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Vladimir Poutine, le Kremlin et l’uranium australien

Écrit par James Burke, La Grande Époque - Australie
23.09.2007
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  • Le président russe Vladimir Poutine (4e à gauche) et le Premier ministre australien John Howard (3e à droite) assistant à la signature de l’accord commercial sur l’uranium par les deux ministres des Affaires étrangères Alexander Downer (à droite) et Sergei Lavrov (à gauche).(Staff: DAVID LONGSTREATH / 2007 AFP)

Dans le contexte tendu de la militarisation galopante de la zone Asie-Pacifique, une des premières choses faites par le président russe Vladimir Poutine en arrivant à Sydney pour le forum de l’APEC a été de signer un accord-cadre pour l’achat d’uranium australien. Le dirigeant russe a rencontré le Premier ministre australien John Howard et son ministre des Affaires étrangères Alexander Downer dans les bureaux du Premier ministre à Sydney, où l’accord a été signé.

«Je pense que c’est un bon pas en avant, nous avons le potentiel d’exporter en Russsie pour au moins un milliard de dollars d’uranium», a commenté M. Downer.

Le ministre a rappelé par la même occasion que l’accord a pris plusieurs mois de négociation :

«C’est en cohérence avec les accords que nous avons dans le domaine nucléaire avec un ensemble d’autres pays dans le monde», a dit M. Downer.

«La Russie veut augmenter la part nucléaire de son énergie de 15 % actuellement à 25 % dans 20 ans, il ne fait donc aucun doute que la demande d’uranium par la Russie sera importante.»

«L’Australie a près de 40 % des réserves mondiales d’uranium», rajoute-t-il.

La satisfaction du gouvernement australien n’a pas empêché les voix critiques de dire que le Kremlin est un partenaire dont la fiabilité peut être mise en doute dans le domaine du nucléaire.

Le sénateur vert Kerry Nettle par exemple, doute que les garde-fous proposés puissent réellement garantir que l’uranium australien ne finisse pas dans des armes nucléaires russes. Madame Nettle a indiqué à La Grande Epoque  que la seule chose garantie d’après elle était «que les déchets nucléaires reviendraient un jour ou l’autre en Australie».

Dans un interview avec la chaîne ABC, le professeur Graeme Gill, analyste de la Russie à l’université de Sydney, a également fait part de ses réserves sur la sécurité de l’accord.

«Le problème est qu’il n’y a aucun moyen de vérifier ce qu’ils font avec l’uranium, et il est bien possible que l’uranium australien soit utilisé à des fins domestiques, mais que les ressources en uranium russes, rendues disponibles, puissent alors être envoyées à l’étranger.»

Michaela Stubbs, responsable locale de l’association Friends of the Earth (les amis de la Terre) quant à elle voit un autre danger dans le fait que le gouvernement australien «ouvre les ventes d’uranium à un pays qui refuse de respecter le traité de non-prolifération nucléaire».

La visite du président Poutine fait de lui le premier dirigeant russe à se rendre en Australie. Il était juste avant en Indonésie pour signer un accord de 1,2 milliard de dollars de ventes d’armes à Jakarta.

 

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