Éviter la transmission du sida entre mère et enfant

Écrit par Catherine Keller La Grande Époque - Genève
25.08.2007

  • bebe africain(Staff: MARCO LONGARI / 2003 AFP)

En Afrique, les femmes sont plus facilement victimes du sida, car elles ne sont pas informées. Même si elles l’étaient, elles n’ont pas accès aux moyens de préventions ou ne sont souvent pas maître de leurs rapports sexuels. En Éthiopie, selon l’UNICEF, des enfants de sept ans sont déjà mariés. Les violences conjugales sont courantes. En 2005, l’OMS avait fait un rapport sur ce problème dans plusieurs pays. Il en résulte qu’en un an, près d’un tiers des Éthiopiennes ont été contraintes physiquement à avoir des rapports sexuels avec leur partenaire. Les régions rurales sont plus touchées, car les coutumes y sont plus tenaces.

La plus grande cause d'infection chez les enfants de moins de dix ans est la transmission par la mère à la naissance. Plusieurs associations leur viennent en aide, mais les moyens sont limités face à l’ampleur de ce drame. C’est le cas de l'association française Tesfa, en partenariat avec l'ONG éthiopienne Medan Act, elles ont mis en place un dispositif de prévention de la transmission du VIH mère-enfant.

Selon l'UNICEF, en l’absence d’intervention préventive, environ 35 % des enfants nés de mère séropositive contractent le virus. En 2001, 800 000 enfants de moins de quinze ans ont contracté le VIH. Dans plus de 90 % des cas, la transmission se fait de la mère à l’enfant, 50 % des contaminations mère-enfant se produisent pendant le travail et l’accouchement, 33 % par l’allaitement au sein.

La prévention est le meilleur moyen de limiter la transmission du sida. En cas de séropositivité, la césarienne semble être indispensable. Malheureusement, les pays pauvres n’ont pas toujours les moyens suffisants pour la pratiquer dans de bonnes conditions. Un traitement permet de réduire les risques de contamination de 50 %. Seulement 10 % des femmes bénéficient du programme de prévention de la transmission mère-enfant. Pour éviter la transmission par allaitement, il faut trouver une alimentation de substitution, ce qui n’est pas facile dans des lieux où l’hygiène est problématique.

L'association Tesfa et l'ONG éthiopienne Medan Act ont développé un programme de prévention en Éthiopie. Les deux associations ont ouvert 40 centres de santé de petite et moyenne capacité, composés d'une équipe de trois ou quatre personnes (laborantins, médecins, infirmiers) et 30 sont en cours de création. Les femmes viennent de leur plein gré se faire dépister. Si le test s’avère positif, la future maman a la possibilité d’être suivie durant sa grossesse.

Au moment de l’accouchement, le médecin administre un traitement. Il existe deux possibilités : un traitement d’un mois à la Zidovudine (AZT) pendant les dernières semaines de la grossesse ou une seule dose de Névirapine administrée à la mère lors de l’accouchement et suivie d’une seule dose à administrer à l’enfant dans les 72 heures qui suivent la naissance. Les centres offrent aussi une formation pour permettre aux mères de trouver une alimentation de substitution pour leur bébé.

Les deux associations souhaitent améliorer la prise en charge du traitement antiviral de la mère et accompagner les soins d'un suivi social. Souvent veuves, les mères séropositives sont exclues par leurs familles. Leur permettre de créer des micros entreprises leur offre la possibilité d’acquérir une autonomie financière. Comme beaucoup d’enfants sont orphelins, Tesfa et Medan Act souhaitent créer des villages d'accueil autogérés pour les femmes et mères atteintes du VIH.

Pour plus de renseignements :

Association Tesfa France

208, rue de Grenelle

75007 Paris  [www.tesfa-france.org]

Source :

[www.reportersdespoirs.eu]

[www.irinnews.org/fr]