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Les FrancoFolies en créole avec Kassav’

Écrit par Maurice Takam, Collaboration Spéciale
15.08.2007
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S’il y a un pari que la 19e édition des FrancoFolies de Montréal a tenu, c’est bien celui de servir, au public de la métropole québécoise, la musique dans toute sa diversité. Cette diversité s’est particulièrement illustrée par le spectacle offert, le 3 août dernier, au Métropolis par le groupe antillais Kassav’.

Pendant un peu plus de deux heures, les onze membres de ce groupe mythique des années 80 et 90 ont tenu en haleine un public averti et visiblement préparé à faire la fête. Lorsque Jean-Philippe Marthely s’empare du microphone pour donner le ton au spectacle, la foule compacte lui sert une ovation nourrie par l’impatience de revivre des souvenirs musicaux vieux de plus de deux décennies.

Avec Kassav’, les Antilles semblent s’être transportées au Métropolis le temps d’un concert. L’ambiance est chaude et de nombreux couples ne se font pas prier pour esquisser des pas de danse. Kassav’ a l’indéniable réputation de transmettre son énergie débordante au public et cette réputation ne s’est pas édulcorée avec les années. Même sans attendre les directives continuellement données sur la scène par un ou l’ensemble des membres du groupe, le public a pratiquement repris en chœur la totalité des chansons jouées. Pa bisoin palé (pas besoin de parler), interprétée par Jocelyne Béroard, fait partie des titres incontournables de Kassav’ sur lesquels le public du Métropolis s’est exercé à ce karaoké géant. Yélélé chanté par Jacob Desvarieux et la prestation de la danseuse Marie-Josée Gibon sous le son des percussions constituent d’autres temps forts de ce concert de musique Zouk non-stop.

Pour les habitués des spectacles de Kassav’, il ne faisait pas de doute que le groupe clôturerait sa prestation par l’interprétation de son titre culte Zoukla se sel medikaman nou ni (le zouk est notre seul médicament). Cette «prophétie» s’est réalisée et le public, toujours demandeur, s’est résigné à quitter la salle, non sans livrer une dernière salve d’applaudissements bien méritée aux membres du groupe invité des FrancoFolies. Ceux et celles, un peu sceptiques, qui découvraient le groupe antillais, ont été totalement captivés et sont repartis fiers de cette nouvelle trouvaille musicale. L’on peut cependant reprocher aux membres du groupe Kassav’ de s’adresser quelquefois au public en créole, langue qui n’est pas comprise par la totalité des personnes ayant effectué le déplacement au Métropolis.

La Kassav est un mot créole, à l’origine: une galette de manioc mélangée à de la noix de coco. Le groupe créé en 1979 par Pierre-Édouard Décimus est, à ses débuts, formé de musiciens originaires de la Guadeloupe et de la Martinique. De nombreux talents, issus d’autres contrées du monde, sont venus l’enrichir et le diversifier. Kassav’ réussit à adapter la musique populaire des carnavals caribéens aux techniques musicales modernes. La sortie du premier album Love and Ka Dance, en 1980, consacre la naissance d’un nouveau genre musical: le zouk. Depuis sa création, Kassav’ a fait le tour du monde pour démontrer qu'il existe une véritable musique de variété antillaise chantée en créole.

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