La bataille entre les dirigeants chinois atteint sa phase finale

Écrit par Wen Hua, La Grande Époque
31.08.2007

  • Jiang Zemin (centre) entouré de Wen Jiabao (droite) et de Hu Jintao (gauche)(Staff: PETER PARKS / 2007 AFP)

Hu Jintao fait la promotion idéaliste de «réconciliation sociale»

Avant le 17e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) cet automne, plusieurs groupes à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation font des pieds et des mains pour améliorer leur propre position. Plusieurs conflits internes se sont aussi exacerbés. Selon une révélation d’un haut fonctionnaire du PCC, le no 1 chinois, Hu Jintao, tente d’introduire une «réconciliation sociale» pour résoudre certains problèmes sociaux et pour traverser les difficultés actuelles. Les analystes affirment que le problème le plus important en Chine actuellement est le Falun Gong. Comme l’ex-dirigeant du PCC, Jiang Zemin, et ses acolytes ont tout fait pour empêcher que cette question se règle, le cas du Falun Gong est devenu un immense obstacle sur la voie de la «réconciliation sociale».

Les conflits deviennent plus féroces et les vieilles plaintes aigrissent

Selon un reportage d’un journal de Hong Kong, avant le 17e Congrès national du PCC, plusieurs membres du parti ont écrit aux chefs Hu Jintao et Wen Jiabao, espérant que leurs griefs personnels et leurs opinions soient résolus lors du congrès. Généralement parlant, les opinions majoritaires peuvent être divisées en deux catégories. Un groupe exhorte avec virulence un retour au vieux socialisme, ce qui ferait revivre les méthodes de Mao Zedong en matière de systèmes politique et économique. Sinon, un chaos social s’installerait alors que le Parti communiste s’effondre. L’autre groupe demande une réforme du système politique le plus vite possible, sinon l’économie déjà chancelante ne fera que se détériorer. Cette opinion exhorte le progrès, libérant les systèmes politique et social, et introduisant la démocratie.

Dans la première catégorie, il y a dix-sept ex-fonctionnaires au niveau ministériel, 28 généraux et hauts fonctionnaires à la retraite ainsi que quinze descendants des hauts fonctionnaires du PCC. D’après eux, si l’on regarde du point de vue politique, structurel, économique, sociale, de la politique étrangère et de la politique face à Taiwan, la politique actuelle du pays aboutira à des crises dans au moins quinze aspects différents. Si le pays ne fait pas un changement de politique fort en retournant aux vieilles méthodes de Mao Zedong, «une tragédie de mort du parti et du pays» surviendra.

Parmi ceux qui demandent des réformes, on retrouve Hu Qili, Wang Guangying et Chen Jianhua.

Pendant cette période critique où différentes factions s’affrontent, les gens observent tous les faits et gestes de Hu Jintao et du premier ministre, Wen Jiabao. Ils espèrent que les deux individus profiteront de cette occasion historique, lors du 17e Congrès national, de suivre la loi naturelle et d’écouter les demandes du peuple, afin de propulser le développement de la société chinoise. Aux dires des hauts fonctionnaires, M. Hu veut aussi résoudre de vieux griefs à travers une série de mesures de «réconciliation sociale».

Photo de Lin Biao exposée pour réhabiliter Lin et supprimer Mao

Dernièrement, le Musée militaire de Chine tenait une exposition ayant pour thème le succès de la défense nationale et de la construction militaire. Dans la fenêtre des «Dix généraux qui ont bâti le pays», on pouvait y voir, avec surprise, une photo de Lin Biao. C’était la première fois, depuis que Lin Biao est mort dans un écrasement d’avion en Mongolie en 1971 lorsqu’il essayait de fuir la Chine, que son image était montrée dans un contexte positif.

L’analyste politique Chen Pokong a fait remarquer que Lin Biao, qui se faisait appeler le «général qui gagne toujours», était accommodant et avait un talent remarquable. Au sein du PCC, Mao Zedong et Lin Biao étaient des personnages importants, mais ils étaient complètement différents sous plusieurs aspects, incluant le caractère, la personnalité et la vision de la vie. Mao admirait les étrangers et aimait particulièrement lire des livres sur le marxisme. En revanche, Lin lisait seulement des livres sur le confucianisme, obéissant résolument aux doctrines sur «la maîtrise de soi et l’expression de la bienveillance». Mao vivait une vie extravagante, il était libidineux et s’adonnait à toutes sortes de comportements pervers. Lin vivait une vie simple et se souciait des autres. Mao était extrêmement sanguinaire envers ses subordonnés et dissidents et les réprimandait à sa guise, mais Lin était bienveillant et tolérant, et il était apprécié de ses subordonnés.

M. Chen suggère que Hu Jintao a utilisé cette méthode discrète de «faire sans annoncer» pour rétablir la réputation de Lin Biao. Le geste de Hu traduit son désir d’obtenir la faveur populaire. À l’intérieur et à l’extérieur du PCC, plusieurs personnes respectent Lin Biao mais méprisent Mao Zedong. Par exemple, des généraux et des soldats servaient dans la vieille armée sous Lin Biao et ont conservé du ressentiment dans leur cœur depuis longtemps. Il n’y a aucun doute que les actions de Hu Jintao plaisent à ceux qui n’aiment pas Mao Zedong et Deng Xiaoping, ce qui aide Hu Jintao et Wen Jiabao à consolider leur appui chez les militaires.

Reportage positif sur Zhao Ziyang

En juillet dernier, un groupe de cadres supérieurs à la retraite ont publié un article écrit par l’ancien vice-premier ministre, Tian Jiyun, dans le Yanhuang Spring, considéré comme «le magazine qui, animé par le courage, n’hésite pas à exprimer ses opinions en Chine continentale». Dans cet article, Tian Jiyun fait l’éloge de l’ex-secrétaire-général du comité central du Parti communiste et premier ministre Zhao Ziyang, qui a été licencié et assigné à domicile pendant dix-huit ans après le massacre de la place Tian An Men en 1989. C’était la première fois qu’un média officiel gouvernemental publiait un article et une photo faisant l’éloge de Zhao Ziyang.

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La question du Falun Gong est la clé

Toutefois, d’après les analyses d’érudits étrangers, Hu Jintao et Wen Jiabao, en introduisant ces tentatives de réconciliation sociale, ne font que jouer à la balle molle sans effleurer le cœur du problème. Actuellement, le problème dans la société chinoise qui a suscité le plus la colère du peuple, le plus de ressentiments accumulés, le plus de pression internationale et qui a impliqué le plus de gens est sans aucun doute la question du Falun Gong. Plus de 100 millions de personnes ont été directement affectées par la persécution du Falun Gong, et la communauté internationale a demandé à plusieurs reprises que cette persécution cesse afin que les Jeux olympiques de Pékin puissent être présentés dans une meilleure atmosphère. Les Olympiques et les violations des droits de l’Homme ne peuvent coexister.

Toutefois, les crimes du clan de Jiang Zemin contre le Falun Gong sont tels qu’ils ne peuvent être essuyés à travers une certaine «réconciliation». Jiang et ses acolytes résistent et mènent des combats désespérés, ce qui est devenu un des plus gros obstacles au rêve de «compromis» de Hu Jintao et Wen Jiabao.