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Un insecticide plein de vie

Écrit par Éric Masson pour Univers-nature
03.09.2007
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  • oiseau insecte(攝影: / 大紀元)

Par son activité dévorante d’espace, l’homme modifie et appauvrit les habitats naturels. Pourtant, les oiseaux sont de précieux auxiliaires pour limiter les insectes et les rongeurs, alors donnons-leur un petit coup de pouce, ils nous le rendront au centuple à la belle saison, et nous ferons faire des «économies» de pesticide!

Mais où sont passées ces vieilles granges où nichaient chouettes et hirondelles? Rénovées, fermées de la tête au pied ou rasées pour laisser place à des espaces bétonnés. Et ces vieux arbres ou ces clochers servant de refuge à de nombreuses espèces? Les vieux arbres? Abattus pour la sécurité des piétons ou des voitures. Les clochers? Grillagés pour éviter toute intrusion.

Côté jardin, les haies strictes de type thuya que l’on plante à tour de bras pour se cacher du voisinage, mais sans aucun intérêt écologique, augmentent le risque de prolifération de parasites et de maladies. En effet, dans une haie mixte, si une plante est malade, on la soigne. Au pire, on la change, mais on ne touche pas à toute la haie. Ce qui n’est pas le cas dans une haie qui ne contient qu’une espèce et qui est plus sujette à une épidémie.

D’un côté, on dit adieu chouettes, hirondelles, mésanges, si utiles pour la protection de nos jardins et, de l’autre, bienvenue parasites et épidémies.

Prenons, par exemple, le type de parasite appelé carpocapse des pommes ou des poires, dont la larve rend le fruit impropre à la consommation. Après avoir accompli sa croissance dans le fruit, la larve tisse, à l’automne, un cocon dans l’écorce de l’arbre ou dans le sol, d’où sortira un papillon. Or, beaucoup d’oiseaux, comme les mésanges, prospectent ces lieux à la recherche des cocons. Des études ont démontré que sur un arbre, le taux de captures pouvait dépasser les 90 %. Que de parasites en moins pour l’année suivante.

De même, pour élever ses petits, la mésange effectue jusqu’à 900 parties de chasse par jour, sans oublier que, pour passer l’hiver, elle stockera environ 14 kg d’insectes.

Quant à la chouette, un couple consomme 4000 proies par an, comprenant mulots, souris, insectes… Malheureusement, elles sont aujourd’hui victimes du trafic routier : 20 000 chouettes «effraies» seraient tuées par année. D’après le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL), sur certaines portions autoroutières, il s’agirait d’une effraie par km, par an.

Et les chauves-souris?

Elles aussi sont de grandes consommatrices d’insectes. Une pipistrelle capture plus de 3000 insectes par nuit (tipules, pucerons, moustiques, etc.), soit de sept à dix insectes par minute.

Sans prédateurs naturels, les ennemis de nos jardins deviennent rois. Vive le carpocapse! Vive le puceron du rosier! Vive le moustique! etc. Et pour contrôler tout ce joli monde, le chant des pulvérisateurs à insecticides se fait entendre.

Mais que pouvons-nous faire?

Nous avons le couvert, offrons à nos auxiliaires un gîte, par la pose de nichoirs. Ces derniers doivent cependant répondre à certains critères. Ils doivent être robustes, résistants à la pluie, au vent, aux attaques des pics et des rongeurs qui agrandissent le trou d’envol pour attaquer la couvée. Ils doivent être faciles à nettoyer pour évacuer la litière laissée par les couvées et souvent infestée de parasites. De même, chaque nichoir doit correspondre au type d’oiseaux que l’on veut accueillir.

On veillera alors à la forme du nid, au diamètre du trou d’envol et à son volume intérieur. Lors de la pose dans les jardins et les vergers, le trou d’envol sera orienté au sud-est; dans les bois à l’abri du vent, le trou d’envol sera toujours tourné vers la lumière. On évitera cependant de suspendre le gîte au-dessus de l’eau (rivière, bassin) ou d’une surface dure (terrasse) afin que les premiers vols de nos oisillons ne se terminent pas en noyade ou par un crash. De même, ne pas mettre de perchoir devant le trou d’envol, il faciliterait l’accès aux prédateurs.

L’hiver venu, on posera des postes de nourriture pour les aider à passer la mauvaise saison et, ainsi, les retrouver en bonne santé au printemps suivant. Alors, entre nous, n’est-il pas plus agréable et utile de se faire réveiller par un merle que par les klaxons urbains?

Éric Masson anime des formations pour initier aux auxiliaires et aux techniques de lutte biologique. Avec Harmonia, société spécialisée dans la lutte biologique au jardin, il propose également tout le matériel et les auxiliaires pour un jardin naturel. Site : [jardin-bio.com]

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