Brèves d’espoir

Écrit par Avec l’agence d’informations Reporters d’Espoirs
15.01.2008

Quand la démocratie commence… au théâtre !

Pour promouvoir à sa façon la démocratie, la compagnie «Nous n’abandonnerons jamais l’espoir» reprend le principe brésilien du Théâtre de l’Opprimé en invitant la spectateur à monter sur scène et changer le cours de l’histoire. Une façon de pousser le citoyen à l’action.

«Nous n’abandonnerons jamais l’espoir» se bat pour sortir les spectateurs d’un sentiment d’impuissance politique et faire progresser une forme de démocratie participative globale, applicable à tous les secteurs de la société. Le Théâtre de l’Opprimé, né au Brésil dans les années 1960, constitue une «résistance à l’oppression politique». Sur scène, chaque pièce est jouée deux fois. La première montre une situation telle qu’elle a vraiment eu lieu, tandis que la seconde permet aux spectateurs de monter sur scène pour changer le cours de l’histoire.

En 2006, 56 spectacles ont été mis en scène dans toute la France, réunissant au total 6.100 spectateurs. 274 personnes ont participé à un atelier du Théâtre Forum. 820 ont bénéficié d’une formation.

Pour en savoir plus: www.naje.asso.fr

L’agriculture péri-urbaine pallie la pénurie alimentaire africaine citadine

Agrisud a lancé en 2005 un programme d’appui à l’agriculture péri-urbaine de Kinshasa (République Démocratique du Congo), une capitale de 7 millions d’habitants. Le but est de contribuer à lutter contre la pauvreté et améliorer l’approvisionnement en produits frais de la ville où les problèmes alimentaires sont cruciaux. Dans de nombreuses villes d’Afrique subsaharienne, un tiers des habitants des villes, voire les trois-quarts, vit dans des bidonvilles. Agrisud International est une association française qui lutte contre la pauvreté par une démarche économique dans les pays en développement, depuis 2005, à travers l’appui à la création ou à la réhabilitation d’exploitations, formation individualisée, accompagnement technique. D’ici à 2008, 330 micro-exploitations maraîchères durables seront créées (1.800 personnes concernées) par un renforcement des pratiques traditionnelles: aménagement et équipement de petits périmètres irrigués, gestion améliorée des ressources naturelles et préservation de l’environnement.

Diplômes universitaires pour jeunes défavorisés

En Afrique du Sud, Taddy Blecher a créé une université quasi gratuite qui permet aux jeunes exclus du système de se former à la gestion, au commerce et à l’administration, des secteurs longtemps destinés à une population aisée et principalement blanche. Pour combler leurs lacunes, les étudiants ont trois fois plus d’heures de cours que dans les autres universités du pays. Leur taux de réussite est de 70% et les 2/3 d’entre eux trouvent un travail dès l’obtention de leur diplôme.

Issus de lycées médiocres, trop pauvres pour poursuivre des études supérieures, la majorité des étudiants venant de quartiers populaires en Afrique du Sud sont contraints à renoncer à toute ambition professionnelle. Dans un pays où le coût moyen d’une inscription en faculté est de 1.000 euros, Taddy Blecher propose de diviser ce prix par 50. Pour baisser les dépenses, il constitue un réseau de partenaires qui financent la majeure partie des frais d’inscription. Le partenariat entre les entreprises et l’université est basé sur un rapport gagnant/gagnant. Par exemple, l’une des premières banques sud-africaines trouve dans cette collaboration un moyen pour pénétrer de nouveaux marchés, dans les zones rurales comme dans les quartiers populaires. C’est le concept fondateur de CIDA: l’évolution économique et sociale d’une population longtemps marginalisée permettra une relance de la croissance dans les lieux dont elle est issue. D’autre part, il demande aux étudiants de s’impliquer dans les différentes tâches d’administration, d’entretien ou de maintenance pour réduire les coûts de fonctionnement.

Selon Taddy Blecher, l’université sera complètement autonome d’ici à 2010, grâce, notamment, à la création de fonds d’investissement et à un système de parrainage par les anciens étudiants. Aujourd’hui, l’université est internationalement reconnue: de nombreux professeurs venant d’universités prestigieuses comme Harvard, Cambridge ou la London School of Economics proposent régulièrement de dispenser des cours à CIDA.

Le Papotin : un magazine atypique réalisé par des autistes

Deux à trois fois par an paraît en France un magazine atypique, Le Papotin (magazine papier vendu sur Internet). De jeunes autistes noircissent ses colonnes en y racontant leur vision du monde et des gens qu’ils rencontrent. Sans être une thérapie, la rédaction de ce journal grand public leur permet de s’ouvrir, de s’exprimer et d’acquérir un statut. Il permet également aux lecteurs de porter un autre regard sur ce handicap.

Sous l’action commune de l’hôpital de jour d’Antony et du Centre d’Art et d’essai du 6e arrondissement de Paris, depuis 1990, Le Papotin sort deux à trois fois par an (périodicité irrégulière, vendu en moyenne 7,50 euros selon le numéro sur le site Internet éponyme). Les journalistes y sont, pour la plupart, de jeunes autistes. Ils sont une trentaine, entre 15 et 35 ans, à construire le journal sous la direction de Driss El Kesri, chef de service éducatif à l’hôpital de jour Santos-Dumont (Paris 15è). Interviews de personnalités, carnets de voyages, poésies, textes... sont réalisées par cette rédaction hors du commun.

Pour en savoir plus: www.lepapotin.org