Selon une équipe internationale d’archéologues, le temple d’Angkor Vat, au Cambodge, qui a été édifié entre le IX et le XIVe siècle, aurait été trois fois plus étendu que sa surface visible. C’est avec l’aide de la Nasa qu’imperceptiblement les sous-sols sont apparus et, les traces d’une ville s’étalant sur plus de 3000 km autour du site ont été entr’aperçues. Cachés par la végétation, ce sont des milliers de maisons, de routes, de canaux et de bassins construits par les hommes qui étaient enfouis sous les terres. Cette étude a été publiée dans le dernier numéro des Annales de l’académie américaine des sciences (PNAS), établie par des chercheurs venant d’Australie, du Cambodge et de France.

Des milliers de bassins d'eau et 74 temples

Par déduction les chercheurs ont classé les diverses images prises, celles prises par les radars de la Nasa, qui ont été capables de pénétrer dans les sous-sols, celles prises par les vues aériennes et celles des relevés topographiques. C’est ainsi que les archéologues ont pu distinguer les positions incontestables de milliers de bassins d’eau et l’emplacement de 74 temples. Ils ont prouvé qu’Angkor avait un système de gestion des eaux complexe et étendu, et ils ont conclu que ces système d’irrigation créés au XIVe siècle avait probablement engendré des problèmes environnementaux, entraînant la chute de la civilisation khmère. D’immenses bassins faisant entre 20 mètres et 8 kilomètres de long, étaient utilisés pour l’eau potable, pour l’irrigation, pour abreuver les troupeaux, ils étaient importants et nécessaires pendant la saison sèche. Les archéologues déduisent aussi que les installations entourant Angkor ont été abandonnées autour de 1500 après J.-C., probablement à cause de la sur-exploitation et de la déforestation. Ils ont conclu que les canaux créés permettaient d’alimenter en eau des cultures de riz qui s’étendaient sur 20 à 25 kilomètres au nord et au sud d’Angkor jusqu’au lac Tonle Sap.

Des sommets où se plaisent les dieux

Les temples d’Angkor sont la véritable âme du royaume pour les Cambodgiens. Les Khmers y viennent en pèlerinage et les touristes étrangers admirent la beauté du site. Angkor Vat fut construit par le roi Suryavarman II, il fut souvent comparé à Louis XIV pour l’éclat de son règne (il gouverna de 1113 à 1150). Ce roi compétent se rendit maître de toute l’Indochine méridionale. Le temple d’Angkor, d’une beauté inégalée, dans le reste de l’Asie du Sud-Est, figure parmi les incomparables œuvres architecturales de la terre. Erigé en gradins sur une colline artificielle symbolisant les sommets où se plaisent les dieux et les monarques, le temple-montagne d’Angkor Vat est considéré comme une architecture céleste. A l’ombre des tours de gigantesques figures au sourire immuable, se déroulent des scènes de vie passée. Et sur plusieurs niveaux, le monde des dieux surmonte celui des rois et, au-dessous, celui du peuple. Ce site mythologique et enchanteur, selon les chercheurs, surpasserait avantageusement ceux des cités Maya et de Tikal au Guatemala.