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Premières passes d’armes argentines avant la présidentielle

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque
08.07.2007
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L’homme d’affaires Mauricio Macri s’impose comme un des leaders de l’opposition argentine de droite depuis son élection, dimanche 24 juin, à la mairie de Buenos Aires. Sa large victoire (61 % des suffrages)  prend un sens tout particulier dans le contexte de l’approche des élections présidentielles.

 

Dans cinq mois effectivement, les 40 millions d’Argentins décideront peut-être de remplacer Nestor Kirchner, qui a pris la présidence en 2003 à la faveur du désastre économique de 2001.

 

  • Le nouveau maire de Buenos Aires, Mauricio Macri (Staff: JUAN MABROMATA / 2007 AFP)

 

 

Cette élection, au-delà de l’enjeu national, marque une nouvelle étape de la grande lutte entre gauche et droite en Amérique du Sud. Elle focalise donc les regards de la plupart des dirigeants d’Amérique du Sud, et en particulier sans doute ceux du Vénézuélien Hugo Chavez qui n’a pas abandonné l’idée de faire de son pays, puis du continent entier, un front marxiste allié de la Chine et de la Russie contre les États-Unis.

L’opposition de droite, encore morcelée, va cependant aborder avec une énergie renouvelée la prochaine élection : le mythe de l’invincibilité du camp Kirchner vient de prendre fin avec la large défaite de Daniel Filmus, ministre de l’Éducation et candidat du pouvoir à la mairie de Buenos Aires. Un désaveu cinglant pour Kirchner qui s’était personnellement investi dans la campagne, d’autant qu’à  cette lourde défaite s’ajoute celle du candidat du pouvoir au poste de gouverneur de la province de Terre de Feu (au Sud du pays.)

Un entrepreneur comme nouveau visage de l'opposition

Mauricio Macri, ingénieur et homme d’affaires, a fait des questions d’insécurité et de pauvreté les thèmes centraux de sa campagne. Dans une opposition flottante au Parti judicialiste, dit aussi péroniste de Nestor Kirchner, Macri est le premier à s’imposer comme le «visage» de l’opposition. Bien connu des Argentins comme président du club de football Boca Juniors dans lequel a joué le «dieu» Maradona, haut-placé parmi les personnalités de la presse people argentine, Macri a eu l’intelligence de s’entourer pour sa campagne de personnalités comme Gabriela Michetti, 41 ans, qui lui a permis d’après les analystes argentins de conquérir une part de l’électorat féminin. Dans un pays ravagé par des années de dictature ayant montré de la droite une image inhumaine, Macri avec sa vie sentimentale agitée, Michetti avec son charisme et sa fibre sociale, réussissent à donner à l’opposition de droite un visage, ce qui lui manquait, et surtout un visage humain.

Les péronistes dans le creu de la vague

«Le changement a gagné à Buenos Aires, un changement lourd de significations, qui propose une autre politique, d’autres valeurs», a déclaré Mauricio Macri, visiblement désireux de prendre date et appui pour un changement plus large en Argentine.

Bien qu’il s’impose désormais comme leader naturel d’une opposition très divisée, Macri, du parti Propuesta republicana (Proposition républicaine, PRO) a cependant réaffirmé qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle.

Nestor Kirchner, disent les sondages, garde toutes ses chances d’être réélu ; il pourrait cependant décider de présenter son épouse, la sénatrice Cristina Fernandez de Kirchner, comme candidate,  ce à quoi il prépare l’opinion depuis plusieurs mois. La stratégie semble difficile à déterminer pour le pouvoir, car le péronisme (du nom de Juan Peron, le premier dirigeant du parti judicialiste, en 1945) est visiblement dans un creux, avec un mécontentement populaire croissant face à l’inflation non jugulée et aux difficultés d’approvisionnement énergétique du pays.

 

 

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