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Un programme de lutte contre la violence envers les femmes

Écrit par Irin News
28.09.2007
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  • La reine Rania, épouse du roi Abdallah de Jordanie(Staff: HENRIK MONTGOMERY / 2007 AFP)

JORDANIE

AMMAN – Les autorités jordaniennes se sont jointes aux groupes de la société civile et ont lancé un programme de lutte contre la violence envers les femmes pour corriger les fausses idées sur ce phénomène et fournir aux victimes l’aide dont elles ont tant besoin, ont affirmé des associations de défense des droits des femmes.

La reine Rania, épouse du roi Abdallah de Jordanie, a présidé, il y a deux semaines, une réunion entre des associations de la société civile et du secteur public. À cette occasion, elle a annoncé le lancement d’un programme, sur cinq ans, de 1 million de dollars US, financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), et a clairement fait part de son engagement à combattre fermement le phénomène de la violence envers les femmes.

«Nous avons le devoir de mener des campagnes de sensibilisation sur la violence et d’expliquer clairement que ces pratiques sont contraires à nos coutumes, à notre religion et à nos lois», a déclaré la reine Rania aux participants à l’atelier, précisant que les violences faites aux femmes et aux enfants étaient une violation des droits humains.

Ce programme vise à fournir aux victimes de violences tous les soins dont elles ont tant besoin, et à sensibiliser le public sur les conséquences de ces actes.

Campagnes de sensibilisation et formations

Les activistes prévoient organiser des campagnes de sensibilisation et des manifestations publiques, mais aussi offrir au personnel des associations de la société civile et du secteur de la santé une formation sur la prise en charge de ce problème hautement sensible.

Le personnel médical de neuf hôpitaux privés et de centres publics, accueillant des victimes de violence, sera aussi formé à la détection des violences domestiques, au cours d’ateliers spécifiques.

Le Conseil national des affaires familiales (NCFA), principal architecte de ce programme, compte sensibiliser les acteurs politiques et les décideurs, et les persuader de faire de la lutte contre la violence une priorité nationale.

«Notre principal objectif est d’expliquer à tout le monde, y compris aux fonctionnaires des ministères du Développement social, de l’Éducation, de la Santé et de la Justice, comment gérer ce problème de la meilleure des manières», a affirmé Jamil Smadi, secrétaire général du NCFA.

Les organisateurs envisagent également de mener des campagnes de sensibilisation auprès de 42 000 femmes au foyer, de leur prodiguer des conseils et d’orienter vers les centres de référence appropriés celles qui seraient victimes de violence domestique.

Les crimes d’honneur

Chaque année, en Jordanie, de nombreuses jeunes filles âgées entre 20 et 25 ans sont assassinées pour l’honneur de la famille. D’après les rapports, les assassins écopent généralement de peines aussi dérisoires que six mois d’emprisonnement parce que, selon la justice, les crimes auraient été commis dans un moment de colère, ou parce que les familles des victimes auraient retiré leur plainte.

Au cours des dernières années, des campagnes de sensibilisation avaient été lancées à l’échelle nationale pour mettre fin aux crimes d’honneur et autres types de violence envers les femmes.

M. Smadi a déploré l’absence de registres centralisés des cas et des types de violence, et le manque de services d’assistance aux victimes.

De plus, le manque de structures adaptées et la pénurie de personnel bien formé dans les centres d’assistance existants sont les principales préoccupations des associations de défense des droits des femmes, a fait remarquer M. Smadi.

Dans une société jordanienne plutôt conservatrice, les activistes déplorent que bon nombre de cas de violence soient étouffés, parfois même avec la complicité de la police et des travailleurs sociaux.

«Certaines personnes ne veulent pas ou ont peur de reconnaître l’existence de problèmes de violence dans les familles jordaniennes et prétendent que ces problèmes n’existent pas», a indiqué Momen Hadidi, directeur de l’institut médico-légal, qui note que la société, y compris les victimes, a tendance à masquer la réalité lorsque la situation dégénère.

«Nous devons nous attaquer à ces problèmes afin de trouver des solutions idoines. C’est comme une maladie ; si vous ne traitez pas ses causes, elle ne fera que s’aggraver au point de devenir incontrôlable», a conclu M. Hadidi.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.