internationale. En effet, pour la première fois, un tribunal hybride, prenant pour base le droit interne du pays dans lequel il opère, procédera à une instruction conduite par des juges.

Il n'a été possible de faire appel à aucun précédent pour combiner la procédure et le droit cambodgiens avec les spécificités et la structure de ce tribunal tout en respectant les standards internationaux, explique le communiqué.

Au cours des discussions des onze derniers mois, les juges de divers pays et systèmes judiciaires, notamment de common law, sont parvenus à des solutions mutuellement acceptables garantissant des procès équitables.

Toutes les questions qui nécessitaient de plus amples discussions, en novembre dernier, ont été réglées.

L'un des problèmes délicats a été la participation de victimes et la manière de garantir leurs droits. Bien qu'établi en droit cambodgien, ce principe n'est que brièvement évoqué dans la Loi et l'Accord sur les CETC.

Cette référence a été interprétée comme permettant aux victimes de se constituer parties civiles. Cependant, du fait de la spécificité des CETC, seule une réparation collective et non financière a été jugée possible.

Ce Tribunal est établi en vue de juger des responsables des crimes les plus graves commis sous le régime ultra-maoïste de Pol Pot (près de deux millions de morts entre 1975 et 1979).

Selon des informations parues dans la presse, les discussions entre magistrats cambodgiens et étrangers ont été marquées par des tensions, notamment en février et en mars derniers, qui ont alimenté de nouveaux doutes quant à la volonté des autorités de Phnom Penh de voir des procès équitables se tenir rapidement, alors que les personnes susceptibles d'être jugées sont de plus en plus âgées.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.