Un poste politique envisagé pour Ingrid Betancourt en France?

Écrit par LatinReporters.com
10.01.2008

  • Ingrid Betancourt(攝影: / 大紀元)

 

« De la même façon qu’une dette des FARC envers le président Hugo Chavez a ouvert la porte de la liberté à Clara Rojas, Emmanuel et Consuelo Gonzalez, une autre [dette], celle du mandataire vénézuélien envers Nicolas Sarkozy, pourrait la rouvrir pour Ingrid Betancourt », écrit dans El Tiempo Marisol Gomez Giraldo.

La journaliste ne précise pas la nature de la « dette » de Chavez envers Sarkozy. Il pourrait s’agir d’une référence à la confiance réaffirmée par le président français au chef de l’État vénézuélien après la révocation, le 21 novembre par le président colombien Alvaro Uribe, de la médiation de Hugo Chavez dans le dossier d’un échange humanitaire de 45 otages dits politiques des FARC, dont Ingrid Betancourt, contre les quelque 500 guérilleros emprisonnés.

« Nul ne garantit que ce soit facile, mais deux personnes au courant de ce qu’elles appellent ‘engagement de Chavez envers le président français’ et de la ‘pression de Sarkozy’ pour obtenir la sortie [libération] d’Ingrid confirment que, en marge de toute négociation en Colombie pour un échange de séquestrés [par la guérilla] contre des guérilleros emprisonnés, cette libération [d’Ingrid Betancourt] sera le prochain cheval de bataille du mandataire vénézuélien. Quelques [otages] malades aussi », poursuit Marisol Gomez Giraldo.

Et d’ajouter : « Depuis que les rênes de l’affaire ont échappé au président Alvaro Uribe, les conversations ont même porté sur ce que serait le destin d’Ingrid : un poste public en France ». Autrement dit, Nicolas Sarkozy préparerait le futur politique en France de la plus célèbre otage de la planète.

Jouissant de la double nationalité franco-colombienne, Ingrid Betancourt briguait la présidence de la Colombie, conquise trois mois plus tard par Alvaro Uribe, au moment de son enlèvement par les FARC en février 2002. Une loi spéciale lui permit, malgré sa séquestration, de rester éligible à la magistrature suprême, mais elle ne recueillit que 0,49 % (bien 0,49 %) des voix, se classant cinquième de l’élection présidentielle. Aujourd’hui encore, Ingrid Betancourt est, sinon plus connue, en tout cas plus populaire en France qu’en Colombie.

L’analyste d’El Tiempo, dont l’article est titré Ingrid, le prochain objectif, croit que, selon un plan étudié par Hugo Chavez avec les FARC, la libération de la Franco-Colombienne et d’otages malades de la guérilla pourrait être séparée du dossier complexe de l’échange humanitaire. La libération prévue de Clara Rojas, principale collaboratrice politique d’Ingrid Betancourt, et de l’ex-parlementaire Consuelo Gonzalez s’effectuerait également en marge de cet échange.

Malgré l’échec de cette opération, elle a imposé « un nouveau rythme » aux FARC, grâce à « la participation de sept pays » [outre le Venezuela et la Colombie], qui va faire comprendre à la guérilla, croit l’analyste, que « libérer Ingrid pourrait lui faire gagner des points ».

Marisol Gomez Giraldo note que, tant pour maintenir l’attention internationale que pour tenter de conquérir une légitimité de fait en forçant le gouvernement colombien à négocier un échange humanitaire après l’éventuelle libération d’Ingrid Betancourt, la guérilla marxiste disposerait encore, parmi la quarantaine de ses otages dits politiques, de trois Américains séquestrés depuis février 2003. (Marc Gonsalves, Thomas Howe et Keith Stannsen, collaborateurs du Département d’État américain, ont été capturés par les FARC après la chute de leur avion lors d’une mission anti-drogue dans le sud de la Colombie).