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Faire tomber le rideau de fer

Écrit par Jan Jekielek et Bozena Marek, La Grande Époque - Pologne
21.06.2007
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L’organisation qui a aidé à mettre fin au règne du communisme en Europe est acclamée lors de son 25e anniversaire

VARSOVIE – Le 14 juin dernier, la Pologne célébrait l’anniversaire de la fondation de Solidarité combattante (Solidarnosc Walczaca), la seule organisation polonaise des années 80 qui déclarait que son but était d’éliminer le communisme et d’obtenir la liberté pour tous les pays sous le rideau de fer.

  • Rassemblablement des partisans de l’organisation anticommuniste à Varsovie(攝影: / 大紀元)

 

Perçu le plus souvent comme le groupe dissident le plus militant ou radical du syndicat Solidarité, ses méthodes principales étaient centrées sur une presse clandestine, connue sous le nom de bibula, et sur une radio clandestine.

«Nous devons nous rappeler que l’indépendance et la démocratie ne nous ont pas été offertes en cadeau; nous avons dû lutter pour les obtenir», a souligné Bogdan Borusewicz, président du Sénat polonais, dans un discours d’ouverture au Sejm, la Chambre basse du Parlement polonais.

M. Borusewicz a remercié les membres de Solidarité combattante d’avoir risqué leur sécurité et leur carrière alors qu’ils entreprenaient des actions pour instaurer la liberté dans la Pologne actuelle.

Les gens réunis ont salué d’une ovation debout l’ex-premier ministre, Jan Olszewski, le fondateur de Solidarité combattante, Kornel Morawiecki, et Anna Walentynowicz, dont le congédiement en 1980 avait déclenché les célèbres grèves du chantier naval de Gdansk. Mme Walentynowicz a été accueillie comme la «mère de Solidarité combattante».

Le président de la Sejm, Ludwik Dorn, a souligné que les militants de Solidarité combattante se sont dédiés à réaliser le plus grand changement envisageable dans la société, et qu’ils ont «dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas».

«Ce que Solidarité combattante a énoncé dans sa mission a été finalement réalisé. Nous avons l’indépendance, l’Union soviétique a été dissolue et le communisme en Pologne s’est effondré. C’est pourquoi ils méritent des remerciements particuliers», a commenté M. Dorn.

«Le but de Solidarité combattante n’était pas de prendre le pouvoir par la force, mais plutôt de faire de la Pologne un pays indépendant», explique Roman Wieczorek, un ingénieur et militant de Solidarité combattante de la ville de Wroclaw, qui avait commencé à contrer le régime communiste polonais aussi tôt qu’en 1972.

«L’approche principale était d’obtenir véritablement l’indépendance sans passer par la table ronde», fait-il remarquer, en se référant aux tables rondes survenues en 1989 entre les dirigeants du syndicat Solidarité et le régime communiste polonais. Celui-ci avait instauré des élections partielles et un gouvernement composé de personnes des deux organisations.

Les activités entourant l’anniversaire incluent une conférence d’érudits internationaux; une rencontre avec le président polonais, Lech Kaczynski; différentes expositions; et un spectacle présentant certains des événements qui sont survenus en Pologne communiste.

«Libre et en solidarité»

La conférence internationale Libre et en solidarité, un des événements pour souligner l’anniversaire, a débuté le 15 juin à Varsovie. Le premier débat de la matinée, intitulé L’Avenir de l’anticommunisme, a rassemblé de célèbres militants anticommunistes du Bélarus, de la Russie et de la République tchèque ainsi que leurs homologues polonais.

Le candidat présidentiel de l’opposition au Bélarus et lauréat du Prix Sakharov, Alexandre Milinkevich, s’est plaint du régime autoritaire communiste dirigeant son pays. La présence d’Internet éveille peu à peu les habitants à l’existence de nouveaux horizons, dit-il, soulignant que l’utilisation d’Internet, par tête, est plus élevée au Bélarus qu’en Italie.

«Internet a donné au Bélarus une fenêtre sur le monde», facilitant ainsi la «révolution de l’esprit», a-t-il expliqué.

Dr Wladyslaw Bartoszewski, deux fois ministre polonais des Affaires étrangères et militant clandestin renommé, a parlé en profondeur de l’importance de bâtir l’avenir sans le communisme. Il n’y a pas de raccourci, explique-t-il, ajoutant que l’apport de changements durables nécessite une éducation des jeunes par des enseignants qui n’ont pas été formés par le système communiste.

Dr Bartoszewski, qui est citoyen honoraire d’Israël pour avoir secouru des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, croit que la menace du communisme ne vient plus de son idéologie. La présente menace, dit-il, vient des «structures semblables à celles de la mafia», totalitaires, établies dans les États communistes, comme celles qui existent dans certaines parties de l’Asie et de l’Amérique du Sud.

Selon Dr Bartoszewski, la Pologne doit se «décommuniser» si elle veut réellement se détacher de son passé communiste. La mise en place d’un système de vérification afin d’identifier les personnalités publiques qui avaient des liens avec la police secrète communiste est une bonne manière d’effectuer la politique de «décommunisation», mais la mise en place doit être faite intelligemment, croit-il. Des sections de la loi polonaise relatives aux vérifications ont récemment été déclarées inconstitutionnelles par le Tribunal constitutionnel polonais, laissant ainsi l’avenir du processus en suspens.

 

 

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Solidarité combattante : une brève histoire

Solidarité combattante est devenue une organisation distincte du

syndicat Solidarité en mai-juin 1982. Fondée comme une organisation

radicale et clandestine qui ne fonctionne pas comme un syndicat

traditionnel, elle affirme que les communistes n’ont aucun droit d’être

au pouvoir.

Solidarité combattante a été fondée par Kornel Morawiecki, éditeur à l’époque du Bulletin de la Basse-Silésie et délégué du Congrès national de Solidarité. Il était reconnu pour son approche sceptique du leadership communiste.

L’organisation se concentrait surtout sur la création et le maintien

des médias clandestins, y compris la presse écrite et la radio. Elle a

aussi organisé une série de manifestations et de protestations durant

les années qui ont conduit à la chute du communisme en Europe.

La police politique communiste polonaise (SB) a rapidement commencé à

réprimer l’organisation, arrêtant et détenant des individus et leur

intentant un procès. Autant les leaders que les membres de Solidarité

combattante étaient directement affectés. Certains des dirigeants qui

n’entraient pas dans la clandestinité étaient sous constante

surveillance.

Solidarité combattante comptait environ 2000 membres, dix divisions à

travers le pays et des dizaines de milliers de partisans additionnels.

Après la chute du communisme en Pologne en 1989, l’organisation est

devenue moins active et a mis officiellement un terme à ses activités

en 1992. Ses militants ont tenté de continuer leurs activités

politiques sous l’égide du Parti de la liberté de Pologne.

 

L’énoncé de mission de Solidarité combattante

«Ce ne sera pas facile. Pour notre allégeance à ces objectifs simples,

nous devrons payer par la lutte, l’emprisonnement et le sang, et la

victoire qui viendra au bout du compte ne sera pas du tout finale. Il

faut rechercher et se faire servir par la Vérité et la Justice, la

Liberté et la Solidarité; il n’est pas possible de simplement s’y

accrocher. Néanmoins, le chemin menant à ces idéaux est le chemin le

plus sûr parmi tous les autres. Seul ce chemin montre vraiment la

direction de la vie. Seul ce chemin convient aux gens et aux sociétés.

Nous, Solidarité combattante, suivons ce chemin. Marchez avec nous.»

 

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.