Émeutes chez des ex-soldats de l’armée chinoise

Écrit par Arnaud Camu, La Grande Époque - Toronto
18.09.2007
  • Des soldats chinois en rangs à Pékin.(Staff: Guang Niu / 2007 Getty Images)

Des milliers de soldats démobilisés de l'Armée populaire de libération (APL) ont pris part à d'importantes émeutes dans les villes du nord-est de la Chine, rapporte Information Center of Human Rights and Democratic Movement in China (Centre d'information pour les droits de l’Homme et la démocratie en Chine), basé à Hong Kong.

Ces ex-soldats font partie des 6000 démobilisés envoyés dans des écoles ferroviaires. Ils se plaignent des mauvaises conditions de vie auxquelles ils sont sujets, qui incluraient dortoirs en ruine, nourriture mauvaise et chère ainsi que manque de matériel scolaire, rapporte The Associated Press. L'agence de presse cite aussi des rapports sur Internet qui avancent que leurs chambres n’ont pas de prises électriques et que les étudiants doivent payer environ 5 yuans (0,70 $ CA) chaque fois qu'ils utilisent leur téléphone cellulaire.

Les premiers incidents ont eu lieu principalement dans les villes de Baoji, Wuhan et Baotou, dans un rayon de 800 km le 3 septembre dernier. Les ex-soldats ont, entre autres, saccagé des salles de classe, renversé des autos et mis le feu à certains lieux. Après ces manifestations, environ un millier d’anciens soldats à l’Institut ferroviaire de Qiqihar se sont aussi révoltés le 14 septembre. Ils auraient été arrêtés par la police et l’armée lorsqu’ils ont tenté de sortir de l’institut pour se rendre à la gare principale. Selon le Centre d’information de Hong Kong, le conflit aurait pris de l’ampleur lorsque d’autres soldats démobilisés ont eu vent d’une rumeur disant que deux ex-soldats avaient été tués.

Aucun mort n’a été rapporté, mais les affrontements auraient causé une vingtaine de blessés et mené à une poignée d’arrestations.

Le mécontentement est à la hausse au sein des démobilisés, car ils sont de plus en plus nombreux à avoir de la difficulté à se trouver un emploi une fois leur contrat terminé.

De telles manifestations simultanées n’ont pas eu lieu en Chine continentale depuis 1989, alors que les célèbres démonstrations étudiantes avaient lieu à l’échelle nationale.

Les dirigeants des écoles n’ont pas commenté les événements, et le ministère ferroviaire a indiqué qu’il n’avait pas l’autorisation de s’adresser aux médias étrangers.