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Hong Kong: maintenant dix ans sous la main de Pékin

Écrit par Noé Chartier, La Grande Époque – Montréal
03.07.2007
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Le 1er juillet a marqué le dixième anniversaire du retour de Hong Kong à la Chine. Pour le gouvernement chinois, c’est une occasion de célébrer. Pour une partie des citoyens de la ville asiatique, c’est l’opportunité de demander la vraie démocratie promise et de témoigner des craintes d’un étouffement graduel des droits et libertés sous la pression des autorités communistes. C’est ainsi que plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté demandant «le pouvoir au peuple».

Les idées marxistes encore véhiculées par le leadership des mandarins

de Pékin pour unifier idéologiquement le pays le plus peuplé de la

terre ne tombent que dans l’oreille d’un sourd en Chine continentale et

dans celle de certains arrivistes. Dans le temple du capitalisme qu’est

Hong Kong, elles sonnent encore plus ridicules.

  • Des milliers de manifestants marchent dans les rues de Hong Kong(Staff: TED ALJIBE / 2007 AFP)

 

C’est donc avec un bagage bien rempli de patriotisme que le dirigeant chinois, Hu Jintao, est arrivé à Hong Kong pour les cérémonies officielles et l’assermentation, pour un deuxième mandat, de Donald Tsang – choisi par le parti communiste chinois – à la tête de l’exécutif hongkongais.

M. Hu a souligné dans son discours officiel les dures crises qu’a traversées Hong Kong depuis son retour à la «mère patrie»: la crise financière asiatique et celle du SRAS, gérée chaotiquement par les autorités chinoises.

Il a également livré sa conception de la politique qui constitue la pierre angulaire de la relation entre Pékin et Hong Kong, soit celle de «un pays, deux systèmes». Nombreux sont les gens aujourd’hui, professeurs et analystes confondues, qui avancent que la Chine n’est plus communiste, ayant effectué tant de progrès dans le domaine économique grâce aux investissements des capitalistes étrangers. Mais pour les autorités chinoises, Marx est toujours la version officielle, et la dictature sur le prolétariat est totale.

«Essentiellement, la politique de “un pays, deux systèmes” signifie que dans la République populaire de Chine, l’État pratique le système socialiste», a expliqué Hu Jintao. «Hong Kong maintient son système capitaliste», a poursuivi Hu, mais en ajoutant un bémol qui révèle vraiment tout le poids des mots et la pression qui pèse sur la ville «autonome». «“Un pays” est préalable à “deux systèmes”», a fait valoir le chef d’État, rappelant la suprématie de son régime.

Le respect de l’autonomie de Hong Kong n’a pas été sans tentative d’étouffement dans les dix dernières années. En 2003, le chef hongkongais de l’époque, Tung Chee-hwa, avait tenté de déposer l’Article 23 qui avait pour but d’imposer des restrictions sur les libertés civiles. La population avait répondu massivement – 500 000 personnes étant descendues dans les rues – et Pékin a été contrainte de se rétracter.

Un domaine n’ayant pas été effleuré par le pouvoir communiste est l’économie, qui profite d’avantages tangibles par rapport à la Chine continentale. La présence d’un pouvoir judiciaire indépendant garantit une sécurité aux investisseurs et entrepreneurs, ce qui a été suffisant pour convaincre plusieurs entreprises de préférer Hong Kong à l’effervescente Shanghai.

Érosion de l’autonomie

Un événement a marqué l’érosion de l’autonomie de Hong Kong et l’arrivée du règne de l’arbitraire lors de la «fin de semaine anniversaire». Des centaines de Taiwanais adeptes de la méditation Falun Gong – méthode interdite en Chine continentale – et détenteurs de visas en règle ont été illégalement déportés de force dès leur arrivée à l’aéroport de Hong Kong. Les autorités de Pékin voulaient visiblement ne pas voir ces individus qui seraient emprisonnés à coup sûr s’ils mettaient les pieds à quelques kilomètres de là en République populaire de Chine.

Cette opération illégale a été dénoncée au Canada par l’ex-secrétaire d’État, David Kilgour, qui a envoyé une lettre ouverte à Donald Tsang.

«Le Falun Gong est pacifique et non politique. Les autorités qui refusent tout droit au Falun Gong le font simplement pour plaire aux caprices de la dictature de Pékin», assène M. Kilgour. «Le refus de laisser entrer les pratiquants de Falun Gong à Hong Kong, incluant leur rejection brutale à leur arrivée, démontre que le principe de “un pays, deux systèmes”, dont se vante Hong Kong pour décrire sa relation avec la Chine, est en train de s’éroder.»

 

 

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.