La yourte de Mongolie et ses coutumes...

Écrit par Radio Son de l'Espoir
30.08.2007

 

Zoulaa, tu viens de Mongolie, peux-tu nous raconter ton parcours ?

Déjà pour commencer à présenter un peu la Mongolie, elle se trouve en plein centre de l’Asie au sud de la Russie et au nord de la Chine. La région est très peu peuplée, à peine 3 millions d’habitants mais le territoire est très grand, environ 1 500 000 km ; à peu près trois fois la France du point de vue de la taille. Le climat est très extrême ; très chaud et très froid, selon les périodes. Moi je viens de la capitale Oulan-Bator (Ulaanbaatar). J’avais étudié le français à l’université et  je travaillais en tant que guide pendant l’été. C’est là que j’ai rencontré les touristes suisses qui m’ont donné l’idée de visiter la Suisse. De fait, il y a de cela six ans je suis venue en Suisse pour la première fois.

Qu’est-ce que tu as particulièrement apprécié en Suisse ?

La façon de parler des Suisses m’a beaucoup plu. J’avais déjà eu l’occasion d’apprécier leur manière de s’exprimer car mon premier contact avec des étrangers, c’était avec des Suisses. Quand j’étais étudiante, j’ai fait un stage à Paris en France. J’ai pensé : «Bon, j’ai plus ou moins découvert la France. Maintenant j’aimerais bien voir au-delà de la  frontière.» Et comme j’avais déjà appris le français, c’était une bonne occasion à saisir pour moi.

Maintenant, nous nous trouvons dans une yourte, peux-tu nous la présenter et nous dire ce que c’est, de quoi ça se compose ?

La yourte, est une habitation traditionnelle qui est adaptée à notre mode de vie nomade. Notre peuple vit avec le bétail, c’est notre moyen d’existence. En suivant le bétail, on est obligé de déménager à peu près quatre fois par an.

La yourte, en Mongolie s’appelle gir mais yourte est un mot venu du russe yourta. Le vrai nom pour les Mongoles c’est gir.

Concernant l’historique, je ne sais pas exactement en quelle année elle a été créée parce son histoire est très ancienne. Mais avec le temps, elle s’est bien adaptée aux conditions. La yourte est une habitation qu’on peut monter plus ou moins en 1 h 30 ou 2 h selon les experts et que l’on pourrait démonter en moins de temps encore.

En principe, une yourte se compose de murs que l’on pourrait plier et de baguettes qui relient les murs, les colonnes et le foyer pour pouvoir les rassembler et garder l’équilibre.

Pour les autres décorations, nous utilisons le feutre que l’on fabrique nous-mêmes avec la laine des moutons et des chevaux pour se protéger du froid. Il y a également deux couches de toile très épaisses et aussi imperméables pour se protéger quand il y a de la neige.

Alors, ils adaptent les couches selon les saisons ?…

Exactement, par exemple, en été on ne met pas de couche de feutre à cause de la pluie ça s’abîme. Pour avoir un peu de fraîcheur, on l’enlève et on laisse la couche imperméable.

Et les hivers sont froids en Mongolie ?

Pour les éleveurs qui habitent en pleine steppe, la température pourrait atteindre jusqu’à - 35 °C, - 40 °C. A cette température, les gens vivent toujours dans la yourte et en été quand il fait 35 °C, 30 °C on reste toujours dans la yourte. Ce qui veut dire que la yourte s’adapte au climat. On enlève plusieurs couches, on soulève les toiles pour que l’air puisse passer dessous.

Là, nous sommes dans la yourte et elle est joliment décorée de couleur orange avec des petits symboles dessinés. Est-ce une yourte traditionnelle ?

Oui, c’est une yourte traditionnelle. Normalement, presque toutes les yourtes sont de couleur orange, parfois elles ont des baguettes bleues. L’orange représente pour nous le soleil et le bleu, le ciel. Ce qui est intéressant quand on monte la yourte est que la porte doit toujours se trouver au sud ; c’est-à-dire quand on entre dans la yourte on va vers le nord. En Mongolie, les yourtes sont toujours comme ça.

Il y a beaucoup de coutumes, juste pour en citer quelques-unes : on entre dans la yourte du pied droit. On ne se tient pas debout sur le seuil. En entrant, on se met sur le côté gauche de la yourte car le côté droit est réservé aux femmes et aux maris de la famille.

Ce sont les invités qui se mettent du côté gauche ?

Oui, c’est l’usage. Les invités, les gens qui viennent de l’extérieur et qui ne font pas partie de la famille se mettent du côté gauche.

J’ai pu voir des combats qui ressemblent un peu à la lutte suisse pour ceux qui connaissent. Qu’est-ce que c’est exactement ?

Nous organisons cette manifestation à l’occasion de notre fête nationale qui a lieu à la mi-juillet. Cette année notre association l’organise pour la première fois. Et pour cette fête, il y a trois jeux virils qui se composent de la lutte, de la course de chevaux, et du tir à l’arc. Le plus important pour nous c’est la lutte, c’est vraiment un évènement national. À cette occasion, on a essayé d’organiser cette lutte.

A propos de la lutte, j’ai aussi entendu parler de la lutte suisse, et c’est à peu près la même chose, par exemple, quand un lutteur touche par le coude ou le genou chez nous on compte des points ; c’est perdu. Et ce sont les mêmes règles pour la lutte suisse.

En regardant on dirait que ça ressemble pas mal…

À l’époque, quand Gengis Khan livrait beaucoup de guerres, il organisait cette fête. Il y avait ces trois jeux. Comme c’était la guerre, il y avait toujours des soldats. C’est pourquoi les hommes participaient à ces sports, on les appelait alors les trois jeux virils.

Donc joués seulement par des hommes…?

Oui, joués seulement par des hommes. Et depuis le XIIIe siècle, en raison de la modernisation, etc. la lutte est réservée seulement à des hommes. Il y a maintenant les courses de chevaux destinées aux enfants qui sont légers pour que les chevaux puissent courir plus vite. C’est réservé à des enfants à partir de 2 ans, 3 ans jusqu’à 5 ans. Il arrive que les enfants soient plus âgés. Et, pour le tir à l’arc, des femmes maintenant y participent.