Écrit par Stacy Towar-Fogarty, participation spéciale pour La Grande Époque

 

Italienne de naissance, le top model français Carla Bruni était une princesse du monde de la mode et  a faitles gros titres de la presse  people lors de ses   idylles avec Eric Clapton, Donald Trump, Mick Jagger ou Kevin Costner. Désormais chanteuse, c'est le coeur des mélomanes du monde entier qu'elle vole.

Sa biographie se lit comme un roman: née en Italie, héritière d’une grosse fortune, elle va dans une pension en Suisse, monte à Paris pour y étudier les arts et la littérature, devient mannequin et est classée comme l’une des 20 modèles  rapportant le plus d'argent dans le monde de la mode en 1998. Même lorsqu’elle était au faîte de sa carrière, elle n’a jamais abandonné les arts - jouant de la guitare et étudiant la littérature.

Cet amour pour la littérature alimente No Promises. Une collection de 11 chansons composées entièrement d’adaptations musicales de poèmes du 19e et 20e siècle. L’album démarre avec deux pièces de William Butler Yeats (1865–1939): Those Dancing Days Are Gone et Before the World Was Made. Mettre Yeats en musique n’est pas  un exploit facile, mais la voix sensuelle de Carla donne vie aux paroles de ce poète mélancolique.

Elle  utilise la force  de Dorothy Parker (1893–1967) pour deux morceaux - Afternoon et Ballade at Thirty-Five. Parker, journaliste et critique pour les magazines Vogue et Esquire, était connue pour ses articles incisifs et brillants dans les années 20. Utiliser le travail de Parker est un coup de chapeau à la force et au courage des femmes partout dans le monde.

Plus loin dans l’album, Bruni s’attaque à trois poèmes d’Emily Dickinson (1830–1886), incluant I Felt My Life With Both My Hands et I Went to Heaven. Le phrasé de haut vol de Dickinson se trasnforme aisément en chanson, spécialement le septième titre If You Were Coming in the Fall. C’est le titre le plus  optimiste de l’album, il  fait jaillir une atmosphère de cabaret enfumé.

No Promises est complété par le travail de Christina Georgina Rossetti (1830–1894),  connue pour ses "histoires d’amours tristes, morbides et ses préoccupations théologiques," Walter de la Mare (1873–1956), qui est considéré comme étant le précurseur du "réalisme magique," et W.H. Auden (1907–1973), gagnant en 1948 du Prix Pulitzer (en poésie) et  grâce au film Four Weddings and a Funeral (Quatre  mariages et un enterrement), bien connu pour son Funeral Blues...

Bien que musicalement parlant No Promises est le travail de ses collaborateurs, les arrangements musicaux sont tous l’œuvre de Carla Bruni. De simples mélodies de guitares saturées à de riches morceaux, elle présente un album intelligent avec une sensibilité pop des années 60. Versez-vous un verre de votre boisson préférée, prenez quelques rasades et laissez faire l’artiste.

Magnifique dans sa subtilité, No Promises est parfait pour un après-midi pluvieux.

Stacy Towar-Fogarty est une personnalité des émissions de radio et directrice musicale dans une radio populaire au coeur des  Rocheuses du  Colorado.