Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Scènes de violence conjugale

Écrit par Renée Larochelle, Au fil des événements, journal de l'Université Laval
17.07.2007
| A-/A+

Problèmes d’allergie, d’énurésie, maux de tête, difficultés scolaires,

syndrome de stress post-traumatique : la liste des effets de violence

conjugale sur les enfants des femmes victimes de ce type d’agression

est longue. Si le problème remonte à la nuit des temps, le discours sur

ces formes d’agression subies par les enfants est relativement récent.

Les premières études sur le sujet date des années 1980. « Avant, on

disait que les enfants avaient été ‘témoins’ d’actes de violence, comme

si on considérait qu’ils vivaient cette violence de façon extérieure,

dit Geneviève Lessard, professeure à l’École de service social. On sait

aujourd’hui qu’ils ne sont pas que des témoins passifs, mais que le

cycle de la violence conjugale régnant au sein du couple parental les

affecte activement ».

  • femme poing(攝影: / 大紀元)

 

Conférencière au midi-recherche organisé par la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes, Geneviève Lessard, lors de son exposé, a mis en évidence les différentes figures de cette ronde infernale qu’est la violence conjugale, qui ne consiste pas en une perte de contrôle chez l’agresseur – comme on le croit souvent – mais plutôt en un moyen délibérément choisi pour dominer une personne et affirmer son pouvoir sur elle.

Première phase de ce cycle : l’installation par l’homme d’un climat de tension dans la maison, où femme et enfants marchent sur un terrain miné. Puis vient l’agression proprement dite, suivie d’une période où l’homme va chercher à faire porter la responsabilité de ses gestes de violence sur la femme et à culpabiliser l’enfant. Après une phase de lune de miel au cours de laquelle le conjoint peut redevenir « gentil » (offrant repas au restaurant, fleurs et cadeaux), engendrant du même coup un sentiment de confusion chez l’enfant qui finit par ne plus savoir lequel de ses deux parents est finalement le vrai coupable, le cycle de la violence reprend de plus belle. « Au début, les agressions sont espacées, explique Geneviève Lessard, mais au fil du temps, elles se rapprochent et le cycle devient de plus en plus court ».

Le poids du secret

Vivant dans un climat malsain où règne la peur, l’enfant exposé à la violence conjugale assiste impuissant à des scènes de ménage entre ses parents, entend de sa chambre des éclats de voix et des cris, voit les marques de coups sur le corps de sa mère, perçoit la détresse chez celle qui l’a mise au monde. Son retour de l’école en fin d’après-midi peut prendre la forme d’un véritable cauchemar.  En effet, à la suite d’une agression du parent violent, la police peut avoir été appelée sur les lieux, des meubles avoir été renversés, etc. S’il s’interpose entre sa mère et son conjoint lors d’une dispute, il reçoit des coups et porte les stigmates de cette violence dont il se croit – évidemment à tort – responsable.

« L’exposition à la violence conjugale constitue une problématique complexe », souligne Geneviève Lessard. L’enfant vit avec le poids du secret de la violence que ses parents tentent souvent de dissimuler à la famille ou aux voisins. Même si le secret est lourd à porter, l’enfant sait que dévoiler ce secret pourrait avoir des conséquences. Il arrive aussi qu’il se sente déchiré entre sa mère et son père ou encore déloyal. Plus tard, le jeune peut accuser sa mère d’avoir fait preuve de lâcheté ou de faiblesse parce qu’elle ne s’est pas défendue. Il peut aussi reproduire le comportement du parent violent.

Pour protéger au mieux ces enfants, la solution consiste à assurer en premier lieu leur sécurité dans les maisons d’hébergement accueillant les femmes violentées. « Il faut tenir compte de la dynamique de la violence conjugale dans toutes les décisions liées à la garde des enfants, en cas de séparation, et prêter attention à leur point de vue », dit Geneviève Lessard. « Mais le plus important consiste encore à favoriser l’estime de soi chez l’enfant et à lui redonner confiance en lui par un encadrement adéquat et beaucoup d’amour ».

 

D'autres articles du Petitmonde.com ICI 

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.