Qui est le vrai Roshi ?

Écrit par sondelespoir.org
18.08.2007

  • repas copieux(攝影: / 大紀元)

Un notable indien appelé Roshi était un vrai grippe-sous, un harpagon. Il y a 2 sortes d’avares: le racle deniers qui entasse pour le plaisir d’entasser, de cajoler son argent mignon, et le pingre qui rationne sa maisonnée, son entourage, pour jouir seul de son bien. Tel était Roshi, un abominable égoïste.

Un bel après-midi d’été, il parti dans la forêt avec pour compagnie un âne chargé de victuailles. Là, ayant repéré un endroit tranquille, il s’installa, s’étala, prit ses aises, et commença un plantureux repas. Il se goinfra de viandes, de riz au curry, de desserts- surtout les crèmes sucrées dont il raffolait. Il but en abondance les vins les plus rares, les plus chers, les plus capiteux. Enfin repu, heureux, il déclama à l’adresse du ciel, des oiseaux et des bêtes des bois :

--« Moi, Roshi, c’est maintenant mon festival !

A mon gré j’ai du vin et grande est ma volupté.

Je surpasse et passe tout homme.

Et l’emporte sur Shaku, l’empereur des dieux ! ».

Or ce jour là, Shaku l’entendit par hasard. Il fut outré de l’impudence et de la vanité du personnage et décida de le châtier.

L’empereur des dieux qui règne sur 32 cités, prit alors la forme et le visage de Roshi et se présenta dans sa demeure. A peine entré, il ordonna que l’on ouvre les greniers et que l’on distribue sans compter le grain aux pauvres de dix régions. Quand il ne resta rien, il vida les coffres et dispersa l’or, chacun en reçut, du moindre serviteur jusqu’au plus petit marmiton. Enfin il fit mettre les tonneaux en perce. Et le vin coula à flots. On l’entoura, on l’embrassa, on le fêta. La liesse était à son comble, ce n’était que ripailles, rires et chansons, lorsqu’on entendit quelqu’un frapper rudement au portail :

--« Holà ! Maudits fainéants, il n’y a donc personne pour m’ouvrir ! »

C’était le vrai Roshi qui s’en revenait de la forêt.

Le vieux gardien arriva, les jambes un peu flageolantes, à cause du vin qu’il avait bu. Il articula avec difficulté :

--« Qui êtes…vous, mon…mon… monsieur? »

--« Vieil imbécile ! C’est moi, Roshi, ton maître ! »

--« Ce n’est…pas…pos…poss…sible, mon mon ….maître…il..est .est…à l’in..l’intérieur !

Et le vieux gardien s’éloigna dignement.

Fou furieux, Roshi se mit à cogner au portail, il hurla, mena un tel vacarme qu’à la fin les gens de la maison accoururent. On le fit rentrer, et les 2 Roshi se trouvèrent face à face. Qui était le vrai ? Mêmes yeux noirs et malins, mêmes double menton et ventre rebondi. Chacun donna son avis. Les serviteurs penchèrent pour l’empereur des dieux. Les enfants le désignaient aussi. L’épouse, elle, hésitait. L’intendant qui était un homme prudent, déclara qu’il ne pouvait se prononcer et qu’il attendrait de savoir d’où soufflait le vent ! La confusion risquait de s’éterniser quand l’épouse prit une décision :

--« Allons demander à Bouddha. Lui seul voit le secret des cœurs au-delà des apparences, il nous éclairera. »

Bouddha recevant les 2 Roshi dans sas demeure du ciel, leur expliqua :

--« Le vrai Roshi est celui qui suit la voie, il pratique la justice, il manifeste l’Atma par sa compassion envers toute créature. »

Roshi, le jouisseur égoïste, l’avare, sut alors que la cupidité, le mépris des autres qu’il avait montré jusqu’alors n’étaient que des accidents, des déformations, un masque qui cachait son vrai visage. Lui. Roshi, participait à la nature du Bouddha, c’était là sa vérité. Shaku au même moment reprit sa forme première, et redevint l’empereur des dieux, et Roshi retourna dans sa demeure, emportant avec lui la paix et la lumière.

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