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Gulestan ou « Le pays des fleurs »

Écrit par Reporters d'espoirs
13.01.2008
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  • Afganne(STF: HENGHAMEH FAHIMI / ImageForum)

Fin 2004, Mathieu Beley crée Gulestan, « le pays des fleurs » en persan, une entreprise privée de distillation de roses, de fleurs d'orangers et de plantes médicinales. Il conçoit des huiles essentielles, des parfums ou des baumes naturels. Le jeune entrepreneur valorise ainsi les produits naturels d'Afghanistan, génère des emplois et pérennise l'agriculture traditionnelle afghane.

 

En septembre 2007, il part à Madagascar pour aider au lancement d'un projet identique. Il envisage de créer une ligne de cosmétiques naturels et une fondation pour mettre en valeur les savoir-faire médicinaux de différents pays.

Mathieu Beley naît le 17 janvier 1976 à Nancy (Lorraine, France). Pendant son enfance, il vit cinq ans en Côte d'Ivoire. Il passe son baccalauréat à 16 ans et obtient son diplôme de l'école des Hautes études commerciales (HEC) en 1997. De 1998 à 2002, il travaille au marketing d'une entreprise de logiciels dans la Silicon Valley (Californie, Etats-Unis). « Après les événements du 11 septembre 2001, j'ai eu envie de partir. Je savais qu'il existait des ailleurs où l'air était plus respirable et je suis allé au Népal ».

Là-bas, il aide à la reconstruction d'une école mais son séjour est interrompu par un accident de bus. De retour en France, il cherche un emploi : « Je n'étais pas intéressé par ce que je trouvais. Quand j'ai entendu dire qu'on recherchait quelqu'un pour aider à créer une entreprise de consulting en Afghanistan, je n'ai pas hésité. J'étais à Kaboul six jours plus tard. » Fin 2003, il s'installe dans la capitale afghane et se spécialise dans le conseil en horticulture dans le cadre d'Altaï consulting. « Je n'étais pas comme beaucoup d'expatriés français amoureux de l'Afghanistan, je n'admirais pas particulièrement Massoud. Je suis arrivé à Kaboul un peu par hasard... »

En 2004, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) le charge d'une mission d'expertise afin d'étudier le développement de la culture de la rose pour remplacer celle de l'opium. A la fin de sa mission, Mathieu Beley a une certitude : « Seule une entreprise privée pouvait assurer le développement de la culture de la rose », affirme le jeune entrepreneur qui décide alors de se lancer dans l'aventure.

Fin 2004, Mathieu quitte Kaboul pour Jalalabad où une tribu l'invite à venir mettre en place son projet, rassemble un capital de 80 000 € auprès de 4 actionnaires (un Américain, professeur à l'université de New-York, et trois Afghans ayant eu une expérience dans la cosmétique) et lance Gulestan. « Au début, on nous prenait pour des fous. C'était effectivement de la folie d'aller investir dans le développement rural dans un pays comme l'Afghanistan. Mais on avait un rêve commun et on voulait le réaliser ». Si Mathieu commence par planter 60.000 rosiers, il cherche surtout à cultiver les fleurs d'orangers déjà présents dans les vergers de la région ainsi que les plantes médicinales sauvages. A partir de ces fleurs, cultivées selon les techniques traditionnelles afghanes (donc biologiques), les premières huiles essentielles et parfums naissent durant l'été 2005. Deux ans plus tard, Gulestan vend des parfums naturels, des huiles de massages, de l'eau de rose et du baume pour les lèvres et les mains et emploie jusqu'à 150 personnes en période de cueillette. Gulestan lancé, Mathieu essaye de voir plus loin : « La possibilité d'un développement pensé par et pour les locaux, la mise en valeur de ressources locales, la mise en valeur du nom, de l'histoire, de la provenance d'un produit, cette idée peut fonctionner ailleurs ».

Dès la fin de l'été 2007, Mathieu s'envole pour Madagascar afin d'aider à la mise en place d'une structure de fabrication d'huiles essentielles à partir de plantes locales. « L'idée est d’être comme les Afghans : n'avoir rien, mais avoir tout à donner », partage celui que le soufisme d'Afghanistan n'a pas laissé indifférent.

Catherine Keller

 

Avec l’agence d’informations Reporters d’Espoir.

 

Pour en savoir plus : www.gulestan.com

 

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