Un sésame pour les jeunes

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque - Genève
27.06.2007

 

 

Comment venir en aide aux jeunes sans emploi ? Découverte du SEMO (semestre de motivation) de Genève.

 

Actuellement à Genève, 2.000 jeunes de moins de 25 ans sont sans emploi sur une population globale de 445.306 habitants. Cela représente 10 % des chômeurs. La moitié est sans formation. Face à cette situation, l’OSEO Genève (oeœuvre suisse d’entraide ouvrière) a ouvert un SEMO en janvier 2007. 

  • Jeunes gens participant au semestre de motivation de l’OSEO Genève(攝影: / 大紀元)

 

 

L’inauguration a lieu cinq mois plus tard. Sont présents Monsieur François Longchamps, conseiller d’état, qui a remercié tous les intervenants pour leur engagement si utile à l’avenir de ces jeunes. Monsieur Albert Rodrik, président d’OSEO Genève et ancien député au Grand Conseil. Monsieur Christian Lopez, directeur de l’OSEO Genève qui rappelle l’importance pour l’avenir de  notre société d’encadrer et de soutenir les jeunes en difficulté. Monsieur Massimo Lorenzi, journaliste de la télévision suisse romande et parrain du mentorat. Il a accepté de relever le défi ayant lui-même bénéficié d’un mentor dans sa jeunesse. Monsieur Pierre Chillier, PDG de l’entreprise Fiedler était présent en tant que bailleur.

Qu’est ce que le SEMO ?

Le SEMO (semestre de motivation) existe en Suisse Romande depuis plus de dix ans. Il répond à la problématique de ces jeunes qui ne trouvent pas de place d’apprentissage ou de formation. Il vient en aide également à ces jeunes qui quittent la scolarité obligatoire ou leur formation. Passé un temps de crise, ils ont le souhait de rejoindre le monde du travail mais ils ont besoin d’aide. La confédération et les cantons se sont unis à des partenaires comme l’OSEO Genève  ou la Croix Rouge pour créer cette structure permettant aux jeunes de remettre le pied à l’étrier.

Son but est de les encadrer pour les aider à élaborer et réaliser leur projet de formation professionnelle. Pour cela, un encadrement défini est élaboré. Il consiste à regrouper les jeunes dans un centre où ils intègrent des ateliers et suivent des cours pour se remettre à niveau. Ils sont encadrés par des éducateurs, des formateurs et des psychologues. Sur place, chaque jeune a un coach qui l’oriente si nécessaire et l’aide à faire les démarches auprès des entreprises pour obtenir un stage ainsi qu’une place d’apprentissage.

Le programme de mentorat du SEMO de l’OSEO Genève a pris exemple sur une expérience québécoise de mentorat.  Ce programme a pour but de favoriser l’insertion des jeunes. Les mentors sont des adultes bénévoles qui acceptent de partager leur savoir avec un jeune dans la bienveillance. Grâce à la confiance qui s’établit entre lui et le jeune, le mentor le soutient dans son projet de formation et d’intégration, voire lui ouvre les portes d’une entreprise.

Témoignages

Jean Louis Pieraggi, Responsable du SEMO : «Depuis janvier, quarante jeunes sont passés dans nos services. Actuellement nous en avons trente-deux. Six ont déjà trouvé un apprentissage. Dès qu’un jeune est placé ou quitte le SEMO pour une autre raison, un autre prend sa place. Quand nous serons rôdés, la structure accueillera quarante jeunes pour onze formateurs qui sont enseignants ou psychologues. L’enseignement est personnalisé, il y a huit jeunes par classe car les lacunes sont souvent conséquentes. Durant ce semestre, les jeunes doivent chercher des places de stages, ils sont soutenus mais ce sont eux qui font les démarches. Ils sont restés plusieurs mois, voire des  années sans travailler et attendent beaucoup de nous. Notre tâche est de les responsabiliser, de les mettre en face des réalités du travail et de leur donner les moyens d’y faire face.»

Alexandra Shalofsky, responsable du programme de mentorat : «Mon travail consiste à mettre en relation ces jeunes avec leur mentor. Pour les connaître, j’organise des séances d’information sur le mentorat et des entretiens. Cela me permet de cerner leurs problèmes, leurs buts, leur motivation et leurs aspirations et de savoir avec quel type de mentor je pourrais les jumeler. Au bout de trois mois, si le jeune prouve son intégration au sein du SEMO, on le met en contact avec un mentor. Nous avons actuellement 120 mentors dont 50 ont déjà suivi le module de formation. Au travers de cette formation, je les découvre et eux sont sensibilisés à la thématique de la relation mentorale à travers l’écoute empathique et les outils de communication. Certaines personnes ont un profil de mentor professionnel, mais un mentor de vie pourra apporter beaucoup par ses expériences professionnelles et ses connaissances.» 

Les jeunes sont placés par l’office cantonal de l’emploi selon des critères précis dont leur motivation, qui est un point central. Pour Nadège, 21 ans, à la recherche d’un apprentissage de documentaliste archiviste, Denis, 18 ans qui souhaite trouver une place, soit de coiffeur, soit de cuisinier,  Fannie, 19 ans, qui  aimerait être agent de voyage ou Richard 19 ans, qui souhaite travailler dans la vente, cette étape de leur parcours est positive. Tous disent se sentir bien encadrés, épaulés dans leurs démarches. Tous reconnaissent avoir bien plus d’espoir de pouvoir se réinsérer en passant par le SEMO.

Luc, 24 ans, est là depuis 4 mois, il raconte : «Pour des raisons de santé, je n’ai pas travaillé jusqu’à maintenant hormis une petite formation. Maintenant que mon état s’est amélioré, je suis à la recherche d’une entreprise qui m’engage en tant qu’ouvrier tout en me permettant de terminer ma formation. Autant je souhaite vraiment rentrer dans le monde du travail autant je crains de ne pas être à la hauteur. Le SEMO est une perche tendue qui me permet d’avancer dans mon projet de réinsertion. Avec mon mentor qui est une personne neutre et présente quand j’en ai besoin, il me soutient, je me sens plus fort pour réussir ce challenge.»

Loïc, jeune mentor : «J’étais entraîneur de foot. Dans ce contexte j’ai pu échanger avec ces jeunes, les aider pour leurs devoirs, leur donner des conseils de vie. Le mentorat me permet de continuer ce travail par lequel j’échange d’autres idées, j’ai une relation de grand frère. Le plus important dans cette relation, c’est la confiance réciproque.»

Michael, 18 ans, va faire une formation de carreleur en septembre : «Si j’ai un problème, je l’appelle. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et qui m’apporte une autre vision des choses. Par exemple, il m’aide à trouver un appartement, il me permet d’entrer en contact avec des gens qui peuvent m’aider. C’est un peu comme mon grand frère avec qui j’échange. C’est différent de ma famille, avec lui je suis en relation d’adulte à adulte.»

 

 

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