Lutter contre la pauvreté

Écrit par Christine Modock, La Grande Époque - Guadeloupe
10.08.2007

 

  • Des tentes de SDF ont été dressées le long du Canal Saint-Martin à Paris.(Staff: JACK GUEZ / 2007 AFP)

Le Gouvernement affirme dans ses déclarations vouloir garantir à chaque citoyen «un revenu décent et lutter contre la pauvreté», c’est du reste un souhait plusieurs fois énoncé dans la campagne électorale présidentielle. Ces mots ont une forte connotation pour les plus démunis et résonnent avec force dans la tête de ceux qui perçoivent une lueur d’espoir dans la prise en compte de leur situation. La pauvreté présente plusieurs facettes. Elle regroupe à la fois les exclus, elle concerne les salariés précaires ou mal payés, elle est le lot de familles qui travaillent mais se trouvent en grande difficulté en raison de circonstances diverses.

Si le Chef de l’Etat se fixe aujourd’hui comme objectif de réduire la pauvreté en France «d’au moins un tiers en cinq ans», les moyens qu’il se donne de le faire n’ont pas convaincu l’ensemble de la population. En soulignant qu’il «existe 7 millions de personnes qui vivent en France sous le seuil de pauvreté, dont deux millions d’enfants, il demande une mobilisation suffisante pour parvenir à un résultat».  Dans cette optique, il est fait appel à tous les acteurs qui pourront aider à l’élaboration de ce projet, collectivités locales, associations, partenaires sociaux, devront s’impliquent aux  côtés de l’Etat dans cette démarche.

Des réactions virulentes se sont déjà manifestées pour dénoncer ces actions et faire part du scepticisme de certains français qui ne croient pas à un changement sans qu’il y ait des atteintes aux droits de l’homme, les associations parlent «d’insécurité sociales». Et, Il est fait état du danger probable de disparition de la protection sociale des plus démunis, pouvant générer à terme une plus grande fracture de la sociale.

Dans le  journal le Monde, il est posé la question suivante : «Faut-il assister ou inciter à travailler ?» Ce dilemme a été  mis en valeur par l’historien polonais Bronislaw Geremek, un éminent spécialiste de l’histoire médiévale, qui a démontré que les politiques sociales oscillent depuis 5 siècles entre la répression et la protection. On parle d'ailleurs de «potence et pitié». C’est ainsi, d’après lui, que se développe notre modèle social.

Il est certain que la politique de la main tendue n’a jamais été une fin en soit et le système de l’Etat providence, fait apparaître des vices irrémédiables qui n’avaient pas été pris en compte à l’origine.

La Gazette des Communes pour sa part rapporte les propos du gouvernement dans son action contre la pauvreté, il est dit que  : «le cœur de la mission sera de transformer en profondeur les minima sociaux et la prime pour l’emploi afin que le retour à l’emploi soit toujours plus rémunérateur que le maintien dans l’assistance et que le travail donne à tous la garantie d’être protégé de la pauvreté». C’est donc dans cette optique que le RSA (revenu de solidarité active), prévu pour la fin de 2008 est envisagé comme facteur de la politique de solidarité active contre la pauvreté.  Il sera également prévu et analysé des aménagements spécifiques aux aides sociales et fiscales, aux aides au logement et à la couverture universelle. Le gouvernement souhaite également veiller à ce que la formation professionnelle contribue à  lutter contre la pauvreté. Tous ces changements conduiront vraisemblablement à un bouleversement non négligeable.

Il semble que les actions qui seront menées mettront fortement l’accent sur le travail comme moteur de développement et outil de réinsertion : valoriser le travail, développer le marché du travail.  Il faut augmenter les chances de travail pour chacun.  L’avenir nous dira si ces solutions seront efficaces et pourront véritablement remédier à la pauvreté des plus démunis.