Génération Hip Hop: graffeurs, tagueurs
Depuis un certain temps une envie me démangeait d’écrire un article sur les «Tagueurs» et les «Graffeurs». Ce phénomène de société n’est pas suffisamment expliqué. Ma rencontre avec «TORE» m’a aidée à ouvrir grand mes oreilles et mes yeux pour comprendre ce mouvement. |
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L’histoire commence aux ÉtatsUnis dans la ville de New York dans les années 60. Les gangs des rues utilisaient déjà les Graffitis pour délimiter leurs territoires. C’est au début des années 70 que différents styles commencent à se distinguer, à se développer. A la fin des années 70 le mouvement naît enfin. Arrivé sur Paris dans les années 80, le Graffiti (mot Italien dérivé du latin grafium (éraflure) qui tire son étymologie du grec graphein (écrire, dessiner ou peindre) gagne de l’ampleur et permet à certains quartiers de définir leur zone. Le Graffiti regroupe le Tag et le Graff. Le Graff Ce sont des illustrations avec des lettres (lettrage) plus évoluées, plus élaborées avec de la peinture (bombes aérosols), de la couleur, de la perspective. Les auteurs déclinent leur message (leur nom) sous formes de lettres géantes (Graffs vandales). On peut surtout en voir sur les wagons des trains, dans le métro, sur des murs, dans des emplacements insolites, sur des camions ; cela peut être une forme de reconnaissance. On trouve aussi ceux qui créent une œeuvre plus recherchée telles que des fresques, des personnages, des paysages, des décors, une scène. Ils sont à la recherche de terrains vagues, d’endroits neutres. Comme cela représente une journée ou deux de travail pour s’exprimer, on cherche à être moins dans l’illégalité. Ces lieux n’appartenant à personne sont idéaux pour exécuter ses créations, puis des démarches auprès des magasins avec leur book pour peindre des devantures, des camions qui sont vierges à la base et démarchent pour des dessins , (c’est une «pub» qui circule) qui sont parfois rémunérés ou d’échange de bombes Il y a aussi la demande des municipalités pour aménager des murs extérieurs, la décoration de certains lieux qui se dégradent (terrains de foot, stades, crèches, écoles...). Cela ce passe bien sûr dans les banlieues (intra muros), reconnaissant leur talent, ces municipalités rémunèrent les graffeurs pour leurs prestations et payent leurs matériaux. Il faut savoir que si un Graff est recouvert par un autre Graff c’est parce qu’il doit être beaucoup plus beau, on ne se permet pas de le couvrir si on en est incapable. Le Tag C’est une forme de langage destiné à n’être compris que par une population disons «limitée». Les auteurs ont un pseudonyme et une signature, ils cherchent les meilleurs emplacements, des endroits difficilement accessibles et vont parfois même jusqu’à risquer leur vie pour montrer aux autres qu’eux aussi, ils existent. Le but du jeu est de faire les Tags les plus beaux, les plus gros et les plus nombreux possibles pour transmettre un message visible à tous. Au niveau des lois «Toyer» (repasser sur ton tag, effacer, remettre ton Tag dessus) veut dire que le Tag est nul. Il n’y a pas de respect entre Tagueurs. Selon la définition qu’en donne Wikipédia, un graffiti est «une inscription calligraphiée ou un dessin tracé, peint ou gravé sur un support qui n’est normalement pas prévu à cet effet. Longtemps regardé comme un sujet négligeable, le graffiti est aujourd’hui considéré, selon les points de vue, comme un moyen d’expression, comme un art visuel, comme une nuisance urbaine.» |